La théorie sur le groupe

La théorie sur le groupe

Le groupe est un dispositif qui met en évidence l’instauration de processus psychiques individuels et communs. Dans ce chapitre, le terme « mère » sera évoqué dans les théories exposées. Il renvoie au concept de caregiver et désigne la personne qui prend soin du bébé et qui représente son premier objet d’amour.

Le cadre du groupe

La prise en charge groupale amène un cadre précis. Elle réunit un nombre de personnes défini, à un horaire et dans un lieu déterminé. Le groupe peut être composé des mêmes personnes au cours du temps, il s’agit d’un groupe fermé. Il existe aussi des groupes ouverts où les participants changent d’une séance à l’autre. Dans ces derniers, l’intégration de nouveaux patients vient modifier la gestalt connue auparavant. Il faut une nouvelle fois structurer le groupe, avec des personnes différentes, afin de l’investir à nouveau et de se le réapproprier. Dans un groupe, chaque personne a un rôle défini. Le cadre thérapeutique impose que les patients et les équipes soignantes aient un rôle différent. Les professionnels ont une position qu’on peut qualifier de leader. Ils dirigent la séance et permettent son bon déroulement. De plus, ils assurent le maintien du cadre. Le groupe thérapeutique va être modulé par les patients, en ajoutant notamment une composante affective. Par conséquent, les patients et les soignants ne sont pas au même niveau. Il faut en être conscient. Les actions de chacun sont définies ce permet le respect du cadre et des participants. 2. Le Holding et le Handling Tout d’abord, Donald Woods Winnicott, concernant le développement de l’enfant, décrit les notions de « holding » et de « handling ». Le holding correspond à la manière de La théorie sur le groupe 29 porter physiquement et psychiquement l’enfant. Il s’agit d’assurer une dimension de contenance pour que l’enfant acquière une sécurité interne. Le handling est en lien avec les soins quotidiens et la manière dont la mère s’occupe de l’enfant, afin qu’il puisse prendre conscience de la différence entre le dedans et le dehors. Ces deux concepts permettent la construction d’une enveloppe physique et psychique chez le bébé. Ces soins apportés par la mère suffisamment bonne, permettent l’installation d’un milieu sécure propice à l’expérimentation. Dans le groupe, le thérapeute peut venir apporter le soutien nécessaire au patient pour se sentir dans un milieu sécure. Il peut assurer les notions de holding et handling.

Le Sentiment continue d’existe

r Le holding et handling de la mère suffisamment bonne que décrit D.W. Winnicott, vont alors permettre à l’enfant d’intégrer ses expériences et de venir percevoir le sentiment continu d’exister. Durant la période de préoccupation maternelle, la mère répond aux besoins du bébé de manière systématique. Ensemble, ils forment une dyade et présentent un état de fusion. L’intersubjectivité est l’espace relationnel partagé entre l’enfant et sa mère. Il est nécessaire dans le processus de différenciation du bébé. Grâce aux réponses adaptées de la mère aux besoins de l’enfant, ce dernier va pouvoir peu à peu se séparer d’elle, et sortir de la dyade, en réalisant ses propres expériences. Il va passer de la dépendance absolue à l’indépendance, en passant par la dépendance relative à la mère. L’enfant s’individualise et se construit un « self ». Il prend conscience d’« être » et acquiert progressivement sa propre subjectivité. Cela lui permet d’avoir une identité unique et donc de se différencier des autres. La distinction entre Moi et Non moi s’installe. Ainsi, le sentiment continue d’exister peut se développer. Il a conscience d’exister en tant qu’être, distinct d’autrui et de manière permanente. L’enfant va alors acquérir la capacité à être seul en présence de l’autre. En effet, il se détache de sa mère et ne la sollicite pas en permanence. Il peut être seul, c’est-à-dire ne pas avoir recours à celle-ci, malgré sa présence. 30 Si le milieu n’est pas propice ou que la construction psychique est altérée, un « faux self » se met en place. Cela peut entraîner une mauvaise perception de soi, un clivage entre le corps et la psyché. Le self est perturbé et le sentiment continu d’exister n’est pas intégré. Cela conduit à l’annihilation. Dans les psychoses la différence entre le Moi et le Non moi n’est pas assimilée et l’environnement empiète sur l’état psychique du patient. Le sentiment continue d’exister est impacté. Dans le groupe, un environnement sécure est nécessaire. Il est mis en place par les thérapeutes, afin que les patients puissent expérimenter. Ils vont pouvoir peu à peu se distinguer du thérapeute et investir les propositions à leur manière. Le sujet s’individualise alors dans le groupe, et devient acteur de ses propres mobilisations.

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La Transitionnalité – L’Objet transitionnel

Ce concept, élaboré par D.W. Winnicott, permet à l’enfant de prendre conscience de la réalité, et de se différencier de sa mère. Il accède progressivement à la subjectivité. L’enfant a recours à un objet transitionnel lors d’absences de la mère. Il s’agit d’un objet avec une symbolique importante, qui peut correspondre à un doudou, une musique, une partie du corps ou autre. Il reçoit à la fois les pulsions d’amour et de haine. Cet objet se situe dans l’aire transitionnelle, car il n ‘est ni interne ni considéré comme externe par l’enfant. C’est une étape du processus de subjectivité durant laquelle l’enfant se détache de la mère. L’objet lui permet de sortir de la dyade et de s’ouvrir à l’environnement. Cette notion, comme celle de holding et handling, permet à l’enfant de prendre conscience de la distinction entre Moi et Non Moi mais également entre soma et psyché

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