La tuberculose
Infections bactériennes
La tuberculose était l’infection bactérienne la plus représentée dans notre étude, avec 17 patients infectés soit 53%, ce qui est superposable aux résultats retrouvés par Maamar [37]. Par contre Saltoglu [49] et Stamadis [57] ont retrouvé des proportions moindres avec respectivement 26% et 7,1%. Notre série n’a retrouvé que des tuberculoses extra-pulmonaires, soit isolées soit multifocales. Les localisations les plus fréquentes étaient ganglionnaire et péritonéale à part égale avec 31% chacune, suivies de la localisation pleurale avec 25%. Dans l’étude menée par Soumaré à Dakar, les principales localisations étaient pulmonaires (81%), pleurales (15%), ganglionnaires (11,3%), péritonéales (10%) [56].l’étude portait sur l’association tuberculose VIH à Dakar. Ces formes extra-pulmonaires posent le difficile problème diagnostique au niveau des pays à moyens limités. Ceci est lié à la faiblesse du plateau technique, notamment en matière d’imagerie médicale, comme l’IRM et TDM, mais aussi d’histologie et de biologie moléculaire [56]. Les multiples présentations cliniques parfois déroutantes et l’obtention d’une confirmation bactériologique sont souvent responsables d’un retard diagnostique qui alourdi le pronostic. De nouveaux outils diagnostiques sont actuellement disponibles, notamment le quantiféron et surtout le GeneXpert® qui ont une meilleure sensibilité surtout pour les prélèvements paucibacillaires où la lecture microscopique revient souvent négative [62]. Par ailleurs, nous avons colligé 5 cas de sepsis, soit 13% des infections. Tous avaient une porte d’entrée génitale. Et, parmi eux, 4 étaient des femmes. Leur évolution dans le service était globalement favorable avec un cas de décès. Les abcès profonds notamment intra-abdominaux représentent une cause importante avec 10% des FP dans certaines séries [14][35]. En Turquie [49], 12% des FP sont dues à des abcès profonds. Dans notre série, 3 cas ont été mis en évidence, soit 7% des causes infectieuses. Cette fréquence inférieure à celle retrouvée dans les autres études pourrait être dû au fait que l’accès à l’imagerie, notamment à la TDM, soit difficile pour la majorité des patients colligés étant donné son coût. 83 Parmi les 7 cas d’infections bactériennes divers, nous n’avons retrouvé qu’un cas d’endocardite infectieuse (soit 2% des infections), contrairement aux autres études menées où cette étiologie à une fréquence plus importante [49] Grèce.[57] La présence d’un service de cardiologie dans l’hôpital pourrait expliquer ce faible pourcentage car entrainant un biais de sélections.
Infections virales et parasitaires
Les infections virales (13%) étaient dus aux VHB et VHC. Parmi les infections parasitaires, nous avons retrouvé un cas de bilharziose intestinale, et un cas d’amibiase hépatique compliquée d’une pleurésie unilatérale.
DONNEES RECUEILLIES A L’ADMISSION
Température
La température de nos patients était, en médiane, de 38,9°C avec des extrêmes de 38,3 et 41°C. Le 1er quart avait une température inférieure ou égale à 38,5°C, donc 75% des patients présentaient une fièvre à plus de 38,5°C. Au Maroc, par contre, ce pourcentage était moins important avec 57,5% des cas ayant une fièvre supérieure à 38,5°C [37] VI.2 Allure Dans notre étude, la courbe prenait une allure hectique dans 30% des cas. Ce pourcentage intéressait essentiellement les cancers : 37% des cancers solides et 36% des hémopathies malignes avaient une fièvre hectique. La fièvre paranéoplasique ne présente aucune particularité sémiologique. [17]. Elle a une valeur péjorative reconnue pour de nombreuses localisations tumorales [12] . VI. IMC Presque la moitié (47%) de nos patients avait un IMC en dessous de la corpulence normale selon l’OMS avec 28% dans la catégorie « maigreur » et 19% dans la catégorie « dénutrition ». 84 La maigreur et la dénutrition, probable témoin d’un amaigrissement important, entre dans le cadre d’une altération de l’état général. Cette importante altération de l’état général, chez les patients non diagnostiqués (63%) et chez ceux ayant un cancer, pourrait s’expliquer par le fait que ces affections, notamment les néoplasies, évoluent à bas bruit longtemps avant l’apparition des symptômes. De plus, ce sont des maladies qui augmentent le métabolisme de base. Cet IMC, à lui tout seul, peut constituer un facteur de morbidité.
DONNEES BIOLOGIQUES
HB
La majorité des patients (82%) avait une anémie. Trente deux pour cent étaient sévères. Nous n’avons pas trouvé d’étude concernant le croisement anémié et FP. Cependant nous pensons que ce pourcentage est très élevé dans nos contrées du fait du caractère multifactoriel des anémies. Elles peuvent être carentielle et/ou inflammatoire et/ou un retentissement de la pathologie sous jacente notamment pour les hémopathies qui atteignent préférentiellement la moelle. VII.2 GB (PNN et Lympho) L’hyperleucocytose était présente dans 47% des cas, toutes étiologies confondues Dans notre population, nous avons noté que l’hyperleucocytose à prédominance neutrophile et l’hyperleucocytose à prédominance lymphocytaire étaient grossièrement présentes à part égale. Ceci pourrait s’expliquer par le rôle important que joue cette lignée dans la défense de l’organisme notamment dans les infections et les néoplasies.
CRP et VS
La médiane de la CRP, tous diagnostics confondus était de 96mg/L. un chiffre moins inmportant a été rapporté par Stamatis [57] qui a retrouvé une médiane à 64,3 mg/L. Dans notre étude, la CRP était plus élevée à 192mg/L pour les néoplasies et les hémopathies. Elle était à 96 mg/L dans les infections, MINI et dans la catégorie diagnostic non retrouvé. Dans l’étude grecque, bien que le pic de CRP soit retenu pour les infections avec 85mg/L, il reste inférieur à nos résultats. Dans ce travail, un syndrome inflammatoire biologique (CRP et/ou VS élevée) était présent chez 100% de nos patients. Ce qui est supperposable à une étude menée en France [9]