La théorie économique du commerce international
Pour les libéraux, le commerce international est source de gain. Chaque pays peut tirer des gains d’efficacité de cet échange sur le marché mondial en se spécialisant : soit dans la production où il a un avantage comparatif, soit en se spécialisant dans la production où il possède le plus de facteurs de production.
La théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith
Adam Smith a exploré la base du commerce international dans son argumentation en faveur du libre échange. Le principe est simple : chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production où il a un avantage absolu par rapport aux autres pays. Tant qu’il y a une différence de prix entre deux pays (une différence qui est supérieur au coût de transport), ces pays pourraient tirer des profits en échangeant des produits entre eux et en se spécialisant selon leurs avantages absolus.
Un avantage absolu est donc un avantage obtenu, dans l’échange international, par une nation lorsqu’il produit et vend un bien à un prix inférieur à celui des nations concurrentes.
Nous allons illustrer cette théorie absolue d’Adam Smith à partir d’un exemple. Supposons qu’il y a deux pays: Madagascar et Thaïlande. Le premier produit du riz et le second du tissu.
La production mondiale est de 7 tonnes de riz et de 3 mètres de tissu. Par contre, après spécialisation, cette production est devenue 12 tonnes de riz et 4 mètres de tissu. Il est vrai que la spécialisation de chaque pays dans la production de bien par lequel, il a un avantage absolu permet de tirer un gain de production. Cette théorie de l’avantage absolu est juste, mais elle présente une certaine limite pour certains pays. Et c’est pourquoi David Ricardo propose le concept d’«avantage comparatif».
La théorie de l’avantage comparatif de David Ricardo
David Ricardo a démontré qu’un pays peut tirer profit des échanges même s’il est en situation de désavantage absolu. « Une nation, comme une personne, tire un gain de l’échange en exportant les biens et services pour lesquels il dispose du plus grand avantage comparatif en termes de productivité et en important ceux pour lesquels il dispose de l’avantage comparatif le plus faible » .
Quand on parle de l’ « avantage comparatif », le mot clé est : « comparatif » qui veut dire relatif mais non pas nécessairement absolu. Le principe de l’avantage comparatif montre alors que chaque pays peut se procurer un gain lorsqu’ils se spécialiseront conformément aux avantages auxquels ils possèdent en terme de coûts relatifs au produit. Un avantage comparatif est un avantage obtenu, dans l’échange international par une nation lorsque, comparativement aux autres biens, son désavantage sur un bien en terme de coût et de prix de vente est moindre. On peut illustrer la philosophie des avantages comparatifs de Ricardo par un exemple dans lequel le monde ne serait constitué que deux pays, l’Angleterre et le Portugal. Supposons que pour fabriquer une quantité de drap, l’Angleterre nécessite 1000 hommes. Par contre, pour Portugal, il nécessite seulement 90 hommes. Pou la fabrication de vin, le travail de 120 hommes nécessite en Angleterre alors qu’au Portugal, on a besoin seulement de 80 hommes. On constate donc que l’Angleterre dispose d’aucun avantage absolu mais elle possède un désavantage à la production de drap.
En l’absence d’une spécialisation, la production mondiale s’élève à deux unités de vin et deux unités de drap. Comme l’Angleterre possède un désavantage absolu dans la production de drap, elle a donc intérêt à se spécialiser dans la production de ce produit. Et de l’autre côté, le Portugal qui a un avantage absolu dans la production de vin va se spécialiser à produire du vin. Par conséquent, après une spécialisation, la production mondiale va augmenter jusqu’à 2,2 unités de vin et 2,125 unités de drap. On peut en conclure que la production mondiale s’accroît suite à la spécialisation.
La théorie de dotation factorielle (Hecksher – Ohlin – Samuelson : HOS)
Ce modèle est élaboré successivement par les Suédois Eli Hecksher, Bertil Ohlin et l’Américain Paul Samuelson. Ils ont lié les avantages comparatifs à la disponibilité des facteurs de production (travail, capital, terre…) et donc à leur prix relatif dans les différents pays. Dans ce modèle, la spécialisation dépend donc des facteurs de production. Le théorème d’HOS s’énonce comme suit : « chaque pays a avantage à se spécialiser en fonction de sa dotation en facteur de production, c’est à dire exporter les biens demandant les facteurs de production existant en abondance dans ce pays et importer les marchandises pour lesquels les facteurs de production sont rares et abondamment utilisés. » D’après ce théorème, les pays dotés d’un facteur moins coûteux seront avantagés dans la production incorporant ce facteur. La spécialisation de chaque pays au niveau de ces facteurs conduit vers une uniformisation entre les pays. La loi des dotations en facteur de production explique qu’un pays exporte les produits dont la fabrication nécessite une grande quantité de facteurs qu’il possède en abondance.
Nous allons illustrer à partir d’un exemple le théorème d’HOS (Hecksher Ohlin Samuelson. De ce fait, nous allons prendre l’exemple des pays développés (P D) qui ont de l’abondance en facteur capital (K) et des pays en voie de développement (P E D) qui ont de l’abondance en main d’œuvre. D’après le principe de dotation factorielle, les P E D doivent se spécialiser dans la production des produits qui nécessitent plus de main d’œuvre (produits agricoles). Et les P D, ont intérêt à se spécialiser dans la production ayant besoin de plus de facteur capital, c’est à dire dans les produits industriels.
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