La spécification de la fonction de demande de monnaie
Définition de spécification
Un modèle se présente de façon générale, comme un ensemble de relation entre différents variables présentant entre elles un lien de cause à effet. Il ne s’agit pas de n’importe quelles relations, mais, de relations quantitatives entre le niveau de telle variable par exemple un agrégat monétaire Mi (i=1,2,…) et le niveau de telle autre variable disons le revenu Y ou le taux d’intérêt i. On peut raisonner sur le niveau de la variable considérée (X) sur sa variation AX ou Dx/ dt ou sur son logarithme. Pour éviter les problème de mesure en raisonne en valeur relative ( AX/X). Un des avantage à travailler en logarithme vient de ce que Aln X ou dln X/dt = AX/X ou dX/X. Pour effectuer des comparaisons, les économistes préfèrent raisonner en terme d’élasticité qui est un rapport de variation – 184 – relative plutôt que de comparer directement des variations absolues. Donc, (dY/Y)/(dX/X) = dlnY/dlnX = ey/x . En macroéconomie, on doit agréger des valeurs de biens hétérogènes, ce qui suppose de les pondérés par leurs prix relatifs c’est donc raisonner en valeur. Mais la comparaison des valeurs dans le temps va poser un problème important quant les valeurs unitaires sont mesurées par des prix dont l’évolution peut ne pas refléter un changement de pouvoir d’achat. Donc on va prendre en compte ce phénomène en corrigeant l’influence de l’inflation, c’est-à-dire, travailler en termes réels. La correction à faire subir aux variables consiste à les diviser par un déflateur qui est souvent l’indice de niveau général des prix. La spécification des relations d’un modèle économétrique est plus ou moins complexe et plus ou moins précise. Avec des spécifications aussi générales, on ne peut guère prétendre exprimer la valeur de la fonction à partir des valeurs des variables. Pour faciliter l’obtention de tels résultats on remplace souvent la fonction par une forme linéaire présentant des propriétés analogues. Dans notre cas, la fonction de demande de monnaie qui appartient à un modèle théorique de portée générale, on peut se contenter d’une écriture de type Md = f(Y,i), Ou encore en opposant les variables endogènes ou explicatives Y ,i et les variables exogènes Md et ou les paramètres f( Y,i; b, a ) = 0, la fonction est donc mise sous forme implicite. Encore, Md = f(Y,i) avec fY> 0 et fi < 0 . En logarithme, on écrit Md = e-ai Yb en notant le logarithme Y par une minuscule l’équation devient : Md = by + ai avec b > 0 et a < 0. Les spécifications linéaires se justifient pour plusieurs raisons: – la simplicité et la facilité à réaliser les calculs même relativement complexes. – en procédant à des vérifications empiriques on sait guère effectuer des estimations économétriques à partir des modèles non linéaires. – prendre en compte des phénomènes plus complexes et des spécifications plus précises en liens avec les enseignements de la théorie qui à leur tour, peuvent être testés au niveau empirique. En macroéconomie, il y’a plusieurs théories concurrentes comme nous les avons précisé dans les chapitres précédents. Ces théories reposent sur la nature des – 185 – procédures utilisées en terme de modélisation du système économique. L’adéquation de la théorie aux faits est essentielle. Donc, il est nécessaire de savoir s’il existe des critères permettant de préférer telle théorie à telle autre. Toute fois, les méthodes économétriques ne permettent guère de tester autre chose que la comptabilité d’une théorie avec les faits observés qui, par ailleurs, peuvent être également compatibles avec autres théories. Les tests empiriques permettent de discriminer véritablement entre différentes théories sont en pratique extrêmement rares.
Identification et simultanéité
Problème d’identification: Théoriquement, et conformément aux analyses des chapitres précédents, la fonction de demande de monnaie suggère que la quantité de monnaie désirée par les individus dépend essentiellement d’un groupe de variables. Parmi ces variables, une – 186 – variable d’échelle( le revenu réel) , un coût d’opportunité de détention de monnaie ( taux d’intérêt ) et d’autres variables spécifiques à l’approche envisagée, par exemple le taux d’inflation ou le niveau général des prix , le taux de change, l’innovation financière… La spécification de la fonction de demande de monnaie est le choix des variables rentrant dans l’analyse dépendent du genre de relation à la quelle le chercheur s’intéresse. La première difficulté qui se pose à la formalisation de demande de monnaie concerne l’identification de cette fonction. Il n’est pas toujours facile dans la pratique de distinguer dans le stock nominal de monnaie la partie désirée de celle qui est transitoire (non désirée)177. De plus, il est difficile d’appréhender les fonctions d’offre et de demande de monnaie, lorsque la demande de monnaie est mesurée en termes nominaux. Il devient difficile de distinguer les deux fonctions puisqu’on ne sait pas exactement que se sont les variables tels, le revenu, le taux d’intérêt, le taux de change et le taux d’inflation qui provoquent les fluctuations de demande de monnaie nominale ou inversement. Si se sont les variations de l’offre de monnaie qui influent les déterminants de la fonction de demande de monnaie, comme il le précise D. LAIDLER 1974178, la quantité de monnaie demandée n’est pas une variable que l’on peut observer. Seule la quantité de monnaie offerte peut être mesuré, et ce n’est qu’en supposant l’équilibre sur le marché monétaire que se second concept peut servir à évaluer le premier. En général, la fonction de demande de monnaie est une fonction décroissante du taux d’intérêt et l’offre de monnaie est considérée comme une fonction positive de ce taux. Graphiquement elle représentée de la manière suivante.
L’approche à dominante économétrique
L’existence de deux fonctions (offre et demande) pose un problème au niveau de leurs variables explicatives. La première démarche consiste à s’assurer que la fonction d’offre varie en toute indépendance par rapport à la fonction de demande de monnaie. Si au moins l’une des variables exogène de la fonction d’offre de monnaie n’apparaît pas dans la fonction de demande de monnaie, il est alors possible d’identifier les relations entre la demande de monnaie et ses déterminants. En suivant cette démarche, il faut connaître les caractéristiques du système économique qui produit ces observations. Il faut déterminer les facteurs exogènes Figure 4.3 et 4.4 : représentent le problème de simultanéité cas qui causent les déplacements de demande et l’offre de monnaie. Ces facteurs doivent être indépendants les uns des autres. En plus, il faut s’assurer que la variable exogène qui n’apparaît pas que dans la fonction d’offre de monnaie est strictement indépendante des facteurs déterminants et résiduels de la fonction de demande de monnaie. Si Par hypothèse, on suppose que la demande de monnaie nominale soit une fonction de revenu national réel, du taux d’intérêt, de niveau général des prix et du taux de change, que l’offre de monnaie nominale dépend de ces mêmes variables et de la base monétaire en circulation et si les fluctuations de la base monétaire ne dépendent ni des fluctuations du revenu national réel et des prix, ni des fluctuations des facteurs aléatoires, alors les paramètres de la fonction de demande de monnaie sont identifiables. A l’inverse si les autorités monétaires ont l’intention d’accommoder la variation de la base monétaire au variations des facteurs exogènes de la fonction de la demande de monnaie, tels que le revenu, le taux d’intérêt et les prix, l’identification de la fonction de demande e monnaie sera rendu impossible. En plus, comme Leadler l’affirme, ce n’est pas difficile d’établir ce point puisque le niveau de réserve monétaire (base monétaire) mis à la disposition du système bancaire par la banque centrale figure de façon prééminente dans toute la théorie de l’offre alors, qu’elle n’apparaît dans aucune théorie de la demande179 . La seconde démarche est de s’assurer que toutes ces observations se situent bien sur la même fonction de demande. C’est-à-dire, il faut supposer de plus que cette dernière demeure fixe entre les observations. Certains auteurs ont d’autre part critiqué l’insuffisance d’identification dans la mesure ou la politique monétaire ne peut apparaître totalement indépendante du niveau de revenu et du prix.