La zone Cambours de Sélestat
Sélestat, une ville symbole du centre Alsace
Une situation idéale
Le lieu d’étude se trouve dans la commune de Sélestat, en Alsace centrale. Cette commune de près de 20 000 habitants1 est entourée de deux grandes aires urbaines Strasbourg au nord et Colmar au sud. Elle se situe dans la plaine d’Alsace, entre le piémont des Vosges et le Ried, une zone humide à vocation agricole et forestière. Sélestat est une pièce maitresse du découpage administratif régional. Elle est un chef-lieu de canton qui abrite la sous-préfecture de Sélestat-Erstein et les administrations de la communauté de communes. Elle est aussi « ville centre » du pays d’Alsace-centrale depuis 19982 et du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) de Sélestat et sa région depuis 20133 qui a la particularité de s’étendre sur deux départements(Haut et Bas-Rhin). De plus, elle fait partie de l’Eurodiscrit «Région de Fribourg, sud-centre Alsace», formé de 5 pays du côté alsacien (Pays de l’Alsace Centrale, Grand Pays de Colmar, Pays Rhin Vignoble Grand-Ballon, Pays de la Région Mulhousienne) et du côté allemand deux Landkreise (Landkreis Emmendingen, Landkreis Breisgau Hochschwarzwald) ainsi que de la ville de Freiburg-inBreisgau 4 .
Un nœud de transport
Sélestat est bien reliée aux réseaux de transports routiers et ferroviaires. Sur le plan des voies routières, la ville se situe au croisement de trois axes de déplacement : deux axes nord-sud avec les routes Strasbourg-Mulhouse (RD 1083, doublée depuis les années 1980 par une déviation ouest, l’autoroute (A35) et Molsheim-Sélestat (route du piémont, doublée depuis les années 1990 par l’autoroute (A35) et un axe est-ouest avec la route Sainte-Marie-aux-Mines / Marckolsheim. Sur le plan des liaisons ferroviaires, Sélestat est desservie par le TGV, la ligne TER BâleStrasbourg, ainsi que la ligne de piémont Sélestat-Molsheim-Strasbourg. Une offre de car TER et de bus « Réseau 67 » complète l’offre. La ville elle-même et les communes environnantes sont reliées par un réseau de deux lignes de transport urbain (TIS). . Nous pouvons noter que la ligne B du TIS (Scherwiller-Sélestat centre–Muttersholtz) passe en bordure de la zone d’étude. Les lignes vers Villé et Saint-Dié-des-Vosges passent également à proximité de la zone ciblée. À noter aussi que les dessertes routières et ferroviaires relient la ville à deux plateformes aéroportuaires, au Nord à Strasbourg Entzheim et au Sud à l’aéroport international, de Mulhouse-Bâle-Fribourg. Pour conclure, Sélestat se situe au carrefour de voies locales, régionales, nationales et internationales qui canalisent les flux de circulation entrants/sortants, aussi bien que les flux déviés de la zone urbaine. Le quartier, cible de notre étude, est situé dans le secteur ouest de la ville, entre l’axe ferroviaire nord-sud et l’Autoroute A35 qui marquent ses marges immédiates.
Des quartiers bien marqués
Depuis le 13ème siècle, après avoir été longtemps confiné dans une enceinte de remparts érigés au Moyen-Âge et confortés par Vauban, le bourg de Sélestat s’est développé en quittant le cœur ancien pour s’étendre sur la campagne environnante. Plusieurs quartiers se sont dessinés au fil des siècles autour du centre historique (cf. figure 2). Au début du 19ème siècle, avec le développement du chemin de fer, de grandes industries s’installent en bordure des voies ferroviaires, entrainant la création d’un quartier ouvrier, appelé le couloir central. Suite à l’annexion de l’Alsace en 1871, les Allemands mettent en place d’importantes mesures d’urbanisme en créant des espaces ouverts et de grands bâtiments organisés selon un ordre et des lignes qui tranchent avec ceux de la ville médiévale. Avec la pression immobilière liée à l’accroissement démographique des années 1950, la ville se développe vers l’ouest, au-delà de la voie de chemin de fer. Une diversité de logements s’y construit (immeubles collectifs, cité ouvrière, maisons individuelles…), des bâtis commerciaux, ainsi que de grands équipements tels que des écoles, un hôpital et une église (plus récemment, d’un commissariat de police et d’une annexe de la mairie). L’extension de ce développement est bloquée en 1980, par la création de l’autoroute A35 qui contourne Sélestat par l’Ouest. Des zones résidentielles se développent aussi vers l’est de l’agglomération, sur des terres agricoles vouées au maraîchage. À la fin du 20ème siècle, un front culturel et de loisir voit le jour au bord de l’Ill, rivière qui longe Sélestat dans sa partie sud-ouest, avec la création d’une médiathèque, l’implantation de l’Agence Culturelle d’Alsace (ACA) et du Fond Régionale d’Art Contemporain (FRAC). Plus récemment, cette zone s’est enrichie d’un complexe sportif et de l’Agence d’Archéologie d’Alsace. On peut aussi noter la Figure 2 : plan des quartiers de Sélestat Source : dossier candidature ville art et histoire La zone Cambours de Sélestat : un problème d’accessibilité Antoine MISTRE-SCHAAL 8 création d’un important parc économique au nord de la ville à la même période qui se développe toujours aujourd’hui sur plus de 134 ha.3 Notre zone d’étude se situe dans le quartier Ouest (cf. figure 2), et plus précisément dans la partie nord de ce quartier, dite zone Cambours. Cette partie urbaine a longtemps été dominée par les alignements bâtis de la caserne CRS. Des zones agricoles et horticoles autour de la caserne ont été progressivement remplacées par des rues résidentielles et des ensembles d’immeubles.
A)État des lieux |