La survenue de FA sous ibrutinib
L’ibrutinib est une thérapie ciblée orale anticancéreuse illustrant plus que jamais l’intérêt de la cardio-oncologie. Cette nouvelle spécialité exercée depuis 2015 dans nos centres experts, a pour objectif le dépistage précoce et la prise en charge spécialisée des éventuelles cardio-toxicités imputables au traitement anticancéreux tout en autorisant autant que possible la poursuite de ce dernier afin d’éviter toute perte de chance aux patients suivis. L’avènement de la cardio-oncologie a été concomitant de celle des nouvelles thérapies ciblées et immunothérapies en raison de l’apparition de nouvelles cardio-toxicités plus fréquentes et au phénotype clinique plus large que celles précédemment décrites avec les chimiothérapies historiques telles que les anthracyclines (48). La pertinence et l’intérêt d’un suivi cardiologique peut être apprécié par le nombre exponentiel de publications sur le sujet (150 publications annuelles moyennes depuis 2016 contre 8 lors des 25 années précédentes) (49) dont le point d’orgue sera le position paper de l’European Society of Cardiology.L’ibrutinib est le parfait exemple de la problématique posé par les dernières innovations thérapeutiques oncologiques avec : D’une part, un bénéfice clinique majeur démontré par tous les essais randomisés entrepris avec la molécule vs traitement de référence : amélioration de la survie sans progression, du taux de réponse et survie globale pour toutes les hémopathies traitées (7-10). D’autre part, un risque significatif de saignements chez des patients intrinsèquement à risque hémorragique (4, 17-19) et de FA souvent synonyme d’anticoagulation curative (21, 22). La balance bénéfice risque est d’autant plus difficile à apprécier que le recul concernant l’usage de la molécule en pratique courante est faible, que les . Elle démontre que son incidence est de 38% à 2 ans, soit 15 fois plus importante que celle attendue dans la population générale. Cet effet indésirable peut être prédit par le « CLL AF Risk Score ». Dans ce travail, aucune hémorragie majeure n’est survenue et les hémorragies mineures étaient plus fréquentes sous anti-thrombotiques. L’ibrutinib est une thérapie ciblée orale anticancéreuse illustrant plus que jamais l’intérêt de la cardio-oncologie. Cette nouvelle spécialité exercée depuis 2015 dans nos centres experts, a pour objectif le dépistage précoce et la prise en charge spécialisée des éventuelles cardio-toxicités imputables au traitement anticancéreux tout en autorisant autant que possible la poursuite de ce dernier afin d’éviter toute perte de chance aux patients suivis. L’avènement de la cardio-oncologie a été concomitant de celle des nouvelles thérapies ciblées et immunothérapies en raison de l’apparition de nouvelles cardio-toxicités plus fréquentes et au phénotype clinique plus large que celles précédemment décrites avec les chimiothérapies historiques telles que les anthracyclines (48). La pertinence et l’intérêt d’un suivi cardiologique peut être apprécié par le nombre exponentiel de publications sur le sujet (150 publications annuelles moyennes depuis 2016 contre 8 lors des 25 années précédentes) (49) dont le point d’orgue sera le position paper de l’European Society of Cardiology. la survenue de FA sous ibrutinib Cette étude est la plus grande série prospective en vie réelle analysant 26 référentiels disponibles (36, 37) sont peu informatifs sur la situation bien spécifique du patient porteur de néoplasie et que ; la littérature actuelle propre à l’ibrutinib oppose un profil de tolérance largement acceptable concernant les cardio-toxicités sur la base des patients inclus dans les essais randomisés (26-28), à un profil de sécurité beaucoup plus réservé d’après les séries de vie réelle (29). Notre travail est à ce jour la plus grosse série prospective de vie réelle abordant les toxicités cardiaques liés à l’ibrutinib et surtout la première étude issue de centres experts de cardio-oncologie permettant une description globale des patients traités (données à la fois oncologiques, cardiaques cliniques, biologiques et échographiques). L’incidence cumulée de FA était plus de deux fois supérieure (23% à 12 mois, 38% à 24 mois) à celles rapportées dans les séries précédemment publiées y compris de vie réelle (17% à 8 mois pour l’incidence la plus importante rapportée jusqu’à présent (50), de l’ordre de 8% à 1 an et 10% à 2 ans en moyenne pour les autres séries (27)) avec un pic de survenue durant les 6 premiers mois de traitement comme décrit par les autres auteurs. Ce nombre plus important de FA diagnostiquées est à rattacher à la politique de dépistage de l’arythmie prévue dans le protocole puisque l’ensemble des cliniciens avait pour consigne de dépister la survenue d’un accès de FA par la réalisation systématique d’un ECG lors de la consultation de cardio-oncologie et la recherche d’un pouls irrégulier pour les onco-hématologues. Dépistage non décrit par les autres séries publiées mais préconisé par les différentes RCP du médicament (13-15), démontrant ainsi l’importance de la prise en charge dans un centre expert. Nos calculs d’excès de FA par rapport à la population générale et par rapport aux patients porteurs de LLC non traités par ibrutinib, outre le fait d’être inédits, confirment le sur-risque de FA induit par le seul fait de prendre le traitement indépendamment des autres facteurs (21). L’incidence de FA sous ibrutinib était ainsi près de 15 fois supérieure à celle observée dans la population générale.