LA STABILITE DE LA CREATININE ET DE L’UREE PLASMATIQUES

 LA STABILITE DE LA CREATININE ET DE L’UREE
PLASMATIQUES

GENERALITES SUR LE DOSAGE DE LA CREATININE PLASMATIQUE 

 Métabolisme 

La créatinine, ou N-méthyl-guanidino-glycine, est le produit de déshydratation spontanée de la créatine musculaire qui sert à transférer un groupement phosphate sur l’ADP pour produire spontanément de l’ATP nécessaire à la phosphorylation de la myosine au cours de la contraction musculaire. Dans le tissu rénal, l’arginine subit une hydrolyse et le groupement amadine est transféré sur une molécule de glycocolle, par transamidination. L’acide guanido-acétique formé est méthylé, par transméthylation classique aux dépens de la S-adénosyl-méthionine. Ainsi, prend naissance la créatine ou acide N-méthyl-guanido-acétique, dont la destinée sera double. – Dans la cellule musculaire, le système créatine-créatine phosphate, en équilibre avec le système ATP-ADP, sert de réservoir de liaisons riches en énergie, « de second main ». Au cours de la contraction, les liaisons riches de l’ATP sont consommées, à très grande cadence : la créatine-phosphate ou phosphagène conserve constamment disponible une unité énergétique unique en son genre, la liaison riche amide ~ phosphate R-NH ~ PO3H2. L’équilibre créatine + ATP créatine phosphate + ADP est catalysé par la créatine phosphokinase, enzyme spécifique du muscle strié. – La créatine est déshydratée spontanément en créatinine, petite molécule cyclique dont le taux plasmatique, pratiquement indépendant de l’apport protéique alimentaire (au contraire de celui de l’urée), reflète la masse musculaire du sujet concerné. L’élimination est exclusivement urinaire, donc toute variation de la clairance renseigne directement sur l’état fonctionnel du rein. Figure 1 : Métabolisme de la créatinine .L’effort et l’alimentation riche en protéines entrainent une augmentation de la créatinine d’environ 20%. Le taux de la créatinine plasmatique varie avec l’âge de 3-8 mg/l (30-70 µmol/l) chez l’enfant et 7-13 mg/l (65-120 µmol/l) chez l’adulte. 8 Certains médicaments modifient la créatininémie : – Contraceptifs oraux entraine une augmentation de la créatininémie – Antiépileptiques et anti-inflammatoires entrainent une diminution de la créatininémie 

 Méthodes de dosage 

 Méthode colorimétrique 

Réaction de Jaffé La réaction de Jaffé implique la formation à température ordinaire, plus rapidement à 37°, d’une coloration jaune-orangée, lisible à 512 nm, en présence de créatinine, à partir de picrate alcalin jaune. On reproche à cette réaction son manque de spécificité : d’une part, le chromogène de Jaffe ne mesurerait pas plus de 90 % de la créatinine présente ; d’autre part, la coloration pouvant être modifiée, surtout aux concentrations élevées de créatinine par diverses substances interférentes, notamment les protéines. Le glucose, l’acide ascorbique, les corps cétoniques, entre autres, interférent aussi dans la coloration. Malgré ces réserves, le dosage colorimétrique de la créatinine donne les valeurs de référence et satisfait les exigences de la clique néphrologique. 

Méthodes enzymatiques 

Le dosage de la créatinine est réalisé après dégradation enzymatique en cascade (amido-hydrolase ou imino-hydrolase). Le composé final est mesuré soit par spectrophotométrie dans le visible ou l’UV, soit par réflectométrie. Ce dosage enzymatique est non soumis aux interférences dues à la matrice protéique du sérum (particulièrement en pédiatrie où la bilirubine est élevée et interfère avec les méthodes colorimétriques). 

 Méthode enzymatique à lecture UV

Créatinine Créatininase bactérienne Créatine Créatine + ATP Créatine kinase Créatine P + ADP + PEP PEP + ADP Pyruvate Kinase Pyruvate + ATP Pyruvate + NADH,H + lactate déshydrogénase Lactate + NAD + La cinétique de croissante de disparition du NADH suivie à 340 nm est proportionnelle à la cinétique de créatinine initiale présente.

Méthode par réflectométrie

Cette méthode est mise en évidence dans les appareillages de chimie sur support solide (exemple des plaques « VITRAS » de dosage enzymatique de la créatinine). La plaque contient une série de couches afin de réaliser une cascade de réactions enzymatiques. La créatinine est d’abord hydrolysée : Créatinine + H2O Créatininase Créatine Créatine + H2O Créatine amidinohydrolase Sarcosine + urée Sarcosine + O2 + H2O Sarcosine Oxydase Glycine + formaldehyde + H2O2 H2O2 + amino-4-phenazone Peroxydase Complexe rouge quinoneimine + phénol + H2O 10 

Spectrométrie de masse avec dilution isotopique 

La spectrométrie de masse est une technique de détection extrêmement sensible qui permet de déterminer des structures moléculaires. Le composé organique est ionisé et l’ion obtenu permet la détermination de la masse molaire du composé. Il s’agit d’une méthode de référence très complexe développée pour affecter des valeurs à des matériaux de référence. Elle est disponible dans quelques laboratoires hautement spécialisés repartis à travers le monde. 

CLHP C’est la méthode de référence. 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I. INTERET PHYSIOPATHOLOGIQUE
II. GENERALITES SUR LE DOSAGE DE LA CREATININE PLASMATIQUE
1. Métabolisme
2. Méthodes de dosage
2. 1. Méthode colorimétrique
2.1.1. Réaction de Jaffé
2.2. Méthodes enzymatiques
2.2.1. Méthode enzymatique à lecture UV
2.2.2. Méthode par réflectométrie
2.3. Spectrométrie de masse avec dilution isotopique
2.4. CLHP.
III. GENERALITES SUR LE DOSAGE DE L’UREE PLASMATIQUE
1. Métabolisme de l’urée
2. Méthodes de dosage
2.1. Méthodes enzymatiques
2.1.1. Dosage enzymatique à l’uréase
2.1.2. Dosage à l’uréase / glutamate-déshydrogénase
2.2. Méthodes chimiques
2.2.1. Méthode à la Diacétylmonoxime
2.2.2. Méthode à l’hypobromite de Na
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I. OBJECTIFS DE L’ETUDE
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
II. MATERIELS ET METHODES
1. Matériel
1.1. Cadre étude
1.2. Type et période d’étude
1.3. Echantillons d’étude
1.4. Paramètres ciblés
1.5. Conditions pré-analytiques
1.6. Matériel de prélèvement
1.7 Appareil d’analyses des echatillons
1.8. Sérums de contrôle et calibrateurs
2. Methodes
2.1. Protocole expérimentale
2.3. Détermination des valeurs de l’urée et de la créatinine plasmatiques
2.4. Analyse des données et exploitation des résultats
III. RESULTATS
1. Répartition des patients selon le sexe
2. Répartition des patients selon l’âge
3. Moyennes et écarts-types
4. Analyse de variance pour le variable résultat
5. Méthodes des moindres carrés pour résultat avec intervalles de confiance à 95,0 %
6. Tests des étendues multiples pour résultat par temps
7. Diagramme de comparaison
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 31
ANNEXES

 

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