La régénération naturelle de Faidherbia albida

Densité de la population de Faidherbia albida

La densité de F. albida est de 18 pieds à l’hectare à Nianiar et 16 pieds à l’hectare à Ndiarno. Dans un site comme dans l’autre, la densité réelle de la mimosée est largement inférieure à sa densité théorique (Tableau 2). Cette structure est selon Diallo et al. (2012), caractéristique d’une parcelle (parc) irrégulière, comportant des zones sans pieds de Faidherbia albida.
Source : Lamine DIATTA, 2013

Recouvrement au sol des houppiers

Dans le parc agroforestier de Réfane, la population de F. albida est caractérisée par une faible envergure des houppiers de ses individus. Ceci se traduit par un faible taux de recouvrement au sol, lequel est de 6% à Nianiar et 5% à Ndiarno (Tableau 3). Le recouvrement moyen d’un individu de F. albida varie de 32,7 m² à Nianiar à 34,9 m² à Ndiarno.

Distribution par classes de diamètre

Elle renseigne sur la stabilité de la population des kades et permet d’appréhender sa dynamique.

Distribution par classes de diamètre à Nianiar

A Nianiar, on note une forte distribution des sujets dans les classes de diamètre moyen (93,7%). Les individus de petit et gros diamètres y sont quasi absents du parc (chaque groupe ne constituant que 3,1% de la population). On note l’absence des sujets ayant un diamètre compris entre 5 et 20 cm. Le diamètre du plus petit sujet mesuré dans ce site est de 26,1 cm, celui du plus gros individu étant de 100,6 cm. Le diamètre moyen calculé y est de 43,2 cm. Les individus de diamètre compris entre 40 et 50 cm représentent la classe modale (Figure 6).
La régénération naturelle est irrégulière et son affranchissement ne se fait pas convenablement. L’analyse statistique (quartiles) montre que la population de F. albida est représentée à hauteur de 50% par des sujets de diamètre compris entre 37,3 cm (quartile 1) et 48,4 cm (quartile 3). En plus, 75% des sujets de F. albida mesurent moins de 50 cm de diamètre (quartile 3 = 48,4).

Distribution par classes de diamètre à Ndiarno

Au niveau du site de Ndiarno, on observe toujours une forte distribution des individus de F. albida dans les classes moyennes de diamètre (83,7%). Les sujets de gros diamètre sont rares (14,6%) et ceux de petit diamètre quasi absents (1,7%). Le diamètre du plus petit sujet mesuré à Ndiarno est de 22,9 cm, celui du plus gros individu est de 92,5 cm et le diamètre moyen calculé est de 46,9 cm. Les individus de diamètre compris entre 40 et 50 cm représentent la classe modale (Figure 7).
Tout comme à Nianiar, la régénération naturelle est irrégulière et le recrutement des jeunes dans les classes de diamètre supérieures à 5 cm ne se fait pas de manière satisfaisante ; d’où l’absence des individus appartenant aux petites classes de diamètre (5 ≤ d < 30 cm).
L’analyse statistique montre qu’à Ndiarno, la population de F. albida est représentée à 50% par des sujets de diamètre compris entre 39,5 cm (quartile 1) et 51,9 cm (quartile 3). De plus, 75% des sujets de F. albida mesurent au plus 51,9 cm de diamètre.
Retenons que dans le parc agroforestier de Réfane, la structure de la population de F. albida est caractérisée par une forte distribution des sujets dans les classes moyennes et leur faible présence dans les petites et grandes classes de diamètre. Cette structure correspond au type II de Peters (1997), interprétée par Sambou (2004) comme caractéristique d’une population en déclin.
La régénération naturelle est très irrégulière et l’affranchissement des jeunes dans les classes de diamètre supérieures à 5 cm ne se fait pas de manière satisfaisante (absence des petites classes). Ce résultat traduit un vieillissement de la population de F. albida dans ce parc agroforestier et de sérieuses difficultés de son renouvellement. D’où la nécessité d’une intervention à court terme afin d’aider à la régénération naturelle de Faidherbia albida et renverser la tendance.

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Distribution par classes de hauteur

Elle permet de ressortir les différentes strates rencontrées dans la population de F. albida.

Structure verticale du parc au site de Nianiar

Le parc est dominé à Nianiar, par des individus de hauteur moyenne, avec une classe modale représentée par les sujets de hauteurs comprises entre 9 et 11,5 m. Les petits individus y sont faiblement représentés, de même que les grands arbres (Figure 8).
L’analyse statistique montre que la population de F. albida est représentée à hauteur de 50% par des sujets de hauteur comprise entre 9,2 m et 12,3 m. Autrement dit, la strate arborée (hauteur > 7 m) concentre plus de 75% des sujets, la strate arbustive renfermant moins de 25% des sujets.

Structure verticale du parc au site de Ndiarno

A Ndiarno, le parc est toujours dominé par des individus de hauteur moyenne. Dans ce site, la classe modale est représentée par les individus ayant une hauteur comprise entre 11,5 et 14 m. Les sujets ayant une hauteur inférieure à 9 m sont faiblement représentés, ceux dont la hauteur dépasse les 14 m étant rares (Figure 9).
L’analyse statistique montre que la population de F. albida est représentée à hauteur de 50% par des sujets de hauteur comprise entre 10,8 m et 13,9 m. La population de F. albida y est exclusivement représentée par la strate arborée (le plus petit sujet mesuré a 7,2 m de hauteur). Retenons que dans le parc agroforestier de Réfane, la population de F. albida est nettement dominée par les individus de la strate arborée. La hauteur moyenne des F. albida étant relativement plus élevée à Ndiarno qu’à Nianiar. La rareté des sujets de F. albida dans la strate arbustive serait due au non recrutement des jeunes dans les classes supérieures. La fréquence et l’intensité des ébranchages influent négativement sur la croissance des kades en hauteur et expliqueraient la forte présence des sujets de taille moyenne, contrairement aux grands arbres.

Etat sanitaire de la population de Faidherbia albida

Dans le parc, les kades sont fortement mutilés par émondage ou ébranchage : des pratiques qui modifient considérablement l’architecture (forme et étendue des houppiers) des arbres (photo 6). On assiste souvent à des cas extrêmes, où les arbres sont à la limite étêtés et réduits à leur fût.
La majeure partie des individus sont creusés d’une ou de plusieurs cavités de forme et de position variable sur le tronc des arbres. Ce caractère semble être constant chez les sujets âgés qui présentent généralement une invagination à la base (photo 7).
Leur tronc est souvent creusé de l’intérieur d’une cavité profonde, visible depuis la base ou lorsque l’arbre est abattu. Aucune plante parasite n’a été observée sur un sujet de F. albida.

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