LA TOMODENSITOMETRIE DANS LA PRISE EN CHARGE

LA TOMODENSITOMETRIE DANS LA PRISE EN
CHARGE

Résultat TDM

Le scanner cérébral a permis de préciser le siège, l’importance et la nature des lésions cranio encéphaliques et des lésions associées. Cet apport du scanner dans le bilan des TCE est noté par plusieurs auteurs . Sa place a d’ailleurs été bien définie dans les recommandations Nordaméricaines  et françaises  , comme étant la pierre angulaire dans la prise en charge des patients traumatisés crâniens. Nous avons étudié 149 cas de Traumatismes cranio encéphaliques, allant de la période du 01 janvier au 31 juillet 2018, dont la prise en charge a nécessité l’apport du scanner cérébral avec un balayage cervical. On a noté 91 TDM cérébrales avec un résultat normal soit 61%, contre 58 TDM anormales soit 39%. Ces résultats sont superposables à ceux décrits par EL Housni I.  , et K. N’Dakena et al  , respectivement 43 et 33% Amjed Fekih et al [53], et Fatima D.  avaient respectivement 50 et 54%. O. SANO   à Kolda, a retrouvé près de 74% de TDM avec un résultat anormal. La TDM cérébrale réalisée à la phase hyper aigue, peut être faussement rassurante, notamment dans les diagnostics d’œdème cérébral aigue et les lésions axonales diffuses. Pour cette dernière, elle est souvent normale. L’IRM présente une meilleure sensibilité diagnostique pour les LAD et œdème cérébral à la phase aigüe [54 ; 49]. C’est un excellent outil diagnostique dans la prise en charge de cette 28 pathologie, cependant, il présente quelques limites, notamment dans la détection des petites collections sanguines péri cérébrales ou la reconnaissance des petits saignements, surtout de certaines structures anatomiques comme le corps calleux [54 ; 49]. La demande presque reflexe d’une imagerie cérébrale devant un traumatisme crânien, dans la pratique courante, Par ailleurs, pourrait également expliquer le taux élevé d’examens normaux. Elle devrait découler d’une évaluation clinique rigoureuse, avec application des stratégies recommandées devant un TCE [54 ; 48]. Dans cette étude, 91 cas de traumatismes crânio – encéphaliques ont été induits par les accidents de la voie publique (AVP), soit 61 %. Ce pourcentage est légèrement supérieur à celui de Fatima D. [48] au Sénégal, et K. Beavogui [1] en Guinée, qui ont trouvé 60 % d’accidents de la voie publique, mais inférieur à ceux de Sissako A. [44] et Kamoye C. [27] au Mali qui avaient respectivement 71 et 80,87%. Toutes les études confirment que les AVP, constituent la cause la plus fréquente des traumatismes crânio encéphaliques [27 ; 55; 6; 39; 56; 28]. Dans la région de Ziguinchor, en plus de l’excès de vitesse très souvent incriminé, dans la prépondérance des accidents de la voie publique, il existe plusieurs facteurs exogènes, comme l’état des routes, l’absence du port de casque, et la très forte croissance des engins à deux roues (motos Djakarta). Nos résultats ont montré une prédominance des lésions cérébrales soit 27%, par rapport aux lésions osseuses et péri cérébrales. Ce qui dénote la gravité du traumatisme responsable. O. Sano [49] à Kolda, a observé une proportion identique. 30 Kamoye C. et al. [27], Au Mali, avaient trouvé des résultats largement au-dessus du notre. Cette fréquence des atteintes cérébrales au cours des TCE pourrait s’expliquer par un mécanisme de chocs directs avec mobilité du cerveau dans la boite crânienne [11 ; 49 ; 21]. 

Lésions parenchymateuses cérébrales 

44% des lésions parenchymateuses cérébrales étaient représentés, par les foyers de contusions œdémateuses. M. SECK [11] et FATIMA [48] avaient obtenu respectivement 25 et 14, 70 %. S. Sidibé et al [42], avaient un taux plus élevé, soit 62,9%. Selon GODLEWSKI [35], Les contusions œdémateuses, résultent d’un traumatisme à grande vitesse et siègent là où le parenchyme est violemment projeté contre une aspérité osseuse, notamment au niveau du crâne. Il est caractérisé à la TDM, par des foyers spontanément hyperdenses, hétérogènes, à l’aspect « poivre-sel », aux contours irréguliers, s’enfonçant en coin dans le parenchyme cérébral . Son principe de traitement chirurgical est rare, sauf si le foyer hémorragique est focalisé et étendu, il peut entrainer dans ce contexte, une masse compressive évolutive et créer une hypertension intra crânienne, dans ce cas une craniotomie décompressive peut être indiquée.

Lésions péri cérébrales

 L’hématome sous dural était la lésion méningée la plus fréquente dans notre série soit 36 %. O. Sano [49] avait trouvé une proportion de 25 % d’hématomes sous duraux. Cette prédominance a été notée dans la littérature par plusieurs auteurs , avec des pourcentages variant de 38,1 à 50%. 31 M. Seck , a observé des hématomes extra et sous duraux dans des proportions identiques. Olatoundji H. et al  ont noté une prédominance des hématomes extra duraux soient respectivement 28,9 et 66,8%. Les hématomes sous duraux sont des lésions très sévères qui se développent de façon rapide entrainant une hypertension intra crânienne majeure. L’objectif du traitement neurochirurgical est donc la décompression à travers une craniotomie centrée sur l’hématome.

Les lésions osseuses

Nous avons répertorié 11 cas de fractures de la voûte crânienne et 26 cas de fractures du massif facial. Les lésions de la voute crânienne, étaient largement dominées par les fractures simples soit 64%. S. Sidibé et al [42 ; 11] avaient des taux plus bas (24,8 et 40%). Kamoye C. [27] et Sissako A. [44] avaient respectivement 74,1 et 68,1%. Il n’existe aucun traitement spécifique. La prise en charge consiste à traiter les lésions associées [61]. Dans cette étude, les fractures de la voûte crânienne, étaient associées à des lésions péri cérébrales et cérébrales soient 32%. Ces mêmes associations ont été observées par O. Sano [49] et Sissako A. [44] soient respectivement 36,8 et 28,9%. Chez nos patients, Le scanner n’a mis en évidence aucune lésion de la base du crâne. Sissako A. [44] et O. Sano [49] ont affirmé, par contre, qu’elles étaient la deuxième lésion la plus fréquente dans leur série.  

Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODE
I. 1.Type et durée d’étude
I.2. Cadre d’étude
I.3. Appareil de scannographie
II. Patients
II.1. Critères d’inclusion
II.2. Critères d’exclusion
II.3 .Caractéristiques de la population d’étude
III. METHODE
III.1. Protocole de la tomodensitométrie
III.2. Paramètres étudiés
III.3. Analyse des données
RESULTATS
I. LESIONS CEREBRALES
II. LESIONS OSSEUSES
III. LESIONS MIXTES
IV. Complications des lésions crânio-encéphaliques
V. REPARTITION DES LESIONS EXTRA CRANIO-ENCEPHALIQUES
DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
RECOMMANDATIOS
REFERENCE
ANNEXES

 

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