La vulnérabilité à l’érosion éolienne et à la salinisation
L’érosion et la salinisation sont des phénomènes naturels qui défient depuis quelques décennies les tentatives de développement horticoles et rendent vulnérables les dépressions inter-dunaires de la commune de Notto. Leur ampleur est actuellement ressentie du fait des conséquences dramatiques sur les cultures et sur le sol à court terme. Les atteintes aux ressources écologiques persuadent les acteurs locaux, étatiques et internationaux à entreprendre diverses réalisations pour sauver ces dépressions inter-dunaires.
La vulnérabilité face à l’érosion éolienne
La vulnérabilité se traduit d’abord par les conséquences désastreuses des dépôts de particules sableuses sur les parcelles de cultures. Mais elle se caractérise aussi par l’incapacité des maraîchers ou des acteurs à réagir de manière adéquate face à la réduction des potentialités du sol. Source : enquête Gueye, 2014. Figure 17: Appréciation des signes d’érosion sur leur parcelle par les maraîchers. L’ensemble des maraîchers constate les dépôts de sable sur leur parcelle et parle d’ensablement (figure 17). Ces bouleversements pédologiques ne sont pas un phénomène nouveau, mais il prend des proportions alarmantes.
L’ensablement des dépressions inter-dunaires
La vulnérabilité à l’érosion éolienne et à la salinisation. 86 L’efficacité de l’action éolienne est essentiellement due à la position, à la topographie et à la sécheresse. Cette mobilisation de particules sableuses fait perdre aux « Niayes » leurs caractéristiques naturelles. À ces causes naturelles viennent se greffer les activités anthropiques qui se manifestent à travers des ponctions importantes sur les ressources végétales mais aussi par le surpeuplement des « Niayes » (figure 18). Ces derniers facteurs accélèrent le déséquilibre naturel de ces zones. 1.1.2 Rapports entre l’ensablement et les ressources forestières. La vitesse de l’ensablement est différente d’une « Niayes » à une autre en fonction de la dégradation de la forêt. Dans les dépressions de Ngadiaga, de Dieuleuck peulh et de Kery, le processus de mise en place d’une nouvelle couche de sable semble atteindre sa fin. On relève des sols « Dior », qui deviennent l’horizon A, à la place jadis occupée par des sols « Deck ». On assiste ainsi à la « mort des Niayes » avec une disparition de plusieurs étangs d’eau temporaire du fait du remblaiement et de la péjoration climatique. Certaines « Niayes » bénéficient cependant de protections relativement mieux appliquées. Ce travail effectué à travers les campagnes de reboisement et de sensibilisation par le service de triage des eaux et forêts de Notto réduit le recouvrement sableux rapide au niveau de certaines dépressions. C’est le cas des niayes de Keur Mbir ndao où les dépôts de particules éoliens ont des conséquences moins dramatiques.
Apports éoliens et vulnérabilité des terres de cultures
Figure 19: Vulnérabilité des dépressions inter-dunaires face à l’érosion éolienne. Les dépôts éoliens rendent vulnérables les parcelles de cultures. La majeure partie des maraîchers (75%) affirment subir la réduction des potentialités du sol (figure 19). Cette fragilité se traduit par des terres qui deviennent de plus en plus impropres à la culture. On assiste aussi à une réduction des capacités de rétention d’eau du fait de la pauvreté du sol en limon et en matières organiques. q28 très importants 3 3 importants 6 6 moyens 2 8 faibles 3 87 La pauvreté du sol affecte drastiquement les rendements dont la baisse est alarmante depuis quelques années. La résilience faible du sol, face à l’érosion, entraîne une baisse des rendements, mais aussi une dégradation de la qualité des produits, car les plantes soumises à l’abrasion sont très sensibles aux maladies. Il en résulte la baisse de la valeur marchande et de sa compétitivité à l’échelle nationale et internationale.
La vulnérabilité des exploitants face à l’érosion éolienne
Figure 20: Influence de l’érosion sur l’abandon des parcelles. La vulnérabilité des maraîchers face à l’érosion se traduit par une incapacité à réagir de manière adéquate aux effets néfastes de l’érosion éolienne. Les exploitants ont tendance à abandonner de manière permanente ou temporaire les parcelles de cultures (figure 20). L’abandon des terres est devenu une option (40%) malgré l’absence de possibilités de défrichement. Les conséquences néfastes de l’ensablement sur les cultures obligent les exploitants à effectuer des travaux et/ou des finances supplémentaires. Ces derniers s’exécutent à travers des travaux de repiquage de plantes, d’augmentation des engrais organiques et des pesticides.