LA RSE DANS LE SECTEUR ENERGETIQUE

LA RSE DANS LE SECTEUR ENERGETIQUE

 PRESENTATION SUR LA RSE 

DEFINITION DES CONCEPTS 

 Pour montrer l’importance de l’environnement envers les activités économiques et la vie elle-même, nous nous sommes appuyés sur des travaux d’auteurs ayant travaillé sur ces domaines et leurs liens. En plus, de définir le développement durable d’une façon, qui permet de mieux cadrer les actions à entreprendre, ces auteurs montrent l’utilité de la RSE pour toute Organisation. 

L’environnement : un ensemble de systèmes liés 

 Tous les éléments constituants l’environnement sont interdépendants tels les maillons d’une chaîne. Donella Meadows ressort le lien à travers trois niveaux d’existence sur la terre, qui sont physique, biologique et humain. Chacun des niveaux est gouverné par un ensemble de lois qui comprend toutes les lois des niveaux inférieurs en plus de nouvelles lois qui lui sont propres : i. Le système physique (atmosphère, hydrosphère et lithosphère) obéit aux lois de la chimie et de la physique. ii. La biosphère obéit aux lois de la chimie et de la physique, mais aussi à celles de la biologie et de l’écologie. iii. Les systèmes humains (éconosphère, technosphère et sociosphère), comprennent les arts, la technologie et les infrastructures, les gouvernements et les systèmes économiques, les religions et les cultures; tous soumis aux lois chimiques, physiques, biologiques et écologiques auxquelles s’ajoutent les lois promulguées par la société. Ces travaux de Donella Meadows sur les lois de la nature nous permettent de voir que l’homme vit dans un environnement par essence systémique. De son coté, John Elkington, va réadapter ces liens sur le système économique, dans un livre intitulé Cannibal With Forks : the Triple Bottom Line of 21 st Century Business, publié en 1997, en introduisant le terme de triple bottom line (les trois piliers du développement durable), 3 P ou 3 E, qui parle de la RSE. Dans ce livre, John Elkington explique que les méthodes utilisées par les entreprises pour évaluer leurs valeurs ajoutées, devraient non seulement inclure les résultats financiers (profits ou pertes), mais aussi les résultats sociaux et environnementaux. Le concept de triple bottom line a évolué et est représenté, par 3 cercles de même taille, qui se chevauchent. Ces cercles représentent l’économie, le social et l’écologie. La durabilité est définie là où se trouve l’intersection des trois cercles, là où les objectifs économiques, les réalités sociales et la santé environnementale se rejoignent. Ainsi, d’après ces travaux de John Elkington, la durabilité inclut les personnes, la planète et le profit, et nécessite plus qu’un équilibre financier. 

 La dépendance de l’économie à l’environnement 

 John Elkington montre aussi que les cycles naturels, à travers la photosynthèse des cellules végétales, utilisent l’énergie du soleil pour redonner de la structure à la matière. Cette photosynthèse est le seul principe, qui réorganise toute la matière sur notre planète, sinon le principe d’entropie serait roi. De ce processus, l’environnement réorganise la matière qu’utilise la société pour faire de l’économie. Ainsi, il devient le support où tout va dépendre ou dans lequel tout est intégré. Ce qui fait de l’économie, une partie intégrante de l’environnement, un moyen au service de la société et non pas une fin en soi. En somme, d’après l’auteur, nous sommes tous dépendants de la photosynthèse (environnement).

Une vision Scientifique du développement durable

 En 1989, les relations systémiques de la nature ont permis à Karl Henrik Robert et la communauté scientifique, d’élaborer une définition scientifique du développement durable. Ils se sont accordés sur le fait qu’on est principalement entouré d’animaux et de végétaux, vivant dans un équilibre, qui fonctionne bien. D’une part, il y a un cycle rapide dans lequel, les plantes produisent du dioxygène (O2) et des nourritures, les animaux respirent le O2, mangent les nutriments et produisent à leur tour du dioxyde de carbone (CO2) et des engrais, qui sont utilisés par les plantes, dans un cycle rapide. Ceci se passe dans la biosphère, une mince couche où la vie est possible. Cette biosphère est un système ouvert du point de vue de l’énergie (des rayons solaires y pénètrent et des radiations infra rouges y s’échappent), mais fermé pour la matière (à l’exception des météorites et fusées). Ainsi, depuis 4 millions d’années, nous avons la même matière, qui, en fonction des conditions, se désagrège de façon naturelle et que l’on appelle l’entropie. En exemple, un téléphone laissé à un million d’années à de fortes chances d’être un tas de poussière et un tas de poussière laissé à un million d’années ne sera jamais un téléphone. Comme l’énonce la loi de Lavoisier « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Les plantes sont les seules à pouvoir utiliser l’énergie du soleil pour réorganiser les molécules en d’autres plus ordonnées, comme créer de l’O2 et des aliments avec le CO2 et la lumière, à travers la photosynthèse. Cette photosynthèse redonne de la structure à la matière et ordonne le monde. D’autre part, il y a des cycles géologiques lents (se passent sur des millions d’années), qui consistent à remonter de la matière de la lithosphère (appelée aussi écorce terrestre) vers la biosphère (éruptions volcaniques ou climatologiques). La sédimentation et minéralisation permettront, à l’inverse, d’envoyer la même quantité vers la lithosphère. En somme, l’ensemble de ces cycles fonctionne bien et permettent à aux scientifiques d’avoir leur définition de la durabilité, à savoir: « la capacité de nos sociétés humaines à continuer indéfiniment au sein de ces cycles naturels ». 

 Les causes de non durabilité 

 Pour le groupe de scientifiques autour de Karl Henrik Robert, les causes profondes de notre mode de développement non durable, viennent de ce que nous faisons et qui est en désaccord avec ces cycles naturels. Ce groupe de scientifique en a trouvé quatre causes de non durabilité, dont trois écologiques et la 4e sociale. i. l’extraction de flux relativement important, provenant de l’écorce terrestre, que l’on envoie dans l’atmosphère, comme le pétrole, les métaux lourds etc. ; ii. l’accumulation de nouvelles substances, ou des molécules, qui existaient déjà (CO2, méthane, etc.), que la société crée dans des proportions tellement importantes que la nature a du mal à les digérer ou assimiler ; iii. la dégradation physique et systématique, qui empêche les cycles naturels de fonctionner, comme couper des arbres plus vite qu’ils ont le temps de repousser ou en dégradant des écosystèmes pour les remplacer par des infrastructures. iv. la création d’obstacles, qui empêchent à des êtres humains de satisfaire leurs besoins. Comme, en achetant des produits qui sont fabriqués dans des conditions qui ne respectent pas les droits élémentaires. 

Les règles pour atteindre la durabilité

L’organisme suédois Det Naturliga Stegets (The Natural Step (TNS)) a identifié des principes fondamentaux de développement durable, basés sur les conditions scientifiques du maintien de la vie sur notre planète. Ainsi, l’organisation soutient que dans une société durable, la nature (biosphère) n’est pas soumise à une augmentation systématique de :  la concentration des substances extraites de la croûte terrestre ;  la concentration des substances produites par la société ;  sa dégradation par des moyens physiques. Et dans cette société,  les hommes ne sont pas soumis à des conditions qui diminuent systématiquement leur capacité à pouvoir subvenir à leurs besoins. 

LIRE AUSSI :  L ’inexistence du droit de la consommation du fait socio-économique

 Les besoins sociaux pour la RSE

 La plus part des définitions de durabilité que l’organisation doit élaborer, font référence aux besoins humains à satisfaire. Ainsi, la Commission de Brundtland parle d’un mode de développement qui répond aux besoins d’aujourd’hui sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins. La communauté scientifique a démontré que la durabilité correspond à notre capacité à répondre à nos besoins, tout en restant dans les limites écologiques. 19 Pour finir, le TNS, dit dans ses règles de durabilité que dans une société durable, les individus ne sont pas soumis à des conditions, qui diminuent systématiquement leurs capacités à répondre à leurs besoins. Pour connaitre ces besoins humains à satisfaire pour une vie durable, nous allons nous intéresser aux travaux de l’économiste Chilien Manfred Max Neef. Cet auteur a publié, en 1991, un livre intitulé Human Scale Dévellopment, dans lequel, il démontre les caractères fini et classable des besoins humains. Pour Manfred Max Neef, il existe 9 besoins humains fondamentaux selon les époques et les cultures historiques, qui sont :  La subsistance : nous avons besoins de nourriture, d’eau, d’un toit,  La protection : nous avons besoin, d’un environnement sûr, d’une sécurité sociale,  La participation : avec nos besoins de prendre part des décisions qui nous concernent,  La récréation : avoir du temps libre, se détendre,  L’affection : avoir des amis, aimer et être aimé,  La compréhension : apprendre, méditer,  La création : cuisiner, créer, inventer etc.  L’identité : avoir un sentiment d’appartenance, se connaître soi-même,  La liberté : être libre de choisir comment vivre notre vie. Pour lui, même si ces besoins sont les mêmes dans toutes les sociétés, les moyens de les satisfaire sont différents selon les époques et les cultures. Certaines choses ne comblent qu’un besoin. En exemple, une assure ne couvre qu’un besoin de protection. D’autres choses sont synergiques et peuvent combler à la fois plusieurs besoins. Par exemple, l’allaitement répond aux besoins de subsistance, mais également d’affection, de protection et d’identité d’un bébé. Ensuite, Manfred Max Neef, met en évidence des façons dont nous comblons des besoins. Avec notamment les destroyers, qui prétendent répondre à un besoin, nous empêchent d’en combler d’autres besoins, en exemple, la censure répond au besoin de protection, mais empêche de répondre aux besoins de création, de liberté, compréhension, participation et d’identité. Egalement les pseudocombleurs, qui ne comblent pas réellement à un besoin, Pp exemple la mode et les tendances peuvent donner une fausse impression d’identité. Enfin Max Neef propose quatre façons d’organiser nos besoins : Etre, Avoir, Faire et Interagir. En examinant minutieusement les activités, produits et services et en prenant en compte la façon dont ces besoins sont satisfaits, ces travaux permettent d’obtenir une démarche, qui tentera de réduire ou même d’éliminer nos contributions aux conditions, diminuant systématiquement la capacité des individus à répondre à leurs besoins. 20 Ils permettent, lorsqu’on essaye d’améliorer ou de mettre en œuvre une politique RSE d’une organisation, de prendre du recul et se poser d’importantes questions:  À quoi sert ce produit, service ou activité à l’origine ?  Quels besoins satisfait-il ?  Peut-on satisfaire ces mêmes besoins, aussi bien ou même mieux, avec un autre produit, service ou activité ?  Lorsqu’on trouve une façon durable de répondre à nos besoins, pourrions-nous l’améliorer pour qu’elle réponde à plusieurs besoins en même temps de façon synergique et en utilisant la même quantité de ressources ? Juste le fait de se poser ces questions, ouvre de nouvelles façons de réfléchir. Ce qui fixe les limites dans lesquelles, toute politique RSE doit garder de respecter et en dehors desquelles, l’organisation peut être aussi créative qu’elle veut.

 La RSE, un outil de création de valeur durable pour une organisation 

Alors que de nombreuses entreprises voient la RSE comme un coût, Stuart L. Hart et Mark B Milstein suggèrent que du point de vue commercial, elle peut les aider à créer de la valeur tout en abordant les défis urgents auxquels nous devons faire face. En 2003, le journal Academy of Management Executive, 2003, Vol. 17, No. 2 a publié leur article intitulé : le cadre pour créer de la valeur. Cet outil, qu’ils appellent cadre pour créer de la valeur durable est présenté dans un tableau à quatre cadrans qui se présentent comme suit : Figure 1 : Cadre pour créer de la valeur durable Valeur durable  Perturbation  Techn. propre  Emprunt  Population  Pauvreté  Inéquité  Pollution Consummation  Déchets Aujourd’hui .

Table des matières

DÉDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
RESUME
LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS
INTRODUCTION
CHAPITRE I. CADRE DE L’ETUDE
1.1. OBJECTIFS
1.2. METHODOLOGIE
1.2.1. La revue documentaire
1.2.2. L’enquête sur le terrain
1.2.3. Le traitement des données
1.3. PRESENTATION SUR LE PROJET
1.3.1. Le Projet
1.3.2. Le site
CHAPITRE II. PRESENTATION SUR LA RSE
2.1. DEFINITION DES CONCEPTS
2.1.1. L’environnement : un ensemble de systèmes liés
2.1.2. La dépendance de l’économie à l’environnement
2.1.3. Une vision Scientifique du développement durable
2.1.4. Les causes de non durabilité
2.1.5. Les règles pour atteindre la durabilité
2.1.6. Les besoins sociaux pour la RSE
2.1.7. La RSE, un outil de création de valeur durable pour une organisation
2.1.8. La RSE, une politique rentable
2.2. LA RSE ET LA QUESTION ENVIRONNEMENTALE DANS LA NORME ISO 26000
2.2.1. La RSE
2.2.2. La question centrale environnementale
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. IDENTIFICATION DES ENJEUX RSE
3.1.1. Des vices de fond et de forme dans les EIES
3.1.2. Un projet en défaveur de la protection de l’environnement, de la biodiversité et réhabilitation des habitats naturels
3.1.3. Une activité à forte utilisation de ressources
3.1.4. Un surcroit de pollution
3.1.5. Des activités qui réchauffent notre planète
3.2. ANALYSE DES PARTIES PRENANTES
3.2.1. Les maitres d’ouvrage et d’œuvre
3.2.2. Les bailleurs
3.2.3. L’autorité de veille/conformité du Projet
3.2.4. L’auteur des ÉIES
3.2.5. Les communautés locales
3.2.6. Les Plaignants de la Société civile sénégalaise
3.2.7. Autres parties prenantes
CHAPITRE IV. LES LIMITES, SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES DE LA RECHERCHE
4.1. LES LIMITES
4.2. SUGGESTIONS / PERSPECTIVES
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES .

 

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