L’ACTIVITE ANTIOXYDANTE DES FEUILLES DE CEIBA PENTANDRA L.GAERTN
PHARMACOLOGIE
Usages ethnobotaniques
En Afrique, cette plante est réputée traiter les maux de tête, les vertiges, la constipation, les troubles mentaux et la fièvre (Ngounou et al., 2000). Au Nigéria, les feuilles de l’écorce, les pousses et les racines sont largement employées. Les herboristes utilisent cette drogue en combinaison avec d’autres plantes locales pour traiter l’hypertension (Noumi et al., 1999) et le diabète. De même, la macération des écorces est également un diurétique. Le macéré serait efficace pour lutter contre l’état fébrile et prurigineux des fièvres éruptives, de la variole et de la varicelle (Berhaut, 1974). Aux Antilles, la racine est réputée apéritive, l’écorce diurétique et les feuilles vertes en friction seraient actives contre la chute des cheveux. Actuellement, le fromager est principalement employé en bain de feuilles, en association avec d’autres espèces médicinales, dans le traitement de la bourbouille et des troubles cutanés superficiels selon Longuefosse et al. (1995). En Birmanie, les racines sont utilisées comme fortifiant et les feuilles pour traiter la gonorrhée.Au Cambodge, les racines sont réputées réduire la fièvre et traiter la diarrhée. En Indonésie, une décoction de feuilles est utilisée contre la syphilis (Christophe, 2006). En Centrafrique, le macéré des écorces et celui des feuilles est prescrit en boisson comme hypotenseur. Dans les brûlures à l’estomac, on conseille en boisson la décoction de tige de la plante (Ake et al., 1985). Dans la dysménorrhée, une macération de la racine de Ceïba pentandra est utilisée. Le macéré aqueux obtenu est bu à volonté par le malade. Dans les palpitations, les tiges feuillées de Ceïba pentandra sont préparées en sauce avec du poulet et la sauce est consommée par le malade. En métrorragie, les feuilles de Ceïba pentandra triturées dans l’eau avec du kaolin, une cuillérée à café d’huile de palme rajoutée est donné au patient comme boisson. Il est recommandé de baigner les yeux avec les préparations à base de feuilles pour en ôter les corps étrangers. La conjonctivite et les blessures à l’œil se soignent avec la décoction de feuilles (Adjanohoun et al., 1989). Au Sénégal, le macéré de la poudre des feuilles est utilisé contre le Pityriasis versicolor mais aussi comme insecticide et antihelminthique (Tall, 1994). En antiodontalgique, les écorces de Ceïba pentandra sont mises à bouillir dans l’eau et le malade est soumis, bouche ouverte, aux inhalations de vapeur (Kerharo et al., 1964). Au Togo, la pulpe des feuilles est utilisée en application locale sur les abcès (Adjanohoun et al., 1986). En République Démocratique du Congo, l’écorce de tige, en décoction aqueuse, entre dans la médication antiasthmatique (Adjanohoun et al., 1988).
Propriétés pharmacologiques
– Activité analgésique et anti-inflammatoire Borgi et al. (2007) ont rapporté l’activité anti-inflammatoire de l’extrait aqueux de l’écorce de la tige de Ceïba pentandra sur un œdème de patte induit par la carraghénine. Mais cette activité est moins prononcée que celle induite par le diclofénac (Voltarène®) utilisé comme référence. D’après les travaux de Sabih et al. (1971), l’extrait aqueux de l’écorce de la tige de Ceïba pentandra à des doses de 400 à 800 mg a montré une activité analgésique significative. Selon ces auteurs, l’action de l’extrait aqueux de la plante s’oppose à la libération des médiateurs de la douleur (bradykinine, sérotonine, ions potassium et l’hydrogène). – Activité protectrice sur la muqueuse gastrique Selon Chioma et al. (2013), l’extrait aqueux de l’écorce de la tige de Ceïba pentandra a induit une inhibition dose-dépendante des lésions gastriques provoquées par l’administration d’indométacine à des rats de souche wistar. – Activité antiradicalaire L’activité antiradicalaire de l’extrait éthanolique des pépins de Ceïba pentandra a été déterminée in vitro, par piégeage du radical libre du DPPH. L’extrait éthanolique des pépins de la plante a montré une activité très significative de piégeage du radical DPPH par rapport à l’antioxydant de référence utilisé. Cette activité augmente avec la concentration croissante de l’extrait selon Agrawal et al. (2013). – Activité antifongique Nwachukwuin et al. (2008) ont signalé la propriété antifongique des extraits éthanolique et aqueux de l’écorce de la tige de Ceïba pentandra en utilisant le 24 test de diffusion sur disque et des techniques de dilutions d’agar-agar. Les résultats ont montré que tous les extraits ont inhibé la croissance des souches des organismes utilisés (Epidermophyton flocosum, Microsporum canis, Trichopyton rubrum et Candida albicans). Des comparaisons ont été faites avec le kétoconazole à 1mg/ml et les extraits alcooliques de l’écorce de tige de Ceïba pentandra ont été jugés globalement plus efficaces que l’extrait aqueux. Selon ces auteurs, les saponines et les composés phénoliques seraient responsables de la propriété antifongique des extraits. – Activité hépatoprotectrice Bairwa et al. (2011) ont étudié l’activité de la fraction d’acétate d’éthyle de l’extrait méthanolique de l’écorce de tige de Ceïba pentandra sur les dommages induits par le paracétamol sur le foie des rats. Les résultats ont montré une réduction significative des enzymes sériques et l’examen histologique du foie des rats traités a confirmé que l’extrait méthanolique possède un pouvoir hépatoprotecteur. – Activité anthelminthique Diehl et al. (2011) ont signalé l’activité antihelminthique sur six (6) espèces de plantes poussant en Côte d’Ivoire dont Ceïba pentandra sur la base d’une littérature ethnobotanique en utilisant les critères suivants : activité contre les vers, la diarrhée et/ou les douleurs abdominales. Quatre-vingt-six (86) extraits de plante ont été préparés en utilisant l’éthanol à 90% et testés ¨pour leur effet larvicide sur Haemonchus contortus. Les résultats obtenus montrent que 25,6% des extraits ont une forte activité ; 12,8% sont moyennement actifs et 61,6% inactifs. Ces résultats justifient l’utilisation traditionnelle de différentes parties de Ceïba pentandra dans la lutte contre les helminthiases chez les petits ruminants et probablement chez l’homme. 25 – Activité antidiarrhéique Selon Sule et al. (2001), l’extrait méthanolique de l’écorce de tige de Ceïba pentandra est actif sur une diarrhée induite par l’huile de ricin. – Activité antianémique Les extraits des feuilles de Ceïba pentandra ont montré en expérimentation in vitro une activité sur l’anémie falciforme (Mpiana et al.; 2007). – Activité antidiabétique Selon les travaux d’Olusola et al. (2003), l’administration de l’extrait aqueux d’écorces provoque une réduction de la glycémie chez les rats rendus diabétiques par administration de la streptozotocine. L’effet antidiabétique de Ceïba pentandra est dû à sa capacité à augmenter l’absorption du glucose et à réduire la libération de glucose par les organes cibles. – Activité hypotensisve Saleem et al. (2003) ont montré que la shamimicine, constituant chimique de l’écorce de tige de Ceïba pentandra, possède une activité hypotensive puissante.
Etude toxicologique
L’étude de la toxicité de Ceïba pentandra a été réalisée par Sarkiyayi et al. (2009). Selon ces auteurs, l’étude de la toxicité de l’extrait hydro-méthanolique des feuilles de Ceïba pentandra révèle que la DL50 trouvée lors de l’étude de la toxicité aiguë est supérieure à 5000 mg/kg. Lors de l’étude de la toxicité chronique, l’injection de doses progressives (250 à 500 mg/kg) de l’extrait de feuilles est effectuée pendant 21 jours sur des souris. 26 Les résultats montrent qu’il n’y a pas d’évolution significative du poids corporel ce qui signifie que l’extrait est relativement sûr pour un usage médical oral. Ces travaux ont aussi montré qu’outre l’urée, tous les autres paramètres biologiques étaient dans la plage physiologique acceptable. Ce qui atteste de la faible toxicité des feuilles de Ceïba pentandra sur les animaux testés.
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