La qualité de l’eau dans la communauté rurale de Ndiaganiao

La qualité de l’eau dans la communauté rurale de Ndiaganiao

Résultat des paramètres physiques

Les paramètres physiques analysés pour mesurer la qualité de l’eau sont nombreux : il s’agit d’abord de la température, ensuite du potentiel d’hydrogène (pH) et en fin de la conductivité électrique (CE). Leur connaissance nécessite une analyse de leurs caractéristiques physiques au laboratoire. Pour les eaux destinées à la consommation humaine, l’OMS a prévu pour chacune de ces différentes composantes une norme de référence. Dans ce chapitre, nous analyserons les paramètres physiques des eaux de consommation à Ndiaganiao par rapport aux valeurs de référence de l’OMS. I. Les Températures Selon l’OMS, la température acceptable pour une eau de boisson (valeur guide) est de 12°C, mais, elle ne doit pas dépasser 25°C. Dans le cas des réseaux d’adduction pour l’approvisionnement des collectivités en eau potable, la température du milieu influe très fortement sur la température de l’eau car les canalisations sont souvent exposées aux rayonnements solaire et nocturne. C’est pourquoi, il est important de déterminer la température de l’air ambiante au moment de la prise de l’eau à étudier (Cheikh FALL, 2007). La position géographique de la communauté rurale de Ndiaganiao est un des facteurs déterminants qui peut expliquer cette hausse des températures, surtout pendant la saison sèche. Source : Travaux de terrain, 2011 Figure 14: Répartition des eaux de consommation selon la température. La température des eaux analysées varie entre 27,5°C et 31°C. Une telle élévation de la température peut favoriser la prolifération des microbes .Dans la communauté rurale, l’analyse des températures révèle que les degrés les plus importants sont notés dans la zone de Ndiaganiao ; c’est là où, on enregistre la valeur maximale (31°C). Les valeurs minimales se trouvent dans la zone des Bas-fonds ; c’est ici que l’on enregistre la température la plus faible (27,5°C). Si nous comparons la température selon les sources de distribution d’eau, il résulte que les céanes ont une température moins élevée que les puits. Ceci est dû, du fait que pendant l’hivernage ces sources reçoivent un apport important en eau de pluie. Pour les puits généralement fermés par une dalle, la pression a tendance à augmenter la température. Alors qu’il en est de même pour l’eau du forage de Soussoung. Ensuite, l’exposition du réseau aux rayonnements solaire contribue à l’élévation de la température de l’eau au niveau des lieux de consommation. Par rapport à la forte variabilité de la température dans la zone, il est important de connaitre la température de l’eau avec une bonne précision. En effet, celle- ci joue un rôle dans la solubilité des sels et surtout des gaz, dans la dissociation des sels dissous donc sur la conductivité électrique, dans la détermination du pH, pour la connaissance de l’origine de l’ eau et des mélanges éventuels, etc. (Cheikh FALL, 2007). II. Le potentiel d’hydrogène (pH) Le pH ou potentiel hydrogène peut se définir comme le négatif du logarithme à base 10 de la concentration en ions hydronium (H3O+ ). Plus simplement, il mesure l’acidité ou l’alcalinité d’une solution. « Le pH des eaux naturelles est lié à la nature géologique des terrains traversés. En régions granitiques (comme c’est le cas en Auvergne) ou schisteuses, en zones de tourbières ou forestières, les eaux ont un pH acide (< 7). En régions calcaires, les eaux ont un pH basique (> 7). Le pH n’a pas d’effet direct sur la santé mais il présente certains inconvénients. » (Cheikh FALL, 2007). Source : Travaux de terrain, 2011 Figure 15: Répartition des eaux de consommation selon le pH Selon l’OMS, le pH de l’eau de consommation doit se situer entre 6,5 et 8,5. Mais les eaux de boissons étudiées à Ndiaganiao ont un pH qui varie entre 6,3 et 7,6. Il en résulte de cette analyse que certaines sources sont basiques (céanes) alors que d’autres sont acides (puits) dans la communauté rurale de Ndiaganiao. Ceci s’explique par le fait que, l’eau des céanes est exposée aux risques de propagation de germes pathogènes et de bactéries nuisibles à la santé des consommateurs au sein de la zone car des pH supérieurs à 7 rendent l’eau plus ou moins alcaline et diminue l’efficacité de la désinfection au chlore, ce qui est primordiale lorsque les canalisations sont exposées à de fortes températures comme c’est le cas dans le réseau du forage de Soussoung. III. La Conductivité électrique La résistivité électrique est l’inverse de la conductivité et donne elle aussi une idée de la minéralisation globale de l’eau destinée à la consommation humaine. Une eau pure ou qui vient d’être distillée conduit mal au courant électrique (forte résistivité) mais dés que cette eau se charge en matières organiques ionisées, sa conductivité qui devient alors élevée. La norme recommandée par l’OMS est 400 us/cm.  Source : Travaux de terrain, 2011 Figure 16: Répartition des eaux de consommation selon la conductivité électrique L’analyse du graphique montre pour les différentes sources utilisées pour la consommation, la conductivité électrique est très élevée. Pour aucune des différentes sources analysées l’eau n’a une conductivité inférieure à cette norme (400 us/cm) ; ce qui traduit la présence d’une forte quantité de sels minéraux dans l’eau des sources étudiées. Le puits situé dans la zone des bas-fonds enregistre la valeur maximale (3910 us/cm) alors le forage de Soussoung capitalise la valeur minimale (538 us/cm). Les résultats obtenus sur le terrain montrent que pour ces différentes sources, les paramètres physiques dans les eaux de consommation sont partout importants dans la communauté rurale de Ndiaganiao. Ce qui atteste que l’eau est de qualité médiocre compte tenu de ces différents éléments analysés. Mais ces sources sont toujours utilisées par la population pour la satisfaction de leur besoin en eau. Cette utilisation entraine des problèmes de santé énormes dans la zone. Les céanes plus accessibles sont exposées aux effets de la pollution anthropique et des menaces extérieures. Les puits sont plus sécurisés contre la pollution mais mal entretenus du fait que les populations ne disposent pas de moyens financiers ou matériels pour cette forme de gestion.  

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