Définition
La notion d’entrepreneuriat s’intéresse à la démarche et à l’action d’entreprendre, un verbe qui renvoie au fait de piloter à bonne fin une réalisation, un projet ou une affaire. De la sorte, l’entrepreneuriat est théoriquement un projet de travail, qui fait face à différentes contraintes, dans l’objectif de le mener à bien (en atteignant un point établi au départ). Quelquefois, certains projets n’atteignent pas leurs objectifs et donc n’aboutissent pas. Ce concept apparaît fréquemment dans le domaine de l’économie et des affaires, où l’entrepreneuriat correspond aux actions d’une personne qui prend une responsabilité économique ou qui investit des moyens (financiers, matériels et humains), profitant ainsi d’une occasion offerte par le marché. L’individu qui incarne une stratégie, une vision et qui la concrétise dans la réalité, ou qui crée une petite entreprise par sa propre volonté est appelé entrepreneur, c’est-à-dire le chef du projet. Ce dernier doit démontrer sa passion, être déterminé à prendre des responsabilités et à avoir une perception de l’avenir meilleure que celle de la situation présente.
À cet effet, en période de crise, l’entrepreneuriat représente généralement une solution importante et efficace pour les chômeurs, étant donné qu’il peut créer des emplois. Les spécialistes considèrent que les entrepreneurs doivent détenir plusieurs compétences organisationnelles, avoir du succès, une vision stratégique, du dynamisme, du leadership, de la créativité, et savoir communiquer. Il s’agit de qualités importantes, étant donné que les chefs de projet doivent faire face à des contraintes très diverses, et se montrer capables de s’adapter à une réalité incertaine, voire changeante. L’entrepreneur est quelqu’un qui est en mesure de mettre en jeu son parcours professionnel et sa sécurité financière pour concrétiser une vision, ou investir la totalité de son temps et de son capital dans une entreprise dont l’avenir est incertain.
Pour Jeffry Timmons, l’entrepreneur peut être défini comme : « Quelqu’un qui agit non en fonction des ressources qu’il contrôle actuellement, mais qui poursuit inlassablement une occasion », une définition qui met en relief les démarches de découverte, de diagnostic et d’exploitation d’opportunités. D’après la définition de l’entrepreneur de Howard, datant de 2018, pour réussir, les moyens les plus déterminants sont la force et la passion. L’entrepreneur doit également témoigner d’une intelligence relationnelle nécessaire pour obtenir l’adhésion de son entourage, puis de tout un réseau d’individus qui vont être amenés à le suivre. Cependant, lorsqu’on observe de près les entreprises qui ont réussi, on constate que leur succès ne se limite pas seulement à leur chiffre d’affaires, mais qu’il est dû à la motivation d’un maillage humain composé principalement des clients, des employés et des investisseurs. On pourrait penser que ces personnes s’intéressent au projet pour des motifs purement financiers ; cependant, en phase de lancement d’un projet, le budget est souvent limité, et l’entrepreneur va se trouver contraint de faire rêver et de convaincre à l’égard de son produit ou service ; et il en va de même pour toute la démarche d’investissement.
Performance entrepreneuriale
Certaines études ont tenté de définir le concept de succès organisationnel ou de performance, sans toutefois parvenir à un consensus sur ces sujets. Plusieurs chercheurs ont tenté de définir ces notions, notamment Collins et Moore (1970) ; pour ces derniers, la pérennité d’une organisation au-delà de cinq années d’existence représente, en soi, un indice de performance. De leur côté, Lawler et Porter (1975) ont énuméré les facteurs nécessaires à l’évaluation organisationnelle des PME : adaptabilité et flexibilité, satisfaction client, productivité, satisfaction des employés, rendement, efficience, croissance et continuité. Ces travaux mettent en évidence le fait que le succès organisationnel est un sujet complexe et multidimensionnel, et qu’il est généralement difficile à atteindre selon Robinson (1984). Même si l’on prend en considération les deux règles d’ordre économique, fréquemment citées, que sont la rentabilité des actifs et l’expansion des ventes, les complications ne manquent pas pour mesurer de façon claire et objective la performance organisationnelle.
La rentabilité peut constituer un excellent indicateur de performance organisationnelle par rapport à l’environnement industriel dans laquelle une entreprise réalise ses activités. Généralement, le principal enjeu consiste à déterminer si l’évaluation doit se faire dans la même industrie, ou s’il peut s’avérer pertinent d’établir des comparaisons avec d’autres secteurs d’activité. Toutefois, il apparaît évident que, même en se cantonnant à un seul type d’industrie, il est préférable de ne pas se contenter d’un seul indicateur pour pouvoir analyser les résultats obtenus de façon appropriée. Sans prendre exclusivement en compte l’industrie, il peut survenir une difficulté fondamentale dans l’estimation des actifs et des ventes. À titre d’exemple, les inventaires justes et précis sont complexes à recueillir par les pratiques usuelles d’enquête et peuvent constituer une source de confusion pour deux raisons : la confidentialité de l’information et la variété des méthodes comptables utilisées par les personnes chargées des enquêtes. Cependant, plusieurs chercheurs expliquent la performance par le succès de l’entreprise, et la majorité des études empiriques évaluent la performance organisationnelle par : le succès, l’échec ou la faillite (Wischmeier et Smith, 1978). Nous constatons aussi que les chercheurs intervenant auprès des PME rencontrent des difficultés pour recueillir les éléments d’information fondamentaux relatifs à la performance. Cela s’explique par le choix de garder certaines données confidentielles ou non présentées au public, comme celles en lien avec la stratégie, le système d’information, ou celles concernant la performance, dans un souci de préservation des acquis vis-à-vis des concurrents. Cependant, même lorsqu’on parvient à obtenir ce type d’informations, celles-ci impliquent une marge d’erreur importante, en raison de la multitude des pratiques comptables utilisées par les différentes organisations.
Intégration et création de projets
Plusieurs chercheurs indiquent que la question de l’intégration peut concerner des individus immigrés non pourvus de la nationalité du pays d’accueil, ou des individus qui ont obtenu cette nationalité, voire qui l’ont obtenue dès leur naissance, mais qui ne seraient pas complètement insérés dans la société. Dominique Schnapper (1991) a publié un ouvrage détaillant le rôle de l’État comme intégrateur par le biais de ses institutions, tout en dévoilant d’autres moyens d’intégration comme les relations sociales, les liens familiaux et l’activité économique. Elle explique l’intégration comme les modalités de participation de la population étudiée à la l’ensemble de la société par l’initiation des standards de consommation matérielle, l’activité professionnelle et l’adoption des comportements familiaux et culturels. Le concept de l’intégration est généralement lié à un modèle politique et social de gestion des immigrés dans le pays d’accueil. Ce modèle est basé sur le fait que les immigrés font partie, de façon temporaire ou définitive, de la société d’accueil et disposent donc des mêmes droits et devoirs (accès au système de protection sociale, de santé et d’éducation, et au droit de vote pour les élections locales) ; ils sont imposables aux mêmes devoirs (mais les devoirs des citoyens les uns envers les autres ne se limitent pas à des obligations juridiques et doivent être complétés par une dimension morale). Les personnes concernées intègrent alors le fait qu’ils font partie d’un tout, dans lequel « l’adhésion aux règles de fonctionnement et aux valeurs de la société d’accueil, et le respect de ce qui fait l’unité et l’intégrité de la communauté n’interdit pas le maintien des différences ». C’est pourquoi l’intégration est admise comme la recherche d’un consentement entre les différentes cultures présentes dans la sphère publique.
Réflexion sur l’intégration sociale
Les chercheurs considèrent que les sociétés doivent attribuer à l’individu la possibilité de s’insérer socialement pour exister du point de vue économique et identitaire. Il faut signaler que, pour ce qui concerne les études en sciences sociales, on a exploré deux pistes en particulier, durant ces dernières années, pour comprendre ces challenges. D’un côté, la conférence sur l’acceptation et la reconnaissance des différences dans un milieu multiculturel, initiée par Honneth (1994) et Taylor (1992), et qui a analysé l’importance d’être accepté pour exister ; et de l’autre, le débat concernant les limites que rencontrent les États socialement puissants pour régler les difficultés liées aux inégalités dans une société, et l’approfondissement d’une optique de chances à divers niveaux, d’une citoyenneté à rythmes pluriels, présenté par Sen (1992). Ces deux perspectives sont très complémentaires puisqu’elles fusionnent dans l’idée d’un État dans lequel les différences sont respectées et qui prône l’égalité des chances entre des personnes aux positions similaires. L’interprétation de ces réflexions nous mène à une stratégie d’intégration, qui incite à une contribution à la vie politique, sociale et culturelle, mais sur la base du respect de la différence qui va au-delà d’une simple connaissance ou tolérance de l’autre. Cette stratégie ne peut en aucun cas se limiter à l’insertion sociale ; il faut en parallèle construire une ligne de conduite antidiscriminatoire, avec davantage d’ouverture et de flexibilité pour une meilleure compréhension des positions économiques et politiques de l’autre en général (en dépit des disparités d’appartenance, d’identité, et de genre).
Cette vision ne peut s’accomplir que si elle repose sur une politique dans laquelle le progrès social est possible et reste le pivot, voire le moteur, qui encourage l’ensemble des populations concernées, du réfugié au clandestin, de l’employé à l’ouvrier, à participer à sa construction. L’intégration chez Émile Durkheim : la sociologie moderne a commencé à donner une place essentielle aux questions liées à l’intégration, et nombreux sont les sociologues qui ont abordé ce concept. Nous pensons notamment à Émile Durkheim (sociologue français, 1858-1917), l’un des fondateurs de la sociologie moderne ; sa pensée est basée sur l’idée que le concept de l’intégration est un processus par lequel un groupe social, national, familial, etc., s’approprie les individus pour préserver sa propre cohésion. L’approche d’Émile Durkheim sur l’intégration, dans l’histoire de la pensée sociale, est souvent liée au concept de socialisation, et on trouve clairement exprimée chez Talcott Parsons (2008) l’idée que les deux concepts renvoient l’un à l’autre : parler de l’intégration, c’est évoquer le processus de socialisation des individus.
RÉSUMÉ ET MOTS-CLÉS |