Le développement territorial :
définition de la notion Après avoir abordé le territoire nous nous sommes intéressé à une approche du territoire qui est le développement territorial. Au travers de différentes définitions nous allons essayer d’en comprendre les différents tenants et aboutissants. Nous avons sélectionné des définitions de différentes disciplines. Nous expliquerons au fur et à mesure quels éléments ont attiré davantage notre attention par rapport au sujet qui est le nôtre.
● définition de Mérenne Schoumaker Bernadette Mérenne Schoumaker est une géographe, professeur au département de géographie de l’Université de Liège spécialisée dans la géographie économique et la didactique de la géographie. « Le développement territorial est une notion récente qui est considérée comme étant à la croisée du développement local ou régional, du développement durable, de l’aménagement du territoire ou encore de la gestion territoriale. L’apparition de cette notion marque la volonté de remettre le territoire au centre des démarches proposant ainsi différentes approches davantage bottom-up que top-down. » ( Mérenne Schoumaker ) « Le développement territorial est un processus volontariste cherchant à accroître la compétitivité des territoires en impliquant les acteurs dans le cadre d’actions concertées, généralement transversales et souvent à forte dimension spatiale » (Baudelle (G.), Guy (C.), Mérenne-Schoumaker (B.), 2011, p. 246)2 ;
● définition de Peemans Jean Philippe Peemans est professeur émérite de l’université catholique Louvain la Neuve ( Belgique ), membre de l’assemblée générale du CETRI, centre tricontinental qui est un centre d’étude, de publication, de documentation et d’éducation permanente sur le développement des rapports Nord Sud. « Processus durable de construction et de gestion d’un territoire, à travers lequel la population de celui-ci définit, au moyen d’un pacte sociopolitique et de la mise en place d’un cadre institutionnel approprié au contexte, son rapport à la nature et son mode de vie, consolide les liens sociaux, améliore son bien-être et construit une identité culturelle qui a sa base matérielle dans la construction de ce territoire. » (Peemans , 2010)
● définition de Pecqueur Bernard Pecqueur, professeur de l’université de Grenoble Alpes de l’équipe de recherche Villes et Territoires du laboratoire Pacte, laboratoire en sciences sociales. D’après Pierre Campagne et Bernard Pecqueur « les processus de développement territorial permettent une adaptation des nations et des territoires à la mondialisation plutôt qu’un repli sans issu. Dans un ouvrage dédié à la question du développement territorial en zone rural ils évoquent le fait que « le développement territorial peut permettre aux zones difficiles et intermédiaires de trouver leur propre voie en contournant les logiques globalisées ». Toujours dans le même ouvrage les auteurs nous rappellent que le développement territorial est né du « réveil des acteurs locaux » dans les années 80. Ce réveil a permis un grand foisonnement d’initiatives locales dans le Nord comme dans le Sud. La démarche du développement territorial est apparu comme une solution à une crise où les acteurs se sont mobilisés face à l’inaction ou la défaillance de l’Etat. Ainsi la situation a été renversée c’est-à-dire que les démarches descendantes ( top-down) on laissé place à des démarches d’avantage ascendantes ( bottom-up).
Le développement territorial a permis de mettre en lumière la notion de « ressource territoriale » c’est-à-dire « une intentionnalité des acteurs concernés, en même temps qu’au substrat idéologique du territoire. Cet objet intentionnellement construit peut l’être sur des composantes matérielles et/ou idéelles. Elle se différencie radicalement de la ressource naturelle » . Les ressources territoriales ont besoins d’être valorisées afin de contribuer au développement d’un territoire. Il existe différentes façons d’essayer de le faire les clusters ( Porter ), les districts industriels etc Autre concept important à considérer dans le développement territorial, la gouvernance. « la gouvernance au lieu d’être la propriété de quelqu’un ( individu ou groupe) doit résulter de la négociation permanente entre les acteurs sociaux, constitués en partenaires d’un véritable jeu, le terrain de jeu pouvant être une entreprise, un Etat, une organisation, un problème à résoudre » ( Philippe Moreau Defarges )
● Acteurs et facteurs L’attractivité se caractérise par deux éléments : les acteurs et les facteurs de celleci. Il existe différents 2 types d’acteurs qui sont soumis à cette attraction comme nous l’avons vu précèdent dans la définition : les ménages ( individus ) et les équipes dirigeantes ( entreprises, administration. L’attraction sur les ménages et les individus varient selon plusieurs paramètres : -la localisation résidentielle : installation temporaire , installation durable -la localisation temporaire L’attraction des territoires sur les investisseurs qui elle s’exerce sur des entreprises déjà implantées, qui agrandissent leurs établissements ou en créent de nouveaux, ou sur des entreprises extérieures au territoire. Les facteurs varient en fonction des publics. D’après cet article un territoire attractif pour les ménages est un endroit qui permet de bénéficier de plus fortes capacités (ou capabilités) au sens d’Amartya Sen (2000). Il s’agit, selon cet auteur, de la capacité d’être (liberté de se nourrir, de se vêtir, de se loger, d’être en mesure d’échapper aux maladies évitables etc.) et de la capacité d’agir (liberté de se déplacer, d’accéder à l’éducation, d’accéder au marché du travail, de bénéficier de loisirs ou de participer à la vie sociale et politique etc.) Il ne convient pas d’assimiler les capacités d’être et d’agir avec les consommations ou les investissements effectués par les individus (achat de nourriture, dépenses de logement, dépenses en services de loisirs etc.). La théorie des capacités de Sen permet d’établir des indicateurs qui permettent de mesurer le potentiel attractif d’une ville. Ces indicateurs sont répartis entre deux capacités la capacité d’agir et la capacité d’être. La capacité d’agir correspond à : la liberté de se déplacer, d’accéder à l’éducation, d’accéder au marché du travail, de bénéficier de loisirs ou de participer à la vie sociale et politique. La capacité d’être correspond à : la liberté de se nourrir, de se vêtir, de se loger, d’être en mesure d’échapper aux maladies évitables etc Cette théorie place donc l’individu au coeur de la notion d’attractivité. Mais aujourd’hui il y a des déviances qui la ramène à la consommation or ce n’est pas ce qui est explicité dans la théorie d’origine. A partir celle ci il est possible d’établir des indicateurs pour mesurer l’attractivité d’un territoire.
Les questions soulevées par l’attractivité
L’attractivité pose de multiples questions celle de la gouvernance , celle de la compétitivité et avant toute chose celle du développement. L’intérêt pour cette notion est une réaction aux enjeux de notre monde globalisé actuel. Les territoires se sont lancés depuis plusieurs années dans une course à l’attractivité pour continuer à exister. Nous pouvons le remarquer notamment au travers de l’essor d’une pratique qui est celle du marketing territorial. Des petites aux grandes villes nombreux sont ceux qui choisissent cette pratique. Comme autre exemple nous pouvons citer celui des pôles de compétitivité. En France il y a une politique dédiée à cela. “ La politique des pôles de compétitivité a été initiée en 2004 pour mobiliser les facteurs clefs de la compétitivité, au premier rang desquels figure la capacité d’innovation, et pour développer la croissance et l’emploi sur les marchés porteurs “ ( source : https://competitivite.gouv.fr/politique-des-poles-243.html En conclusion nous pouvons dire que les concepts que nous avons vu se rejoignent sur différents points. Le développement territorial, la résilience territoriale et l’attractivité s’inscrivent tous les trois dans une perspective de construction et de développement des territoires. La stratégie de développement pose alors la question de la gouvernance qui dans les deux premiers cas s’inscrit dans l’idée d’opter plutôt pour une gouvernance participative. Cette gouvernance permet alors de revoir la posture du citoyen qui est replacé au centre des démarches permettant ainsi davantage de démarches ascendantes ( bottom-up ) que descendantes ( top down). Les trois processus s’inscrivent dans une approche dite intégratrice, fédératrice et non sectorielle à l’opposé de grands nombres des approches utilisées très souvent dans notre société. Après avoir évoqué principalement le contexte et les enjeux qu’il pose nous allons aborder la question de l’innovation sociale en relation avec les approches territoriales.
Introduction |