CHANGEMENTS DANS LA FONCTION DE L’IDENTIFICATION DU JEUNE « TAALIBE » MOURIDE A SON MARABOUT
LA RECUPERATION ECONOMIQUE DU PACTE D’ALLEGEANCE
L’ IDENTIFICATION DU JEUNE TAALIBE MOURIDE CITADIN
L’étude sur les changements dans la fonction de l’identification du « taalibé » mouride à son marabout, réalisé à partir d’un questionnaire individuel et d’entretiens semi-directifs a été conduite auprès d’un échantillonnage de trente 40 individus. Les objectifs suivis dans cette partie sont d’identifier la cible, plus particulièrement l’adepte de Cheikh Bethio THIOUNE. Si le questionnaire nous a aidé à mesurer la fréquence de l’importance spirituelle et temporelle de ce guide religieux dans le discours de ses disciples, les entretiens nous ont édifié sur la profondeur de la philosophie du modèle mouride promu par ce cheikh. C’est ainsi que les données issues du questionnaire ont fait l’objet d’une analyse quantitative et celles des entretiens d’une analyse de contenue. Dés lors, il ressort de ce questionnaire et de l’observation un nouveau mouride dont les caractéristiques sont les suivantes. Rappelons que les variables retenues pour décrire le portrait du disciple de Cheikh Bethio THIOUNE sont le sexe, l’age, la situation matrimoniale et professionnelle, et l’ethnie. Il est un homme, Il est jeune, Il a le portrait de son marabout autour du cou, Il est diplômé du secondaire, Il est mondain, Il est un professionnel, Il est citadin. Il est wolof et marié
LE PACTE D’ALLEGEANCE ECONOMIQUE
L’évolution du pacte d’allégeance a subi des modifications et des interprétations diverses dans le temps et dans l’espace. D’abord , cet acte d’engagement solennel de ne vivre que pour atteindre la félicité divine est tombé dans le sectarisme religieux. Il coïncide avec l’ère de la non référence aux dogmes islamiques. Le pacte d’allégeance est considéré comme un pacte d’obéissance et de soumission aux conditions de la voie spirituelle qui exige la pratique constante de la spiritualité ; la temporalité n’existant guère. Or, nous savons que la préexistence terrestre de l’homme, représentant de Dieu est constituée des deux pôles : spirituel et temporel. D’ailleurs, Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE fût victime de ces considérations philosophiques de l’époque. Ce n’est qu’à sa rencontre avec le disciple Cheikh Ibra FALL que cet engagement a connu une nouvelle version. Ce qui a donné une autre dimension au Mouridisme. Son « ndjéebelu au Cheikh est purement un culte voué à Dieu » . Le Cheikh est considéré comme l’intercesseur auprès de Dieu. La « Baï’a » ou pacte d’allégeance passe d’une connotation philosophique et idéologique à une formation théorique. C’est à ce propos que le fondateur du Mouridisme a insisté sur la nécessité de s’instruire et d’éviter tout dérapage sur le sens de ce concept. De cette rupture avec la logique de sectarisme, il consacre le divorce d’avec le passé pour renouer avec les sciences et conditions religieuses sunnites. Cette nouvelle démarche intellectuelle qui rompt avec les innovations blâmables( les biddàa) a donné naissance à une nouvelle forme de pensée qui prend ses sources sur la conception originelle de la « Baï’a », l’homme de Dieu sur terre. Les références sont le coran et la sunna du prophète Mohamed. Chemin faisant, le Mouridisme s’est forgé une réputation religieuse qui continue de le marquer jusqu’à présent. Cependant, il connaît en son sein des sous ensembles qui tout en restant fidèles au principes de base du pacte d’allégeance l’ont récupéré dans son interprétation. De sectarisme religieux , en passant par la référence unique au coran et à sunna, il est devenu un syncrétisme des contingences socioculturelle et économique sénégalaises. Autrement dit, le pacte d’allégeance est passé d’un stade où il était purement spirituel, ensuite il est devenu à la fois temporel et spirituel, maintenant il est temporel condition du spirituel. Il est soumis aux aléas de l’environnement économique et au modèle social promu dans la société. Cette forme d’interprétation de la « Baï’a » a donné naissance à un nouveau type de disciple mouride qui organise une certaine hiérarchisation dans sa motivation d’engagement religieux. Pris dans le carcan de l’incertitude du lendemain, de la survie, celui ci conscient plus que jamais des urgences économiques auxquelles il doit faire face seul, essaie de se trouver une solution durable existentielle d’abord dans la voie mouride, spirituel ensuite, d’où le primât de l’un des pôles sur l’autre. Les entretiens nous apprennent qu’au delà du fait que la « Baï’a » ait lieu en raison de l’admiration qu’un disciple peut porter à Serigne Touba, de la quête spirituelle, ou suite à un rêve, il est motivé par le phénomène de « l’imitation positive » axée sur le bien-être, le paraître, la correction, l’assistance et la sainteté. Remarque faite sur les fait que la plupart des jeunes membres de la « dahira » de Cheikh Bethio THIOUNE ont eu une vie trop profane pour ne pas dire libertine. Ce sont généralement des déviants, des drogués, des chômeurs, des alcooliques, bref des marginaux. Ils portent en quelque sorte la marque de l’échec de l’autorité parentale. L’un de nos interviewés actuellement gérant de stock dans une société de verrerie nous le signifie bien en ces termes : « avant de connaître le Cheikh je menais une vie de mœurs ….douteuse, je buvais de l’alcool, j’étais agresseur périodique, mais je priais tous les jours Dieu de m’éloigner de ce chemin…, mes parents ne savaient même pas où je vivais, ils ne me voyaient presque pas. »ces propos nous apprennent beaucoup sur la vie d’une grande partie de ces jeunes convertis, maintenant plus conscients, plus correctes il y’a quatre ans de cela. Par ailleurs, désœuvrés dans leur vie antérieure, ils sont maintenant majoritairement des professionnels. Cette situation peut s’expliquer par une dynamique interactive ou transversale. En clair, prés de 58 % de ces jeunes ont eu leur premier emploi suite à la recommandation, ou sur leur demande au marabout. A cet égard, la Consortium d’Entreprise(CDE) constitue une des entreprises de la place où les disciples de Cheikh Béthio THIOUNE sont bien représentés. Cette forme d’assistance est vécue par ces derniers comme un privilège, mieux comme une bénédiction. Par conséquent, honorer les charges de celui ci est sacré. En effet, lors de chaque adhésion le groupe fixe au nouveau membre une contribution, le « sàss ». Elle concerne trois rubriques : 38 la construction de la mosquée de Touba. Par exemple l’objectif général de la collecte de ses fonds étant de 1,25 milliards de francs CFA. La « dahira » de l’unité six des parcelles assainies a la charge de recouvrer 5 millions par mois. Ce qu’elle peine à faire. La cotisation tous les mercredi de 500f CFA pour la préparation des repas du rite de reconnaissance prévu tous les samedis. Entre autres participations individuelles sont les 15000f CFA pour le travaux champêtres de Khelcom et des repas de Touba en cas de réception ou des grandes cérémonies annuelles de « Magal ». C’est ce qui a engendré la répartition en trois partie principalement des ressources de leurs salaires. Il s’agit d’abord de satisfaire les exigences du Cheikh, faire plaisir aux parents ensuite, et pour ce qui est du reste, régler leurs petits problèmes personnels. La promptitude à honorer les charges de ce guide spirituel, traduit pour eux un signe de reconnaissance pour leur avoir trouvé du travail. Ce jeune de 35 ans l’a réitéré lors d’un mercredi soir de rencontre : « nous savons tous ici que X ne gagne pas beaucoup d’argent, et pourtant il contribue de façon régulière, plutôt que de le donner à sa mère qui en a besoin. C’est une preuve d’abnégation et de reconnaissance, il a tous les encouragements du Cheikh. » Ce sentiment de devoir cela à celui ci ne serait ce que, pour leur avoir trouver un gagne pain est résumé par un autre disciple en ces termes : « nous lui devons ce minimum de participation, car autant que nous sommes ici, avons remarqué un avancement matériel et spirituel depuis que nous sommes avec lui ». Ces exemples montrent que ces jeunes sans emploi en intégrant ce mouvement, actuellement professionnels, se représentent ce leader religieux comme leur sauveur, à qui ils doivent entière soumission. La nature des rapports marabout- disciples marqués depuis toujours par une forte dépendance émotionnelle se voit fortifier par cette forme d’assistance que ce disciple vit consciemment, de façon réfléchie et qui était paraît-il vécu de façon irrationnelle il y’a des années. Dés lors, l’on se pose la question de savoir si ce dévouement réfléchi est à mettre sous le registre de la conjoncture ou de la conscience normale de l’homme? Dans la psychologie sociale et particulièrement selon le principe de l’adaptabilité, l’individu mis dans toute situation négocie son existence avec son environnement en se créant les conditions favorables pour y évoluer. Ici le jeune « taalibé », à défaut de pouvoir compter sur l’Etat pour 39 s’insérer dans la vie socioprofessionnelle, devant l’échec du rôle familial de le préparer à la vie, il s’est trouvé sa propre stratégie qui emprunte les tunnels de la religiosité, voire de l’adoration d’un guide spirituel protecteur. Cette tentative de négociation de la vie, contingente aux facteurs de l’environnement économique et social est interprétée par la théorie marxiste du déterminisme. Pour Marx, « Dans la production sociale de leur existence, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires et indépendants de leur volonté. Ces rapports de production correspondent à un degré donné du développement de leurs forces productives matérielles. L’ensemble de ces rapports forme la structure économique de la société, la fondation réelle sur laquelle s’élève un édifice juridique et politique et à quoi répondent des formes déterminées de la conscience sociale. Le mode de la production de la vie sociale, politique et intellectuelle. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience. Dans ce texte apparaît la notion essentielle de la spécificité du social : l’existence sociale détermine la conscience. Ce n’est pas l’individu isolé, mais la masse des individus qui constitue le facteur déterminant de l’évolution sociale. » 1 Autre idée importante du Marxisme, l’homme est un être de besoins. Pour les satisfaire, il entre en lutte avec la nature, en développant des techniques, une organisation par la division du travail social. Pour notre cible, la satisfaction de ses besoins s’interprètent bien avec la théorie de la pyramide de Maslow. Autrement dit, il s’agit des besoins physiologiques( manger, boire, dormir, faire l’amour), d’estime, d’appartenance, de reconnaissance et de réalisation de soi que l’homme éprouve à différents stades de sa vie.
LA HIERARCHISATION DES BESOINS CHEZ LES JEUNES DISCIPLES DE Cheikh Béthio THIOUNE
Compte tenu de toutes les controverses qui tournent autour de ce mouvement religieux, les besoins énumérés vont donner tout le sens de leur identité distinctive du Mouridisme orthodoxe. Le passé de certains disciples et les a priori populaires soumettent à caution la validité et l’essence de cette unité mouride, font que les besoins de reconnaissance et d’appartenance y sont fortement ressentis.
LE BESOIN D’APPARTENANCE
Déviant dans son passé, le disciple de Cheikh Bethio THIOUNE, est récupéré dans un groupe, dans lequel il est membre et s’identifie aux normes et modèles sociaux en vigueur. Il intériorise non seulement les idéaux socioreligieux, mais aussi se les approprie en tant que membre et représentant de ce mouvement. De ce fait, il est porteur de ces valeurs sociaux à la fois dans son individualité et dans sa totalité.
LE BESOIN DE RECONNAISSANCE
Tout individu social a besoin d’être reconnu dans ce qu’il fait ou dans ce qu’il est. Comme dans le besoin d’appartenance, le port du portait du Cheikh autour du cou de son disciple témoigne également de besoins de reconnaissance et d’identification. Nous en voulons pour preuve les propos de ce disciple de 28ans, conseiller commercial dans un centre d’appel : « mon objectif est de persévérer dans cette voie mais, surtout de démontrer à la société par un succès social convaincant, que j’ai fais le meilleur choix. » Ce qu’il faut comprendre de ce témoignage, c’est que militer auprès de ce guide spirituel n’est pas une chose aisée pour son disciple. Il vit son engagement comme un défi qu’il faut relever. Bref, les besoins d’appartenance et de reconnaissance, sujets d’une part, de leur passé et d’autre part, de la différence de méthode d’enseignement du Mouridisme, sont les passages sinueux à faire face pour atteindre la finalité de leur pacte d’allégeance, à savoir la réalisation de soi. Parler de ce besoin à ce stade de la recherche serait dans une certaine mesure prématuré. Par contre, vu le mobile tacite du pacte d’allégeance, cette réalisation de soi demeure un but à atteindre, malgré le fait qu’elle commence bien avec l’ acquisition d’un travail, la formation de famille et la consolidation des liens parentaux relâchés. Autrement dit , cette forme de réalisation horizontale parce que agissant et destinée à la société suit son cours.
L’ EMERGENCE D’UNE NOUVELLE CONSCIENCE MOURIDE
Le Mouridisme se veut une confrérie religieuse qui articule toute son essence à la référence au coran et à la sunna du prophète Mohamed. Elle est une contestation contre l’idolâtrie, contre les innovations blâmables caractéristiques des us et coutumes sénégalais. En plus de fonder toute sa philosophie sur la soumission inconditionnelle du disciple à son marabout, intercesseur auprès de Dieu, il accorde une place importante à la notion et aux valeurs du travail. Il est vécu comme une vocation telle que décrit par Max WEBER dans « l’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme ». Sous son aspect temporel il est d’abord physique avant d’être communautaire qui met l’accent sur la vie de la confrérie. Par ailleurs, toute l’éducation du disciple mouride est orientée vers la dissolution de son individualité, de ses intérêts personnels en faveur de la vie communautaire. Il n’existe que par et pour le groupe. Bref, le degré de dévouement, d’obéissance de ce dernier à l’égard de son guide religieux, son communautarisme, et son abnégation au travail constituent les axes fondamentaux du modèle social mouride. Nous en voulons pour illustration les rôles des trois types de Cheikh définis dans la conceptualisation du chef religieux. Qu’il s’agisse de l’enseignant, de l’éducateur ou du maître mystique toujours est-il que l’objectif final de leur mission reste de former le disciple à se soumettre aux recommandations de son chef spirituel et à se désintéresser des affaires mondaines. Autre axe principiel, c’est l’écriture. Elle demeure l’outils privilégié d’apprentissage et d’éducation dans ce milieu religieux. Le fait que le Mouridisme ait sa propre littérature, ce qui en fait une science ne saurait être un pur hasard. Ces principes de base, supposent que tout sous groupe qui en est l’émanation s’en réfère. Or, la cellule de Cheikh Bethio THIOUNE qui s’en inspire profondément, présente des traits qui lui sont spécifiques. Cette particularité se lit tant sur les valeurs sociaux culturelles que sur les méthodes de socialisation de ses disciples.
LES BASES D’ UNE IDENTITE DISTINCTIVE
D’un point de vue idéologique, le premier guide spirituel intellectuel, Cheikh Béthio THIOUNE enseigne les préceptes de Serigne Touba, à qui il s’assimile et se réfère. D’abord, sur le principe du travail, il reste dévoué et conservateur. Seulement l’accent est plus ou moins mis sur la triple fonctions du travail. A cet effet, les propos de ce disciple de 31 ans, policier l’illustrent bien : « quand le Cheikh nous parle, il suscite en nous l’envie, la volonté de travailler, non seulement pour pourvoir aux recettes culinaires de Serigne Saliou, aux travaux de construction de la mosquée de Touba, mais aussi pour nous même». Dans ce groupe, la conception du travail, dans sa dimension physique et communautaire est fortement encrée. Ensuite, sur le plan des méthodes, Cheikh Béthio THIOUNE développe un style particulier, si ce n’est à la limite hétérogène. En effet, il prône un modèle de socialisation hybride qui s’inspire du Mouridisme classique, et s’outille comme moyens de diffusion de certaines valeurs socioculturelles sénégalaises. A cet égard, nous citons l’instrument pédagogique privilégié de celui ci : la parole. Rappelons, Cheikh Béthio THIOUNE est issu d’une famille griotte. Fort de cet héritage culturel qui le prédispose au discours, il a une grande facilité à faire passer ses messages et surtout à toucher la sensibilité de sa cible. Il mélange dans ses enseignements les vertus de certaines valeurs sénégalaises, notamment : la motivation, la coquetterie, la pudeur, le respect des grandes personnes etc.. Citons en deux exemples.
LA MOTIVATION
Ici, elle renvoie au sens de la responsabilité. Pour ce chef spirituel, le disciple mouride ne doit pas être dépendant : « Il a la mission de travailler pour sa réussite personnelle et sociale il est le seul cultivateur de son champs, s’il veut cueillir les fruits ».
L’ ELEGANCE
Comme dans le portrait du sénégalais moyen, son disciple se remarque par sa coquetterie. Le premier fait frappant à l’occasion des « THIANT », c’est la toilette des participants. « Ce guide 43 religieux tient à façonner ses taalibés à son image » selon l’un deux. En d’autres termes, ils sont mondains. Et comme il a l’habitude leur dire : « vous êtes les meilleurs, les premiers, les élus, tacher de le prouver partout où vous êtes ». Par ailleurs, une bonne partie de ces jeunes, sont victimes du l’échec de l’autorité parentale. A cet effet, Cheikh Béthio Thioune leur recommande de raffermir ces liens. Bref, il utilise la discussion, le débat à la place de l’écriture pour faire passer ses enseignements. Entre autres moyen pédagogique, la danse. Qui n’était pas étonné de voir des champs religieux mourides vibrés au rythme des pas de danse du guide spirituel suivi de ses disciples ? Pendant les« THIANT » et les « ZIAAR », ses allocutions sont toujours précédées de chants religieux rythmés où les disciples dansent la musique de tambours et des clapotis de leurs mains. Alors l’explication qui nous a été avancée pour justifier ce fait est la suivante : « le monde actuel vibre au rythme, pour attirer les gens, il faut toucher leur sensibilité. Et par expérience, ce moyen de persuasion a entraîné un fort taux d’adhésion à notre école. C’est ce qui fait que nous l’avons maintenu pour agrandir les troupes ; puisque Serigne Saliou ne nous l’a pas déconseillé, nous n’y voyons aucun mal ». il ressort de cette déclaration, le souci de convaincre les gens d’épouser une même idéologie en jouant sur leur sensibilité, pour mieux les mobiliser. Cette stratégie se comprend : en plus de son talent d’orateur, son ancien statut d’administrateur lui sont des atouts. Autrement dit, le fait qu’il fasse partie de la classe des grands communicateurs et intellectuel à la fois, lui permettent de mieux comprendre sa cible, de les persuader de la validité de sa cause, afin de les atteindre dans ses objectifs. Jusque là, la reproduction de la voie mouride a été perpétuée par des guides spirituels analphabètes qui n’ont pas modifié les préceptes religieux. Par contre, le fait d’avoir pour la première fois un marabout mouride intellectuel et non parent de la famille de Touba, n’est pas sans teinter sur le modèle mouride dont il est l’instigateur. C’est un modèle se veut hybride en ce qu’il est un mélange des idées principielles du Mouridisme et des valeurs socioculturelles sénégalaises. Ce mélange lui donne toute son originalité. La conséquence immédiate de cette situation étant de former un nouveau type de disciple mouride et de donner une nouvelle orientation de la nature des rapports marabout-taalibé.
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