La structure des phrases simples à adverbe figé

La structure des phrases simples à adverbe figé

Dans ce chapitre, nous focaliserons notre étude sur les relations entre les adverbes et les différents constituants des phrases où ils apparaissent. Ces relations seront abordées au moyen de la notion de « portée » telle qu‟elle est définie par M. Gross (1990a). A noter que les résultats issus de cette étude seront utilisés lors de l‟analyse syntaxico-sémantique des phrases simples à adverbes figés (cf. III, 3). 2.1 La notion de « portée » M. Gross (1990a : 72, 82) définit la notion de « portée » comme « l‟ensemble des relations entre les adverbes et les différents constituants des phrases où ils apparaissent » sans attacher de sens technique à cette notion, qui aurait pu tout aussi bien être désignée par les notions de contrainte ou de combinaison ou d‟incidence (selon G. Moignet 1963). Il s‟agit donc de former les liens de cooccurrence entre les adverbes et les constituants des phrases, où ils entrent. M. Gross (1990a : 106) postule que « la grammaire doit se donner pour but d‟expliciter, dans une nouvelle phrase élémentaire, formée à partir de l‟adverbe, les relations entretenues par ce dernier avec la phrase de départ ». Ces nouvelles phrases sont construites sur des verbes performatifs (cf. III, 2.1.2.) ou des verbes supports d‟occurrence (cf. III, 3.1.1). Dans ce sens, la « portée » permet également de se rendre compte des différents emplois des adverbes dans la phrase (i.e. focalisation, conjonction, intensification, modalité verbale, etc.). Ainsi, selon la « portée », nous pouvons établir une première partition entre : – les adverbes rattachés à un constituant de la phrase (c‟est-à-dire, les adverbes integrés à la proposition) ; – les adverbes se référant à la phrase entière (appelés habituellement, « adverbes de phrase »). Dans les sections suivantes, nous exposerons les différents cas de portée des adverbes figés gdu grec moderne.

Adverbes figés portant sur un constituant de la phrase

Certains adverbes ont des relations speciales avec le sujet de la phrase, d‟autres avec un complément, et d‟autres encore avec des modalités particulières du prédicat verbal. 

Relations de coréférence

Considérons les exemples suivants : N0 V Adv (=: Prép Ddéf C Poss_s0 ) =: La structure des phrases simples à adverbe figé 186 (1) Ζ Ρέα δνπιεύεη γηα ηελ πιάθα (ηεο+*ζαο+*ηνπ) La Réa-Nfs travaille pour la plaque-Afs (à elle-Gfs+*à vous-Gmp+*à lui-Gms) (Réa travaille pour la frime) N0 V N1 Adv (=: Prép Préd C Poss_s 1 ) =: (2) Ζ Ρέα εμέηαζε ηνλ θύβν από όιεο ηηο πιεπξέο (ηνπ+*καο+*ηεο) La Réa-Nfs a examiné le cube-Ams de toutes les faces-Afp (à lui-Gms+*à nous-Gmp+*à elle-Gfs) (Réa a examiné le cube sous toutes ses faces) Dans les exemples ci-dessus, les adverbes comportent des adjectifs possessifs qui varient en nombre et en personne avec le sujet (exemple 1) ou le complément d‟objet (exemple 2) des phrases. Nous avons donc affaire à des cas « marqués » de portée de l‟adverbe sur un groupe nominal de la phrase. Plus précisément, il s‟agit d‟une coréférence33 obligatoire au N0 ou au N1 de la phrase. Rappelons que la coréférence obligatoire (ou antécédent ou référent ou portée) des adjectifs possessifs est représentée par un exposant numérique, noté Possi , qui renvoie à une position syntaxique (ou argument du prédicat) de la phrase, notée Ni . Dans d‟autres cas, l‟adverbe peut être coréférent aux deux groupes nominaux N0 et N1, comme par exemple : N0 V N1 Adv (=: Prép Préd (Poss_s 0 +Poss_s 1 ) Ddéf C)) =: (3) Ο Αληξέαο πξόζερε ηε Ρέα ζ’ όιε (ηνπ+ηεο) ηε δσή Le Andréas-Nms a surveillé la Réa-Afs à toute (à lui-Gms+à elle-Gfs) la vie-Afs (Andréas surveillait Réa toute sa vie) Cette double coréférence explique par ailleurs la présence de l‟adjectif possessif au pluriel : N0 V N1 Adv (=: Prép Préd Poss_s Ddéf C) =: (3a) Ο Αληξέαο πξόζερε ηε Ρέα ζ’ όιε ηνπο ηε δσή Le Andréas-Nms a surveillé la Réa-Afs à toute à eux-Gmfp la vie-Afs (Andréas surveillait Réa toute leur vie) Certains adverbes phrastiques de la classe GPF (cf. IV, 3.8) contiennent un sujet libre optionnel et un verbe conjugué, qui s‟accordent morphologiquement avec le sujet et le prédicat verbal de la principale. Citons ici l‟exemple (77), étudié plus en détail dans IV, 3.8 : Adv (=: Conjs N0 V 0 C1), V N1 =: (77) Χσξίο ε Ρέα λα (βγάιεη+*βγάιεηο) θηρ, άλνημε ηελ πόξηα ηνπ δσκαηίνπ Sans la Réa-Nfs QUsub (sorte-S3s+*sortes-S2s) kih-Ans, a ouvert la porte-Afs la chambre-Gns (Sans dire un mot, Réa a ouvert la porte de la chambre).

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