L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL DU FLEUVE CASAMANCE DANS LA COMMUNNE DE ZIGUINCHOR
L’impact environnemental du fleuve Casamance
La baisse de la pluviosité et la salinité des eaux sont les principaux facteurs de dégradation de la mangrove qui borde le fleuve Casamance. Ces deux facteurs ont largement contribué à la disparition progressive de la mangrove avec l’appauvrissement de la biodiversité de cette zone humide. Il serait aussi très important de souligner que les populations ont une grande part de responsabilité à travers le processus de dégradation de la mangrove qui consiste à couper les palétuviers pour des besoins en bois de chauffe et de service. Par conséquent, la disparition de la mangrove provoque à son tour la raréfaction des produits halieutiques au niveau du fleuve Casamance. En effet la mangrove est une excellente zone qui peut servir de lieu de refuge pour les juvéniles c’est-à-dire les petits poissons. Actuellement la mangrove qui borde le fleuve Casamance et ses alentours est en phase de régénération. Cette régénération est le fruit d’une collaboration entre le service des eaux et forêts, du service régional de l’environnement de Ziguinchor ainsi que des ONG.
Globalement, nos enquêtes réalisées sur l’état actuel de la mangrove qui borde le fleuve Casamance révèle que celle-ci est en phase de régénération depuis quelques années. En effet ceci est lié aux multiples actions et efforts réalisée par certains services étatiques spécialisés dans le domaine de l’environnement mais aussi des ONG et les populations locales. C’est ainsi que 392 personnes, soit 82,7% de l’effectif total des personnes interrogées ont confirmé que la mangrove est actuellement en phase de régénération. C’est dans cette perspective que l’ONG Océanium a réalisé avec certains bénévoles en 2007 la plantation de 500 000 propagules de palétuviers à travers la région de Ziguinchor. Il est important de signaler les actions de police réalisé par le service des eaux et forêts qui découragent de nombreux coupeurs de palétuviers. Par contre, 82 personnes soit 17,3% de l’effectif de la population interrogée soutiennent que la mangrove est dans un processus de dégradation dont les populations locales ont une grande part de responsabilité à travers la recherche du bois de chauffe.
La mangrove qui borde le fleuve Casamance est principalement formée de Rhizophora racemosa et Avicennia nitida. La présence de cette mangrove à Ziguinchor est synonyme de biodiversité car elle permet le développement de nombreuses espèces fauniques, halieutiques et animales souvent très rares au Sénégal. Au cours de ces dernières années, la mangrove a connu une dégradation suite à une surexploitation pour des besoins en bois de chauffe, de charpente etc. En dehors de ces phénomènes évoqués précédemment, ils s’ajoutent le phénomène du déficit pluviométrique, de l’évaporation qui favorise la salinisation des eaux du fleuve Casamance. A tous ses phénomènes s’ajoute l’acidification des sols qui se manifeste par la formation des tannes c’est-à-dire des surfaces dénudées à perte de vue. Actuellement, la régénération de la mangrove favorise le retour de nombreuses espèces animales (oiseaux nicheurs, reptiles, crabes etc.) et végétales. Donc le fleuve Casamance est un facteur favorisant la biodiversité à Ziguinchor.
La salinisation des terres rizicoles
La riziculture est l’activité agricole dominante dans la région de Ziguinchor. Dans la commune de Ziguinchor, cette activité est surtout pratiquée dans les périmètres rizicoles situés autour du fleuve. En effet, Ziguinchor jouit de conditions pluviométriques favorables et de sols riches et variés qui permettent aux populations de réaliser une production aussi importante que diversifiée. Mais actuellement, l’activité rizicole se heurte à des contraintes telles que la salinisation progressive des terres, le déficit pluviométrique, l’acidification des parcelles rizicoles et à la baisse de la fertilité des sols qui obligent de nombreuses personnes à abandonner leurs champs. Dans les périmètres rizicoles du fleuve Casamance, la salinisation des terres est surtout accentuée par le manque d’encadrement des riziculteurs pour faire face à ce problème. Pendant la saison des pluies, les rizières sont superficiellement drainées avec une importante teneur en sel et par contre en saison sèche l’eau des rizières s’évapore en provoquant une concentration en sel sur place. Un processus d’acidification s’en suit et ceci est le résultat de l’oxydation de la pyrite. Cette situation est surtout aggravée avec la fermeture de certaines structures étatiques ou de projets d’appui technique tels que la station forestière de Djibélor, DERBAC et ISRA. C’est ainsi que nos enquêtes révèlent que la quasi totalités riziculteurs ignorent l’existence des projets et structures tel que le PADERCA. En effet, l’objectif du PADERCA est de contribuer à la réduction de la pauvreté en augmentant la production agricole sur une base durable.