La végétation du Sud-Ouest de Madagascar

La végétation du Sud-Ouest de Madagascar

La région Sud-Ouest inclut le Plateau Mahafaly ; le climat y est de type semi-aride, appartenant au domaine phytogéographique du Sud, secteur du Mahafaly (Humbert et CoursDarne, 1965 ; Cornet et Guillaumet, 1974) et de la zone écofloristique occidentale de basse altitude (Faramalala et Rajeriarison, 1999). Le Plateau Mahafaly abrite plusieurs types de formations végétales, dont les principaux sont la forêt sèche épineuse dégradée ou non, le fourré et la savane (Carte 1). La forêt sèche épineuse intacte ou dégradée couvre une superficie de 18 355 km2 dont 4,46% sont inclus dans les aires protégées (Andohahela, Beza-Mahafaly, Cap Sainte Marie, Kirindy-Mitea, Tsimanampesotse) ; le fourré et les savanes occupent 5 427 km2 (6,55% protégés). Le fourré xérophytique caducifolié s’étend sur une superficie 1 761 km2 (Moat et Smith, 2007). Les différents types de savane s’étalent entre les fleuves Mangoky et Onilahy. Chaque type de végétation présent dans cette région se distingue du point de vue floristique et par leurs facteurs environnementaux. De nombreuses études focalisées sur les groupements végétaux ont été faites par de nombreux auteurs. Pour les formations végétales ligneuses, Razanaka (2004) ayant travaillé dans la forêt de Mikea entre le fleuve Mangoky au Nord et la rivière Manombo au Sud a conclu que le climat et le sol sont les deux facteurs qui caractérisent la végétation. Il a classifié cette végétation en fonction de la hauteur de la formation végétale :  la forêt pour une hauteur comprise entre 10 à 12 m ;  la transition entre 6 à 8 m ;  le fourré entre 2 à 6 m. Cinq groupements végétaux ont été identifiés :  la forêt dense sèche à Dalbergia sp., Commiphora grandifolia, Adansonia za;  la forêt dense sèche à Dalbergia sp., Commiphora grandifolia, C. arafy, Adansonia za et A. rubrostipa;  la forêt de transition à Dalbergia sp., Commiphora arafy, Didierea madagascariensis;  le fourré xérophile à Didierea madagascariensis, Commiphora monstruosa;  le fourré xérophile à Euphorbia stenoclada, Megistostegium nodulosum, Didierea madagascariensis. Partie I : Généralités 6 Carte 1: Végétation de Madagascar selon Moat et Smith (2007) Partie I : Généralités 7 Dans la formation végétale du Parc National de Tsimanampesotse, Ratovonamana (2016) a identifié deux types de forêts sèches, une forêt sèche dégradée et un fourré xérophile :  la forêt sèche à Didierea madagascariensis et à Cedrolopsis grevei sur sol sableux ;  la forêt sèche à Erytrophysa aesculina et à Didierea madagascariensis sur sol ferrugineux ;  la forêt sèche dégradée à Didierea madagascariensis et Cedrelopsis grevei sur sol sableux ;  le fourré xérophile à Alluaudia comosa, à Senna meridionalis et à Cedrelopsis gracilis sur des substrats calcaires. Selon Morat (1973), les formations herbeuses de la région du Sud-Ouest sont caractérisées par différents types de savanes dont les plus étendus sont :  la savane à Loudetia ;  la savane à Heteropogon contortus ;  la savane à Aristida. Les espèces ligneuses caractéristiques du domaine du Sud, secteur Mahafaly sont, Didiera spp., Euphorbia spp., Commiphora spp., Cedrelopsis spp. et Dalbergia spp. 

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Formes d’adaptation des plantes sous climat aride ou semi-aride

La forêt sèche se caractérise par une très grande variété de formes d’adaptations biologiques (Guillaumet et Koechlin, 1971) et de formes caractéristiques, particulières à la région aride chez plusieurs espèces comme :  l’aphyllie ou absence de feuille chez certaines plantes, telles que Euphorbia laro et Euphorbia stenoclada (Euphorbiaceae) ;  la géophytisme ou enfouissement des organes pour passer la mauvaise saison chez certaines plantes annuelles telles que les espèces de Dioscorea spp. (Dioscoreaceae) ;  la pachycaulie, renflement du tronc dû au développement des tissus parenchymateux pour contenir l’eau, chez Adansonia (Malvaceae), Delonix adansonioides (Fabaceae), etc;  la réduction des feuilles comme dans le cas de Securinega spp. (Euphorbiaceae), Diospyros spp. (Ebenaceae), Cedrelopsis (Ptaeroxylaceae) ;  la sclérophyllie ou durcissement des feuilles par des pellicules cireuses (la cuticule) est observée chez les espèces à feuilles persistantes telles que Strychnos decussata (Loganiaceae), Baudouinia fluggeiformis (Fabaceae) et Diospyros sp. (Ebenaceae) ;  la spinescence ou formation d’épines à croissance épidermique sur les appareils caulinaires comme dans le cas de Zanthoxylum tsihanimposa (Rutaceae) ;  la succulence ou gorgement d’eau dans la tige ou les feuilles comme Kalanchoe spp.  la tropophylie, c’est-à-dire la chute des feuilles au cours de la saison sèche, comme dans le cas de Commiphora spp. (Burseraceae), de Grewia spp. (Malvaceae), etc

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