Des rendez-vous ratés auprès du grand public
MACHINE, FELICE… FELICE… et DIVA DOLOROSA. Ces films ciblent d es publics spécialisés qui reconnaissent à travers des publications et des prix cette démarche hétérodoxe qui dépasse les bornes d’habitude rencontrées entre la réalisation et la programmation. Ces usages donnent une im pression de faibles entrées. On peut conclure que l’ensemble de ces films ne semble pas être regardé par de nombreux spectateurs. Cependant le compilateur a réussi à faire connaître ces collections à l’étranger, en dehors des prix, des festivals de cinéma et des salles d’art et essai. Exceptionnellement THE FORBIDDEN QUEST a remporté un certain succès commercial. Peut-on alors parler d’un échec auprès du grand public? Il y a un autre indicateur qui montre le potentiel de diffusion de ce travail de com pilation auprès des spectateurs. Certains films de ce corpus sont programmés à la télévision néerlandaise, mais également exportés par d’autr es chaînes dans certaines régions du m onde. (Voir Tableau VII). Quelques-uns sont également édités en vidéo ouv rant la poss ibilité de toucher autrement le grand public. Tandis que deux des réalisations ont conquis une place manifeste sur la scène expérim entale, ciblant également d’autres spectateurs p as forcément familiarisés avec les collections de la Cinémathèque néerlandaise. 1. Échec commercial ? l’exploitation, en dehors comme à l’intérieur du Musée. Le type d’exploitation de chacune des dix compilations montre un rapport cohérent avec leurs caractéristiques de production. Les films à budget plus important LYRICAL NITRATE, THE FORBIDDEN QUEST, DE CINEMA PERDU, FELICE… FELICE… et DIVA DOLOROSA entrent da ns les circu its d’exploitation en salle et de la télévision, même si souvent ils sont restreints aux résea ux d’art et essai. (Voir Tableaux VI) Néanmoins, il y a deux élém ents qui modifient une im pression univoque d’échec commercial. D’abord, le cas exceptionnel THE FORBIDDEN QUEST qui, grâce aux entrées en salle, est devenu un succès au box-office, totalement atypique. Et en deuxième, il fa ut considérer le nom bre probable de téléspectateurs ciblés par DE CINEMA PERDU et THE TIME MACHINE, ainsi que des productions rachetées par des chaînes de télévi sion à l’étranger, plus précisem ent LYRICAL NITRATE, THE FORBIDDEN QUEST. (Voir Tableau VII) Enfin, il ne faut pas perdre de vue qu’à partir de 1997 une partie du travail du compilateur est en vidé o et donc reste autrement accessible pour les spectateurs.
Dans ce paysage cinématographique et audiovisuel, THE FORBIDDEN QUEST se démarque par sa réussite auprès du grand public. C’est un cas singulier dans le secteur des cinéaste s indépendants, provenant en plus d’un contexte muséographique a priori non-lucratif. Dans son étude économ ique de l’industrie du cinéma néerlandais, Out inform e que THE out of fragments? How can we learn our audience that to understand early cinema you have to see it in color, cranked with the right speed and with music that makes clear that there is a connection with operatic and theatrical traditions? How can I make clear to my audience what the undercurrents are of the extravaganzas of the diva stories? How can I make my audience clear how black Africa was presented in films between 1910 and 1930? Etcetera, etcetera. (…) »1150 Le compilateur voit en rétrospective sont travail sans une réponse positive de la part du grand public : « (LYRICAL NITRATE) It was very successful but not in Holland. It was screened in Rotterdam, it obtained prizes from CNC, NY. It was nominated as the best short film in Holland for the Golden Tulips, it got lot of auprès des spectateurs, comme le souligne De Kuyper : « Pour qu’il puisse être sauvé de l’oubli : pour obliger l’historien conventionnel à l’accepter. Ce qui permettrait aussi en le programmant de le rendre ‘montrable’ et ‘projetable’ ; de le confronter à nouveau, et de droit, à des spectateurs. » 1152 Plus qu’atteindre une certaine quantité des spectateurs, ici il y a une question éthique en jeu et à multiples facettes. Bien qu’il s ’agit de productions non onéreuses, ce travail de co mpilation est subventionné dans un systèm e philanthropique étatique m ais en coproduction avec la télévision. Le Musée m et alors à disposition se s archives et sa créativité, m ais il faut néanmoins rendre des com ptes qui ne se tra duisent pas en gains financiers, m ais en spectateurs ciblés. Une réponse du grand public validerait la démarche et non seulement de la part des spectateurs spécialisés. Mêm e si ce tte production peut déjà être considérée comme une forme de réinvestissement supplémentaire d’un programme spectaculaire de préservation dont les résultats sont largement programmés à Amsterdam comme à l’étranger. Toutefois ce travail de compilation joue un rôle important dans l’accès aux collections, vu les mesures de conservation des film s muets préservés.