Les origines de la tuberculose remontent aussi loin de l’histoire de l’humanité s’en souvienne. C’est l’une des maladies les plus répandues et les plus meurtrières de l’histoire. En début de XXIe siècle, la tuberculose est toujours une maladie d’actualité, la situation épidémiologique est alarmante, selon L’OMS la tuberculose fait peser une menace : En 2011, 8,7 millions de personnes ont développé la tuberculose et 1,4 million en sont mortes. Plus de 95% des décès par tuberculose se produisent dans les pays à revenu faible et intermédiaire et la maladie est l’une des trois principales causes de décès chez les femmes âgées de 15 à 44 ans. Elle touche particulièrement les pays du tiers monde où elle continue à sévir à l’état endémique. Toutefois, elle suscite à nouveau la crainte dans les pays développés ou la tendance à la baisse observée depuis l’avènement de la chimiothérapie antituberculeuse s’est arrêtée à la faveur d’une augmentation d’incidence.
Ceci est dû principalement à la résurgence de souches multi résistantes aux antibacillaires classique, la survenue de l’infection à VIH dans les années 80 ce qui a non seulement aggravé l’évolution de la maladie mais aussi modifié son profil épidémiologique et clinique, l’accroissement de la démographie, la pauvreté et la migration des populations. La forme pulmonaire de loin la plus fréquente est celle qui pose un problème de la santé publique en représentant la forme de dissémination et de contagion de la maladie, cependant les localisations extra-pulmonaires commencent à intéresser les auteurs du fait d’une augmentation progressive de son incidence.
La localisation ORL est dominée par l’atteinte ganglionnaire. Néanmoins, l’atteinte extraganglionnaire n’est pas exceptionnelle et sa traduction clinique appartient à la pathologie propre de l’organe atteint plutôt qu’à la maladie tuberculeuse. Parmi les localisations ORL extraganglionnaire, l’atteinte laryngée reste la plus fréquente, elle peut aussi atteindre le pharynx, les glandes salivaires, les sinus, l’oreille, le nez et la glande thyroïde. La tuberculose ORL extra-ganglionnaire est caractérisée par un polymorphisme clinique et des aspects souvent trompeurs posant un problème de diagnostic différentiel avec la pathologie tumorale. De ce fait, elle est rarement évoquée de prime abord et son diagnostic est souvent une surprise histologique.
La tuberculose continue d’être une cause importante de morbidité et de mortalité. Selon l’OMS c’est En effet, plusieurs facteurs contribuent à la persistance de la maladie à savoir : l’une des maladies dues à un agent infectieux unique les plus meurtrières au monde; elle se situe en seconde position juste après le VIH/sida.
➤ Pauvreté et inégalité croissante entre riches et pauvres (entre les pays et au sein de chaque pays).
➤ Accroissement démographique et urbanisation sauvage.
➤ Migrations humaines : réfugiés, personnes déplacés, travailleurs migrants.
➤ Couverture sanitaire insuffisante de la population (insuffisance des services de santé de proximité et des laboratoires accessibles et contrôlés), ce qui entraine une sous détection de la tuberculose.
➤ Lutte contre la tuberculose souvent négligées par les autorités sanitaires nationales : absence de planification sanitaire selon les priorités de la santé.
➤ L’allongement de la durée de vie à l’origine d’une baisse de l’immunité liée à l’âge.
➤ L’apparition d’une pharmaco-résistance à cause de programme de lutte antituberculeuse mal gérés.
➤ Épidémie VIH-SIDA en Afrique subsaharienne et en Europe de l’Est. Tous ces facteurs représentent un frein important à la baisse de l’incidence de la maladie .
Le rapport 2012 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde de l’OMS fournit les informations les plus récentes sur l’épidémie de la tuberculose et les progrès réalisés dans les soins et la lutte contre cette maladie à partir des données rapportées par 204 pays et territoires qui comptabilisent plus de 99% des cas de tuberculoses dans le monde. En voici les principaux résultats(5) :
➤ Les progrès en direction des cibles mondiales de réduction de la morbidité et de la mortalité dues à la tuberculose se poursuivent. La cible des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) consistant à réduire de moitié et à commencer à inverser la progression de l’épidémie de tuberculose d’ici à 2015 a déjà été atteinte.
➤ Le nombre de nouveaux cas de tuberculose est en diminution depuis plusieurs années et a chuté de 2,2 % entre 2010 et 2011. Le taux de mortalité par tuberculose a diminué de 41 % depuis 1990 et le monde est en voie d’atteindre la cible mondiale consistant à réduire ce taux de 50 % d’ici à 2015. Les taux de mortalité et d’incidence sont aussi en baisse dans l’ensemble des six Régions de l’OMS et dans la plupart des 22 pays les plus fortement touchés qui regroupent plus de 80 % des cas de tuberculose dans le monde. Néanmoins, le fardeau que représente la tuberculose à l’échelle mondiale reste énorme. En 2011, on estimait à 8,7 millions le nombre de nouveaux cas de tuberculose (dont 13 % coinfectés par le VIH) et 1,4 million de personnes sont décédées de cette maladie, dont près d’un million séronégatives pour le VIH et 430 000 séropositives.
➤ La tuberculose fait partie des premières causes de mortalité chez les femmes, avec 300 000 décès chez les femmes séronégatives pour le VIH et 200 000 décès chez les femmes séropositives en 2011. Les progrès à l’échelle mondiale masquent des écarts régionaux : les Régions Afrique et Europe ne sont pas en voie de diviser par deux d’ici à 2015 leurs taux de mortalité de 1990 (5).
➤ La tuberculose touche essentiellement de jeunes adultes, au cours des années où ils sont le plus productifs. Toutefois, tous les groupes d’âge sont à risque. Plus de 95% des cas et des décès surviennent dans les pays en développement.
➤ Les personnes qui sont infectées à la fois par le VIH et par la tuberculose ont 21 à 34 fois plus de risques de développer la tuberculose. Le risque de développer une tuberculose active est également plus grand chez les personnes qui souffrent d’autres affections qui affaiblissent leur système immunitaire.
➤ En 2011, près d’un demi-million d’enfants (0-14 an(s)) ont développé la tuberculose, et 64 000 sont morts de la maladie.
La tuberculose est présente partout dans le monde. En 2011, selon l’OMS le plus grand nombre de nouveaux cas de tuberculose a été enregistré en Asie, qui totalise 60% des nouveaux cas à l’échelle mondiale. Toutefois, l’Afrique subsaharienne compte la plus grande proportion de nouveaux cas par habitant, avec plus de 260 cas pour 100 000 habitants en 2011. Environ 80% des cas signalés de tuberculose sont survenus dans 22 pays. Dans certains pays, le déclin dans le nombre des cas est important, tandis que dans d’autres, le nombre de cas ne diminue que très lentement. Le Brésil et la Chine figurent par exemple parmi les 22 pays ayant enregistré un déclin notable du nombre de cas de tuberculose au cours des 20 dernières années(6).
En Afrique la tuberculose continue de sévir sur un mode endémique durant les dernières décennies Le poids de la tuberculose en Afrique est disproportionné. Avec 11% de la population mondiale, le continent porte plus d’un quart du poids mondial de tuberculose(6).
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