La théorie des avantages absolus d’A. Smith

La théorie des avantages absolus d’A. Smith

Cherchant à défendre l’idée du libre échange, Smith (1753-1790) montre, à la fin du XVIII e siècle que chaque pays a intérêt à produire et à exporter les biens pour lesquels il a un avantage absolu. Cela veut dire que le pays produit ces biens plus efficacement que tous les autres pays, c’est-à-dire dont les coûts de productions sont inférieurs à ceux de tous les autres pays ;il doit par conséquent, acheter à l’extérieur les autres produits. Smith affirme que tous les pays peuvent gagner au commerce. La production mondiale est optimale car elle est partout réalisée au coût le plus bas et chaque pays importe au plus bas prix. L’analyse de Smith est un prolongement des effets de la division internationale du travail qui est due à la spécialisation. Une question se pose pourtant : comment un pays aux coût supérieur pour tous les produits équilibrerait-il ses échanges puisqu’il n’aurait rien à vendre ? b- la théorie des avantages relatifs de D.Ricardo (début de XIXe s) Ricardo montra qu’un pays peut trouver avantage au commerce extérieur, même s’il est inférieur aux autres pays dans toutes les branches d’activités, pourvu qu’il se spécialise là où son infériorité est la plus faible: chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il possède un avantage comparatif. Tous les Etats gagent à l’échange international. En effet, ils ont intérêt à s’ouvrir au commerce mondial, quel que soit leur handicap en matière de coûts comparatifs. Le libre échange qui facilite les échanges commerciaux, doit être établi partout, car toutes les nations en retirent des bénéfices. Selon les théories libre-échangistes, le commerce ne peut être source de déséquilibre. En effet, Ricardo démontre que, en cas de libre-échange, la balance des comptes s’équilibre automatiquement ; aucun déficit durable n’est donc à craindre. En effet, un déficit provoque naturellement des sorties d’or qui, réduisant la quantité d’or détenue par le pays, en accroît la valeur. De ce fait les prix intérieurs diminuent .Le pays, gagnant en compétitivité, peut exporter davantage et importer 4 moins. Ce mécanisme auto-régulateur joue aussi en cas d’excédent. En situation de libre-échange, les balances commerciales sont donc toutes équilibrées sur le long terme. C’est le protectionnisme qui, sous prétexte de corriger les déséquilibres, est la principale cause de ceux-ci. Démontrant que tous les pays, quel que soit leur degré de développement, peut bénéficier du commerce international, la théorie de Ricardo reste le fondement de toute la théorie du commerce international.

Les prolongements modernes 

La théorie néoclassique 

le théorème de H O S (début XX e s) C’est la théorie des dotations de facteurs d’Elie Hecksher, de Bertil Ohlin et de Samuelson. C’est un prolongement moderne de la théorie libre-échangiste qui approfondit les coûts comparatifs ; Si les coûts de production diffèrent d’un pays à l’autre, justifiant ainsi l’échange, c’est parce que le prix relatif des facteurs de productions y est différent. La spécialisation internationale s’explique alors par les dotations factorielles de chaque pays. L’échange international est un échange de facteurs abondants contre des facteurs rares : un pays exporte des biens dont la production utilise une grande quantité des facteurs qu’il possède en abondance par rapport aux autres pays. Ce pays importe alors les biens incorporant des facteurs « relativement rares » sur son territoire, donc coûteux.

L’analyse néofactorielle

Selon l’analyse néofactorielle, la qualité des facteurs de production doit être particulièrement prise en compte, comme l’évoque LEONTIEF dans son célèbre paradoxe. Il montre que les Etats-Unis exportent surtout des produits à forte teneur en travail mais moins intensifs en capital. Ce résultat est paradoxal : pour le pays considéré comme le plus économiquement développé et devant donc exporter des bien à fort contenu capitalistique. Ce paradoxe semble réfuter le théorème de H O S en réalité, il ne fait que prolonger. En effet, il faut aussi tenir compte de l’hétérogénéité des facteurs de production. Ainsi, Leontief explique son paradoxe en affirmant que le travailleur 5 américain, plus qualifié et plus productif, vaut trois travailleurs étrangers. Le facteur travail doit être décomposé en plusieurs niveaux de qualification, le capital ne doit pas être considéré comme un stock homogène car il faut tenir compte du degré de technologie. Le paradoxe étudie le rôle que peuvent jouer les dépenses de recherche et développement dans la création des flux commerciaux

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Le courant technologique

Il s’est surtout constitué à partir des analyses de POSNER en 1961 et de VERNON en 1966. POSNER explique les avantages comparatifs par le progrès technique. Il s’agit d’étendre à la sphère internationale l’analyse que Joseph Schumpeter a proposé des effets de l’innovation : Un pays innovateur, c’est-à-dire disposant une avance technique, bénéfice d’un monopole dans la production et dans l’exportation du produit, pendant une période plus ou moins longue. L’avance technologique confère un avantage comparatif au pays considéré en offrant cette situation de monopole. Mais cet avantage est nécessairement momentané car d’autres pays chercheront à rattraper l’avance technologique et à mettre au point un produit concurrent. L’avantage comparatif par l’écart technologique est donc temporaire, mais aussi dynamique. En effet, il faut prendre en compte les stratégies de la firme ou du pays, plus que sur les caractéristiques nationales comme les dotations factorielles. Toutes les spécialisations ne se valent pas, en conséquence. Cette analyse s’applique aussi bien aux échanges entre pays de niveaux différents qu’aux échanges entre pays à développement à peu près similaire. Ainsi, dans le premier cas, les pays les plus avancés technol ogiquement disposent d’un avantage à l’exportation dans les produits à haute intensité technologique et importent des biens dont la production requiert des technologies moins pointues. Dans le second cas, chaque pays pourra connaître une avance dans des branches différentes, on a alors des échanges croisés dus aux innovations. VERNON a précisé le processus d’innovation en distinguant les trois phrases du cycle de vie du produit : – La première phrase est d’innovation et de l’introduction du produit sur le marché intérieur de la firme innovatrice. Le coût du produit est élevé car l’entreprise produit en petites séries et cherche à amortir les dépenses de 6 recherche de développement. Le marché intérieur sert d’observatoire et permet d’étudier les réactions de la demande, qui reste limitée en raison de la cherté du produit. – La second est la phrase de la production et de la consommation de masse. Mais de nombreuses autres firmes entrent sur le marché afin de profiter des nouvelles conditions de croissance. La firme innovatrice perdant le monopole sur son marché, cherche à en acquérir un sur les marchés extérieurs et exporte son produit. – La troisième phrase est celle de la maturité des produits. Le marché intérieur du pays innovateur est maintenant saturé. Sur les marchés étrangers, des firmes nationales produisent désormais le produit, en raison de leur faible coût de main-d’œuvre, la firme innovatrice doit se désengager peu à peu de la production du produit et trouver de nouvelle innovation pour redémarrer un cycle ou bien délocaliser sa production afin de pouvoir, elle aussi, bénéficier des faibles coût de la maind’œuvre .Souvent, le pays innovateur sera amené, à la fin du cycle du produit, à importer le produit qui avait été introduit sur son sol. En 1935, l’économiste japonais Kaname AKAMATSU a élaboré une théorie du développement et de l’insertion dans les échanges des pays en phase d’industrialisation, appelée « développement en vol d’oies sauvage ». Les biens de consommations, importés dans un premier temps, sont ensuite produits puis exportés. Quand le cycle des biens de consommation est bouclé, il se reproduit pour les biens d’équipement. Il s’agit en fait d’une politique de substitution aux importations par remontée de filière, puis d’exportations. 

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