LA VARIABILITÉ ET LE DÉFICIT PLUVIOMÉTRIQUE
Les secteurs d’activités
Les systèmes de production font références essentiellement à l’économie et renseignent sur les manières dont les sociétés rurales mobilisent et tirent parti des ressources dans l’espace. Les systèmes de productions sont essentiellement basés sur l’agriculture sous pluie, l’élevage et l’exploitation forestière.
L’agriculture
L’agriculture sénégalaise se consacre, pour l’essentiel, à des cultures sous pluie. La saison sèche est presque partout une «morte–saison agricole» . La nature des espèces cultivées, les rendements sont largement dépendants des précipitations, de leur durée, de leur répartition, de leur abondance ou de leur déficit. Donc l’agriculture est tributaire des aléas climatiques et aux invasions acridiennes récurrentes. L’agriculture porte sur les cultures vivrières et les cultures de rentes. Les cultures vivrières sont dominées par la culture du mil «souna» (Pennisetum glaucum) à cycle végétatif compris entre 90 à 100 jours, du «sorgho» (Sorghum bicolor) et du «niébé» (vigna unguiculata). Ces céréales occupent une place importante dans l’alimentation des familles. A côté des cultures vivrières, nous avons la culture de l’arachide (Arachis hypogea) une culture commerciale. L’extension de la culture de l’arachide à Linguère et ses environs, s’est faite au détriment des parcours pastoraux des peuls « désarmés par leur dispersion géographique, leur segmentation sociale et le caractère évanescent (éphémère) de l’occupation de l’espace. (Sarr. M.A., 2009) Les systèmes de cultures reposaient sur une agriculture traditionnelle fondée sur l’alternance souna/arachide. L’agriculture dans le département est essentiellement pratiquée par les wolofs, les peuls, les toucouleurs et les sérères. Cette activité agricole est destinée, essentiellement, à la consommation. C’est donc une agriculture de subsistance. Les semences sont généralement produites sur place. La situation oblige les paysans et les agriculteurs à réserver une partie de leur récolte pour les semis de l’année suivante. Les intrants, notamment les semences, les engrais, les pesticides constituent un casse-tête pour les agriculteurs. Les travaux champêtres se font avec des semoirs sous traction animale ou manuelle, avec l’utilisation des houes et des hilaires.
Les contraintes pour le développement de l’agriculture
Le département de Linguère est une zone à vocation agrosylvopastorale. L’agriculture, l’élevage et l’exploitation forestière sont les principales activités. Mais l’agriculture est confrontée à d’énormes contraintes : agriculture dépendante de la pluviométrie ; pauvreté des sols ; niveau d’équipement des exploitations très faible ; cherté du matériel agricole moderne ; infection parasitaire ; difficultés d’accès et de mise en place tardive des intrants agricoles ; insuffisance de semences de qualité2 ; diminution de la période mise en jachère. Ainsi pour trouver des solutions en approvisionnement en intrant, M. Habib Sy a proposé la nationalisation des I.C.S et des phosphates de Matam. Car selon lui, le pays dispose des matières premières pour la fabrication de certains engrains. Alors que les paysans sont confrontés à d’énormes problèmes d’approvisionnement pendant la saison des pluies. L’agriculture pluviale a toujours existé en complément du pastoralisme (activité dominante). La cueillette, une activité secondaire, participe, beaucoup, à la dynamique économique de ladite zone.
La cueillette des produits forestiers
La cueillette est une activité très ancienne dans la société sénégalaise. C’est une activité très facile à pratiquer car elle ne nécessite pas beaucoup d’investissement financier, comparé aux autres secteurs d’activités notamment l’agriculture, l’élevage entre autres. Dans le département de Linguère, les produits tirés de la cueillette concernent principalement les fruits tirés du Ziziphus mauritiana le « sidem », le « Soump » (Balanite aegyptiaca), le Nep-Nep, le pain de singe, la gomme comiphora (mounass) ; les feuilles et les écorces. Il y a également principalement l’exploitation de la gomme arabique, obtenue à partir de la saignée du gommier (Acacia sénégal). Il est aussi appelé gommier blanc et, est une espèce qui appartient à la famille des Mimosaceae. La période propice se situe au début de la saison sèche, lorsque les arbres ont perdu la moitié de leurs feuilles (novembre-décembre). Aujourd’hui la cueillette de la gomme arabique ne mobilise pas beaucoup d’actifs. Mais elle fait intervenir, de plus en 2 soit un quota de 912tonnes d’arachide décortiqué et non décortiquée et 348 tonnes de niébé alloués au Département pour la campagne 2015 -2016 ce que les paysans regroupés autour d’un collectif dirigés par Mor Ndiaye boustane juge insuffisant selon les besoins des paysans. Il a été soutenu par le directeur départemental du développement rural de linguère, Pierre Badiatte qui estime que ce quota alloué ne satisfait nullement la demeande. plus, de programmes de développement qui œuvrent pour son exploitation, sa commercialisation et, surtout, son exportation.
L’élevage
L’élevage est une activité séculaire et universelle. L’activité pastorale) assure une identité sociale, culturelle et économique. Le troupeau joue un rôle important dans la société Peulh sur le plan économique et sociale. En effet, l’élevage participe sur le plan macroéconomique à la croissance du produit intérieur brut (P.I.B). En 2009, le P.I.B a augmenté de 0,1% pour une contribution totale du secteur primaire de 1,9%3 L’élevage est caractérisé par l’utilisation des pâturages naturels comme principale source d’aliments pour le bétail. Il s’agit d’un élevage extensif à caractère transhument qui utilise de vastes parcours, et exerce une grande pression sur l’environnement. La précarité de la biomasse, la brièveté de la saison pluviale et la profondeur des nappes phréatiques sont à l’origine de ce type d’élevage. Cette migration constitue comme moyen de subsistance. L’élevage assure la production du lait et ses divers dérivés (beurre, caillé, fromage etc.) ; la viande, de la peau (pour la production artisanale) ; le fumier (pour les engrais) ; les cornes (Ba C., 1986). Le cheptel est composé de bovins, d’ovins, de caprins, d’équins et d’asins. Nous avons également de la volaille. Certaines familles élèvent à domicile des ovins et des caprins ; ce qui constitue ainsi une source de revenus. Ils peuvent être utilisés, également, pour les fêtes et/ou les cérémonies. Les équins et les asins sont utilisés comme un moyen de transport. Actuellement, les bassins de rétention jouent un rôle très important dans la sédentarisation des éleveurs. Grâce à la gratuité de l’eau dans certains bassins, les éleveurs n’ont plus besoins de dépenser des sommes énormes pour abreuver leurs troupeaux. La disponibilité des eaux retenues dans ces ouvrages hydrauliques permettent aussi aux bétails d’exploiter les pâturages non loin des bassins de rétention en toute saison (Gueye C., 2010).
Le commerce
Historiquement, le commerce du bétail, de la gomme arabique, la production arachidière et la production laitière ont marqué le département de Linguère. Ceci est rendu possible grâce au développement des comptoirs de commerce et surtout l’ouverture des marchés locaux et hebdomadaire (les loumas) notamment ceux de la commune de Dahra avec le grand forail qui a une envergure sous régionale. Il abrite en moyenne 1200 bovins et 3000 petits ruminants chaque dimanche.
Le transport
Le département est très enclavé malgré sa position au Centre-Ouest. Elle est desservie à partir de Louga ou de Touba. Carte 5: Réseau routier du département de Linguère Source : CSE, 2014 Ces routes sont dans un état de délabrement très avancé (surtout sur l’axe Louga – Linguère). Mais le tronçon Linguère-Matam a permis de désenclaver le département. Le réseau routier interne est constitué par des pistes et des sentiers. Ils relient le Département au reste du pays. Le parc automobile est vieillissant et non adapté. Le transport routier est exclusivement réservé aux hommes, à cause des pesanteurs sociales. Il assure le transfert de la quasi-totalité des personnes et marchandises. L’activité des femmes se limitent le plus souvent aux tâches ménagères. 4 Ces données sont tirées le document portant la présentation des régions pilotes et projets identifiés 1 à 9 pages. On a pas l’année de parution.
Conclusion Partielle
Le Département est très vulnérable, du fait d’une végétation constituée essentiellement d’Acacia, des sols sont diversifiés et généralement constitués de sols ferrugineux (Sol Dior) et ne disposant pas de cours d’eau pérenne. Les bassins de rétentions sont les principaux points d’eau. Le département est aussi caractérisé par une faible densité et une inégale répartition de sa population. Les activités socio-économiques sont l’élevage extensif, l’exploitation des produits forestiers et une agriculture pluviale, soumise à plusieurs contraintes
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