POUR UNE MEILLEURE SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE AU CSB2 D’AMPASANIMALO
GENERALITES SUR LA MALNUTRITION
Sous-nutritions
La sous-nutrition traduit une insuffisance alimentaire générale, quantitative et qualitative qui met directement la vie de l’homme en jeu. Elle est souvent aiguë et consécutive à des catastrophes naturelles (sécheresse), ou humaines (guerres), mais peut être récurrente et saisonnière. Les famines et les disettes sont responsables de la sous-nutrition. Autrefois localisée en Asie, l’Afrique en souffre le plus actuellement, en particulier dans la zone sahélienne. Les famines sont l’aboutissement d’une succession de crises dont chacune a son propre signal d’alarme. Le phénomène est donc prévisible. Cependant, l’absence de système d’alerte adéquat retarde les décisions efficaces. La disette, état de sous-nutrition, frappe en permanence une grande partie de l’humanité. Les disettes saisonnières sont fréquentes lorsque la période de soudure est difficile à assurer entre deux récoltes.
Malnutrition
La malnutrition résulte d’une alimentation déséquilibrée. L’Asie notamment le sous-continent indien, et l’Afrique sont les régions du monde les plus touchées. La lutte contre la malnutrition est complexe, car elle doit tenir compte des habitudes alimentaires traditionnelles et parfois, tenter de les modifier en plus d’assurer une offre de produits alimentaires diversifiée et accessible géographiquement et financièrement. Il est très difficile d’éradiquer la malnutrition chronique. C’est un objectif à long terme nécessitant une stratégie qui associe l’éducation nutritionnelle, l’accès à l’eau potable, et des mesures économiques et politiques dont le but est d’atteindre la sécurité alimentaire. Les malnutritions ou carences sont importantes et graves ; elles sont dominées par les carences en protéines, fréquentes dans les pays sous-développés. Il existe aussi d’autres carences comme par exemple, les carences en nutriments : iode, vitamines, fer. A l’inverse, dans les pays riches, la surnutrition engendre un état permanent de surconsommation, des maladies de surcharge et d’obésité dont le coût croissant des soins retombe sur la collectivité (figure n° 1). 50 p. 100 des Américains ont un poids supérieur à 10 p. 100 du poids de référence. En France, en un peu plus d’un siècle, de 1840 à 1980, la consommation de sucre par habitant et par an est passée de 3 kg à 40 kg. L’alimentation d’un habitant des pays riches est en moyenne, quantitativement supérieure de 50 p. 100 à celle de la moyenne des pays pauvres (tableau n° 1). La nourriture des animaux domestiques européens représente plus de dix fois le revenu national de la Guinée et plus de 60 fois celui du Botswana. Les pays riches consomment autant de céréales pour l’alimentation animale que les pays en développement à économie de marché pour l’alimentation humaine, ce qui signifie que « les riches » font beaucoup de viande et de lait à partir des céréales, quand d’autres souffrent encore de disette et de carence protéique.
MALNUTRITION PROTEINO-CALORIQUE DE LA PREMIERE ENFANCE
La Malnutrition Protéino-Calorique ou MPC désigne « la gamme complète des manifestations, classables et inclassables d’une consommation insuffisante de protéines et de calories » (Jelliffe). Figure n° 1 : Principaux aliments consommés (moyenne 1979-1981). (D’après Faim et Développement Magazine, Comité catholique contre la faim et pour le développement, Juillet 1991.) (4) L’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans varie selon un spectre continu, de la condition normale jusqu’à des syndromes de malnutrition avancée, dont les deux principaux sont le marasme et le Kwashiorkor. Ces deux affections ne résument pas la MPC dont les manifestations frustes sont beaucoup plus répandues. De fait, marasme et Kwashiorkor ne représentent que 5 p. 100 des formes cliniques de la malnutrition protéino-calorique.
Autres aspects de la malnutrition protéino-calorique
Tous les tableaux intermédiaires entre Kwashiorkor et marasme peuvent s’observer. Les formes frustes sont les plus fréquentes. Elles associent de façons diverses déficit calorique et déficit protéique. Elles sont souvent méconnues par les mères et les médecins. Pourtant, leurs conséquences métaboliques et leur rôle favorisant vis-à-vis des infections justifient leur dépistage. La surveillance régulière du poids, de la taille, du pli cutané, du périmètre crânien est largement utilisée dans les centres de santé. Le retard statural renseigne sur la durée de la carence et le retard pondéral permet d’apprécier l’intensité de cette carence.
SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE
La fréquence et la gravité de la malnutrition protéino-calorique en zone tropicale, le coût élevé du traitement hospitalier des formes graves expliquent l’accent mis actuellement sur sa prophylaxie et sa surveillance. L’importance numérique de la population infantile en pays tropical, son rôle dans l’avenir des nations jeunes font de la protection de la santé des enfants un domaine primordial. La surveillance de la croissance de l’enfant de 0 à 5 ans vise à suivre le développement physique, le développement psychomoteur et le développement affectif et social
Le développement physique
On apprécie le développement physique sur plusieurs indicateurs : poids, taille, périmètre crânien, périmètre thoracique, périmètre du bras, pli cutané tricipital et développement des dents. La pesée est la méthode la plus courante et la plus sûre. Plusieurs modèles de balance conviennent à condition qu’ils soient robustes et peu coûteux : balance à fléau type UNICEF, balance romaine peu encombrante mieux adaptée aux équipes mobiles. La détermination du poids n’a de valeur que si l’âge de l’enfant est connu avec précision. Il peut alors être reporté sur une courbe individuelle qui permet d’en juger l’évolution dans le temps, de le comparer à la norme (tableau n° 2).
INTRODUCTION |