Le cancer du sein en chiffres
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment observé chez les femmes en France, comme dans l’Union européenne et aux États-Unis.
En 2017 en France, le cancer du sein reste de loin le cancer féminin le plus fréquent avec 59 000 nouveaux cas. Il représente plus du tiers de l’ensemble des nouveaux cas de cancer chez la femme. Viennent ensuite le cancer colorectal et le cancer du poumon.
La mortalité est estimée à 11 883 décès durant l’année 2017 chez la femme. Ce qui fait du cancer du sein le cancer le plus meurtrier. Mais cela risque de se modifier dans les années à venir avec une nette augmentation des décès dus au cancer du poumon avec 10 176 décès en 2017 et des tendances à la hausse . Le cancer du sein fait partie des cancers de très bon pronostic. La survie nette standardisée à 5 ans est de 87 % pour les cancers diagnostiqués en 2005-2010 . La survie dépend aussi de la précocité du diagnostic et donc du stade du cancer selon la classification TNM. Plus tôt est diagnostiqué le cancer et meilleur est le pronostic, tout en limitant les séquelles liées à certaines thérapeutiques .
Le dépistage du cancer du sein
Le niveau de risque : Le niveau de risque détermine la mode de dépistage On définit trois niveaux de risque pour le cancer du sein .
Les personnes à risque « très élevé » sont atteintes de mutations génétiques avec une prédisposition au cancer du sein. Il existe notamment les mutations familiales BRCA 1 ou BRCA 2. Cela justifie un suivi en oncogénétique et une surveillance particulière pour lesquelles le dépistage organisé du cancer du sein n’est pas adapté.
Les personnes à risque « élevé » ont des antécédents personnels de cancer du sein ou de l’utérus ou certaines affections du sein (hyperplasie atypique ou affection proliférative bénigne) ou ont des antécédents personnels d’irradiation thoracique à haute dose avant l’âge de 30 ans, par exemple pour le traitement d’un lymphome de Hodgkin ou ont des antécédents familiaux de 1er degré. Dans l’un de ces cas de figure, une surveillance spécifique est proposée et le dépistage organisé du cancer du sein n’est pas adapté.
Les personnes à risque « moyen » sont les femmes qui ne présentent pas d’autre facteur de risque que leur âge. Elles sont donc éligibles au dépistage organisé du cancer du sein.
Le dépistage du cancer du sein chez les médecins généralistes
Une large étude sur la santé des médecins généralistes français de la DRESS datant de 2010 a mis en évidence une forte participation des médecins généralistes aux dépistages des cancers gynécologiques.
83 % des médecins femmes âgées de 50 à 74 ans ont déclaré avoir réalisé au cours des deux dernières années une mammographie de dépistage, conformément aux recommandations de bonne pratique et aux programmes de dépistage organisés sur l’ensemble du territoire depuis 2004. Une participation équivalente a été retrouvée chez les médecins généralistes bas-normands dans l’étude de l’Observatoire Régional de Santé de Basse-Normandie réalisée conjointement avec L’URML de Basse-Normandie en 2011.
En 2015, 72 % des médecins généralistes femmes de Franche-Comté âgées de 50 à 74 ans déclaraient avoir réalisé une mammographie dans les deux ans contre 76 % des médecins généralistes franciliens dans une étude de 2017 .
D’après la littérature scientifique, les médecins généralistes femmes sont clairement impliquées dans le dépistage du cancer du sein.
Le dépistage du cancer colorectal
Le niveau de risque : On définit trois niveaux de risque pour le cancer colorectal. En France, la stratégie de dépistage du CCR se décline selon le niveau de risque :
Les personnes à risque « très élevé » (risque de CCR vie entière de 40 à 100 %) sont atteintes d’une mutation prédisposant à ce cancer (le syndrome de Lynch, la polyadénomatose familiale). Elles justifient d’un suivi en oncogénétique et d’une surveillance par coloscopie ou parfois chromo-coloscopie (marquage de certaines zones du tube digestif). Les personnes à risque élevé (risque de CCR vie entière de 4 à 10 %) ont des antécédents personnels ou familiaux au premier degré d’adénomes ou de cancers colorectaux, ou sont atteints de maladies inflammatoires intestinales (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique). Un dépistage par coloscopie doit alors être proposé. Les autres personnes sont considérées à risque moyen (risque de CCR vie entière de 3 à 4 %) et sont la cible du programme national de dépistage .
Le cancer de la prostate
La prostate est une glande génitale masculine, située sous la vessie en avant du rectum et traversée par l’urètre. Elle est responsable de la production du liquide séminal et de son émission. Le cancer de la prostate est un adénocarcinome dans plus de 90% des cas. Il est souvent d’évolution lente sur plusieurs années et reste longtemps asymptomatique.
Les principaux facteurs de risque sont l’âge, les antécédents génétiques et familiaux et l’origine africaine et antillaise.
Le cancer de la prostate est de loin le cancer le plus fréquent chez l’homme avec environ 54 000 nouveaux cas par an en France. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 70 ans. Sa mortalité est estimée à 8 700 décès par an, ce qui fait du cancer de la prostate le 3ème cancer le plus meurtrier chez l’homme après le cancer du poumon et le cancer colo-rectal. Les taux de survie à un et cinq ans sont respectivement de 94 % et de 80 %.
L’intérêt du dépistage est de faire le diagnostic du cancer de la prostate à un stade précoce, les traitements étant alors plus efficaces, et les chances de guérison plus grandes. Mais à un stade précoce, il n’existe pas encore de moyen pour distinguer les cancers qui vont devenir agressifs, nécessitant un traitement, des cancers qui vont rester latents ne nécessitant pas de traitement. Le risque de sur-diagnostic et de sur- traitement est alors de détecter puis de traiter un cancer qui progresse suffisamment lentement pour que le patient atteint décède d’une autre cause avant même que le cancer en question ne devienne symptomatique.
La procédure du dépistage associe la réalisation d’un toucher rectal et le dosage du PSA. L’intervalle optimal entre deux procédures n’est pas établi. En pratique, il est souvent de deux ans . Le PSA est l’acronyme de la traduction anglaise de « antigène spécifique de la prostate ». C’est une protéine produite quasi exclusivement par les cellules épithéliales de la prostate qui joue un rôle dans la liquéfaction du sperme. Le PSA est l’antigène spécifique de la prostate, mais pas du cancer de la prostate (l’hypertrophie bénigne de la prostate, la prostatite ou la réalisation récente d’un toucher rectal entrainent également une augmentation du PSA). La valeur normale du taux sérique du PSA inferieure à 4 ng/mL est la plus utilisée .
Depuis plusieurs années, la légitimité du dépistage du cancer de la prostate est débattue. Les recommandations des sociétés savantes, ainsi que les pratiques divergent.
Table des matières
Introduction
Première partie : Le cancer du sein
I – L’histoire de la maladie
II – Le cancer du sein en chiffres
III – Le dépistage du cancer du sein
A) Le niveau de risque
B) Le dépistage du cancer du sein en France
C) Le dépistage dans le Calvados, la Manche et l’Orne
IV – La participation au dépistage organisé du cancer du sein
A) En France
B) Dans le Calvados, la Manche et l’Orne
V – Le dépistage du cancer du sein chez les médecins généralistes
Deuxième partie : Le cancer colorectal
I – Histoire de la maladie
II – Le cancer colorectal (CCR) en chiffres
III – Le dépistage du cancer colorectal
A) Le niveau de risque
B) L’organisation du dépistage du cancer colorectal en France
C) L’organisation du dépistage du cancer colorectal dans le Calvados, la Manche et l’Orne
D) Les modalités du dépistage colorectal en France
IV- La participation au dépistage colorectal
A) En France
B) Dans le Calvados, la Manche et l’Orne
V – Le dépistage du cancer colorectal chez les médecins généralistes
Troisième partie : Le cancer du col de l’utérus
I – Le cancer du col de l’utérus en chiffres
II – L’histoire de la maladie
III – La prévention du cancer du col de l’utérus
A) La prévention primaire : la vaccination anti-HPV
B) Le dépistage et diagnostic précoce: le frottis cervico-utérin (FCU)
IV – Le dépistage du cancer du col de l’utérus en France
A) Vers un dépistage organisé
B) Les modalités du dépistage organisé
V – La participation au dépistage du cancer du col de l’utérus en France
VI – Des mesures spécifiques ciblées
VII – Le dépistage du cancer du col de l’utérus chez les médecins généralistes
Quatrième partie : Autres cancers
I – Les cancers cutanés
II – Le cancer de la prostate
Matériels et méthode
I – Objectif principal
II – Hypothèse avancée
III – Le type d’étude
IV – La population étudiée
V – L’élaboration du questionnaire
VI – La diffusion du questionnaire
VII – L’analyse statistiques des données
Résultats
I – Participation
II – Caractéristiques des médecins généralistes du Calvados, de la Manche et de l’Orne d’après la liste obtenue par l’URML Normandie
III – Analyse socio-démographique des médecins généralistes de l’étude
A) Le sexe
B) L’âge
C) Le mode d’exercice
D) La déclaration d’un médecin traitant
III – Le cancer colorectal
A) Les antécédents personnels ou familiaux
B) La pratique du dépistage du cancer colorectal
C) Réalisation du test de dépistage par tranche d’âge
D) Réalisation du test de dépistage par département
E) Fréquence de la pratique du test de dépistage du cancer colorectal
F) Taux de participation à la campagne 2017-2018 du dépistage du cancer colorectal par sexe
G) Taux de participation à la campagne 2017-2018 du dépistage du cancer colorectal par
département
H) Evaluation de leur dépistage
I) Difficulté à réaliser le test
J) Nature des difficultés
K) Encouragement de la patientèle à la pratique du dépistage
IV. Le cancer du sein
A) Les antécédents familiaux
B) La pratique du dépistage du cancer du sein
C) Réalisation de la mammographie par tranche d’âge
D) Réalisation de la mammographie par département
E) Fréquence de la pratique de la mammographie
F) Taux de participation à la campagne 2017-2018 de dépistage du cancer du sein
G) Taux de participation à la campagne 2017-2018 du dépistage du cancer du sein par département
H) Evaluation de leur dépistage
I) Difficulté à réaliser la mammographie
J) Nature des difficultés
K) Encouragement de la patientèle à la pratique du dépistage
V. Le cancer du col de l’utérus
A) Les antécédents personnels
B) La pratique du frottis cervico-utérin
C) Réalisation du FCU par tranche d’âge chez les femmes sans antécédent personnel
D) Réalisation du FCU par département
E) Fréquence de la pratique du FCU
F) Taux de participation au dépistage du cancer du col de l’utérus sur les années 2016, 2017 et 2018
G) Taux de participation au dépistage du cancer du col de l’utérus entre 2016 et 2018 par
département
H) Evaluation de leur dépistage
I) Difficultés à réaliser le FCU
J) Nature des difficultés
K) Pratique du FCU pour ses patientes
L) Encouragement de la patientèle à la pratique du FCU
VI. Les cancers cutanés
A) Dépistage des cancers cutanés
B) Si oui, par qui ?
C) Evaluation de leur dépistage
VII. Le cancer de la prostate
A) Pratique du dépistage du cancer de la prostate
B) Taux de pratique du dépistage du cancer de la prostate chez les hommes âgés de 40 à 74 ans par tranche d’âge
C) Examen de dépistage utilisé
D) Fréquence de la pratique du dépistage du cancer de la prostate
E) Evaluation de leur dépistage
VII. Comparaison par rapport à la population générale
A) Le cancer colorectal
B) Le cancer du sein
Discussion
I – Les biais méthodologiques et les limites du questionnaire
A) Les biais de sélection
B) Les biais d’information
C) Les limites du questionnaire
II. Les caractéristiques démographiques
A) Répartition selon l’âge
B) Répartition selon le sexe
III. Le cancer du sein
IV. Le cancer du côlon
V. Le cancer du col de l’utérus
VI. Les cancers cutanés
VII. Le cancer de la prostate
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Annexe 1 : Organigramme dépistage organisé du cancer du sein
Annexe 2 : Classification BIRADS de l’ACR dans le cancer du sein
Annexe 3 : Données de l’InVS de la participation à la campagne de dépistage du cancer du sein
2017-2018
Annexe 4 : Carte de participation par canton à la campagne du dépistage organisé du cancer du
sein 2016-2017 du Calvados, de la Manche et de l’Orne
Annexe 5 : Carte de participation régionale au dépistage organisé du cancer du sein 2017-2018
Données de l’InVS
Annexe 6 : Adapter le dépistage du cancer colorectal selon le niveau de risque
Annexe 7 : Données de l’InVS de la participation à la campagne de dépistage du cancer
colorectal 2017-2018
Annexe 8 : Carte du taux standardisé de participation par région au dépistage organisé du cancer colorectal 2017-2018. Données de l’InVS
Annexe 9 : Lettre introductive au questionnaire adressée aux médecins
Annexe 10 : Questionnaire adressé aux médecins