La visite médicale en Algérie
Relation laboratoire-visiteur médical
C’est le porte-parole du laboratoire pharmaceutique qui l’emploie. Le délégué médical fait le lien entre le laboratoire et le médecin pour lui présenter les nouveaux médicaments. Sa mission est d’informer et de démontrer l’efficacité du produit et non le «vendre». Ce n’est donc pas un vendeur, mais il a l’obligation d’être convaincant. Ce qui suppose une maîtrise des techniques de communication à côté d’un bon bagage scientifique. Cette profession en Algérie n’est l’apanage que des scientifiques car ce ne sont en général que des médecins ou des pharmaciens qui intègrent en masse cette profession sinon ceux sont des médecins généralistes en chômage ou des vétérinaires, des biologistes ainsi que des infirmiers… Contrairement aux pays de l’occident- comme on a pu le voir précédemment- et à d’autres pays maghrébins2 ou il existe des formations privées ainsi qu’une licence professionnelle, et les recrues sont généralement de profils bac+2 et bac+4. Donc les laboratoires recourent à des profils divers et les forment avant de les envoyer sur le terrain.
La rémunération des délégués, jalousée pendant longtemps, comprend une partie fixe et une part variable. La première est de 20.000DA en Algérie. Connus pour effectuer une partie de leur vie professionnelle dans leur voiture et dans les salles d’attente, les délégués complètent la faiblesse de la part fixe de leur rémunération par des frais professionnels. Ils englobent des forfaits déjeuner, des indemnités kilométriques, des frais d’hôtels, ainsi que différents avantages comme des voitures de services, des assurances automobiles tous risques, des téléphones portales et des ordinateurs de dernière génération… Si le véhicule appartient au délégué, les frais professionnels peuvent atteindre jusqu’à 7.500 DA/mois dont 5.000 pour les frais de véhicule. Dans le cas contraire, la note de frais tournerait autour de 3.000 à 3.500 DA. Bien sûr tout dépend du laboratoire, il existe aussi des primes de fin d’année1 . Le volet variable de la rémunération est fonction de la réalisation des objectifs. Dans certains laboratoires, les primes peuvent atteindre jusqu’à 10 fois le salaire. D’autres mettent en place des grilles indépendantes des salaires pour ne pas pénaliser les délégués qui gagnent moins.
Leur calcul se base sur les données de l’International Medical Statistics (IMS). Celles-ci sont mensuelles et couvrent des zones précises. Cet outil statistique est critiqué par la profession car il «ne rend pas compte à 100% de la réalité du marché». Ce qui est jugé pénalisant dans le calcul des primes. «En 2007, par exemple, l’IMS avait saisi les laboratoires d’une erreur dans leurs statistiques. Certains l’ont corrigée et d’autres ont choisi de faire la sourde oreille et donc plusieurs personnes auraient été lésées». Ce qui est reproché à ce système est qu’il n’englobe pas toutes les données du marché. «Si 90% des médicaments transitent par les grossistes, 10% sont vendus directement par les laboratoires aux pharmacies, sans oublier les médicaments revendus au noir par certains pharmaciens». B. Encadrement réglementaire de la visite médicale La visite médicale est encadrée et réglementée par une charte qui précise son déroulement et ses conditions comme on a pu le voir précédemment, cependant en Algérie on déclare des pratiques de certains opérateurs qui utilisent des techniques de promotion douteuses. « Il est de ce fait recommandé d’encadrer la promotion médicale par une réglementation précise et adaptée.
L’Ordre des pharmaciens propose ainsi la mise en place d’une charte de la visite médicale en Algérie ». M. Nabil Mellah, secrétaire général de l’Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP). Donc, les représentants des laboratoires qui font de l’information par démarchage ou de la prospection pour des médicaments doivent posséder des connaissances scientifiques suffisantes attestées par des diplômes, titres ou certificats figurant sur une liste arrêtée par l’administration. Car on parle de la publicité des médicaments qui peut être assurée par les agences d’information médicale et pharmaceutique et aussi par les délégués médicaux et pharmaceutiques. Ce qui veut dire que l’accès à cette profession devra être limité à certains profils. Ainsi qu’une formation continue des visiteurs médicaux en vue d’actualiser leurs connaissances.
Commercialisation, distribution et représentation locale
Concernant l’existence et la commercialisation des produits de laboratoires étrangers qui opèrent en Algérie ou qui du moins vendent1 leurs produits en Algérie, ils peuvent opérer sous différentes formes : Il y’a des laboratoires qui ont des filiales produisant leurs produits en Algérie D’autres exportent leurs produits semi finis c’est-à-dire, que ce sont des laboratoires algériens qui assurent le conditionnement ou l’emballage et la distribution, par exemple le laboratoire français Pierre Fabre n’a pas de filiale en Algérie, du coup c’est le laboratoire algérien Biopharm qui assure le conditionnement et la distribution de ses produits. Concernant la représentation locale, les laboratoires qui n’ont pas de filiale opérant en Algérie, ce sont ce que l’on appelle des bureaux de liaisons qui assurent ce rôle. En générale le bureau principal est à Alger avec des filiales dans les différentes régions algériennes appelées « bureau régional » Avec à la tête de chaque bureau régional, ayant à son actif en moyenne une dizaine de délégués opérants sur le terrain un responsable appelé « directeur régional ou superviseur ».
La communication
La communication sur les produits pharmaceutique en Algérie, est assurée par le biais de délégués médicaux embauchés directement par les laboratoires, ou par la prestation de service d’agences appelées « « société de promotion et d’information médicale et scientifique sur les produits pharmaceutiques ».
D’après les informations recueillies auprès des représentants pharmaceutiques des laboratoires la promotion autour des médicaments vendus en Algérie c’est-à-dire le mix communication compte en grande partie sur la visite, à part quelques revues médicales, des congrès -dont bénéficient les leaders d’opinions locaux et qui ne se font que deux à trois fois maximum par an et là encore c’est a travers le plan de communication véhiculé par la visite médicale que se découvre les leaders d’opinions- qui représentent une part minime par rapport à la visite, faute d’un nombre restreint d’informations, je n’ai pu avoir un pourcentage exacte de la part de chaque moyen de promotion, à cause de la non présence locale surtout à Tlemcen des bureaux représentants les laboratoires, donc les seuls contacts dont j’ai pu obtenir quelques informations c’était les VM -ainsi que quelques superviseurs- rencontrés chez les médecins ou les pharmaciens vu que leurs réseau est virtuel car ils ne communiquent que par Internet ou lors des rencontres des journées scientifiques, ceci dit, et après plusieurs entretiens avec le superviseur de Sanofi-aventis Oran, un délégué de Pierre Fabre ,un autre du laboratoire Hikma, du laboratoire IMA tous à Tlemcen, j’ai pu recueillir les modestes informations ci-dessous qui j’espère pourront être assez descriptives pour aboutir à un aperçu de la façon dont se pratique la visite médicale sur le territoire locale, un aperçu qui sera mieux éclairci avec les résultats de mon étude empirique.