LA PRODUCTION DE L’HABITAT
Les caractéristiques des chefs de ménages
Notre enquête a porté sur les propriétaires de maisons.La structure par âge montre que la majorité des propriétaires ont plus de 40 ans soit 73% de la population enquêtée. Si l’on considère l’ensemble des propriétaires jeunes, c’est-à-dire ceux de 30 à 35 ans, cette proportion tourne autour de 5%.
LA PRODUCTION DE L’HABITAT
Les caractéristiques des chefs de ménages 1. La structure par âge Figure 2 : répartition des chefs de ménage selon le sexe Source : Sophie Ndiaye Sy, enquête 2012 L’analyse du graphique montre que la majorité des chefs de ménage sont des hommes soit 71% des propriétaires. Les femmes chefs de ménage représentent 29%. Parmi elles, on y trouve des veuves, des mères d’émigrés et des divorcées.
LA TAILLE DES MENAGES
A Mbao, la taille des ménages diffère selon le type d’habitat. Si dans les villages traditionnels, on trouve une famille élargie, les cités par contre sont caractérisées par des familles réduites. 45 Figure 3 : Taille des ménages Source : Sophie Nd. Sy, enquête 2012 L’analyse du figure 3, montre que la taille des ménages varie entre 4 personnes par ménage à plus de 14 personnes. Les ménages de 6 personnes à 8 personnes représentent 18% des ménages. Tandis que les ménages de 10 à 14 personnes tournent autour de 15% des ménages. On rencontre les familles nombreuses dans les anciens quartiers informels et la famille réduite dans les quartiers planifiés. 4. Les catégories socioprofessionnelles On trouve diverses catégories socioprofessionnelles à Mbao. Autrefois, les habitants de Mbao pratiquaient principalement la pêche, l’agriculture, le commerce. La configuration socioprofessionnelle de la commune a beaucoup évolué notamment avec le développement des nouvelles cités. Selon les enquêtes menées auprès des ménages, 23% des chefs de ménage sont des employés de l’administration publique contre 16% qui sont des commerçants. L’autre particularité c’est le pourcentage des retraités qui représente 14% des propriétaires de maison. Ils sont en majorité des retraités de la fonction publique à la recherche d’un cadre de vie agréable pour se reposer. 46 Les revenus des ménages tournent autour de 50 000 à 500 000 francs selon la profession. Les ménages qui gagnent entre 100 000 à 150 000 francs représentent 33% contre 1% des chefs de ménage qui ont entre 400 000 à 500 000 francs par mois. Figure 4 : revenus des chefs de ménage Source : Sophie Nd. Sy, enquête 2012 II. Les types d’habitat Figure 5 : les types d’habitat Source : Sophie Nd. Sy, enquête 2012 47 1. L’habitat informel Il est constitué de l’habitat villageois (village de Petit Mbao et de Grand Mbao) et de l’habitat irrégulier situé à proximité des villages et dans la localité de Keur Mbaye Fall. Selon notre échantillonnage, il occupe 31% de l’espace communal (Cf. figure ci dessus). L’occupation irrégulière du sol pour bâtir sa maison relève d’une tactique de mise devant les faits accomplis, stratégie qui semble efficace face aux pouvoirs publics dont les représentants sont parfois complices sinon même des acteurs officieux de la situation agissant derrière les propriétaires coutumiers. En effet, la prolifération des quartiers spontanés à la périphérie est due essentiellement à des constructions illégales, édifiées pour la plupart sans titre foncier, sans aucun contrôle urbanistique, à l’insuffisance des parcelles viabilisées du fait des pratiques informelles qui ne favorisent pas l’accès au plus grand nombre, à la procédure administrative lente et compliquée qui décourage certains citadins à l’entreprendre. C’est un habitat qui présente les caractéristiques suivantes : l’irrégularité foncière, l’absence de nivellement préalable de l’assiette des zones d’habitation, le manque d’ordonnancement des maisons et l’étroitesse des rues. A Mbao, l’habitat informel est le fait des chefs coutumiers qui possédaient les terres. Ils les distribuaient à la famille et effectuaient les lotissements selon la tradition. Le système coutumier traditionnel ne connait pas de vente de terrains. Cependant, avec la logique néocoutumière, on assiste à la vente de parcelles par certains propriétaires et chefs coutumiers. Les parcelles sont produites avec souvent des piquets de fer ou de bois servant de bornes. On note une absence de viabilisation du site. Le prix des terrains dépend le plus souvent des liens sociaux. La vente est effectuée en présence d’un notable, chef de quartier, démarcheur et un témoin. Le versement intégral du prix de la parcelle donne droit à une attestation de vente communément appelé acte de vente.
L’habitat formel
Il est le produit des différents lotissements entrepris par les autorités étatiques et locales et la réalisation de nouvelles cités dans la zone. Aujourd’hui, l’habitat formel occupe la plus grande partie de l’espace communal soit 69% (cf. figure 4). Contrairement à l’habitat informel qui ne demande pas beaucoup de démarche, la production de l’habitat formel répond à un certain nombre de normes d’urbanisme. Diverses institutions publiques, para publiques et privés interviennent dans la production de terrains viabilisés, de parcelles et de logements. Les parcelles produites par le biais de lotissement sont mises à la disposition des usagers selon une procédure bien déterminée. Les lotissements publics comme la ZAC sont souvent hors de 48 portée des plus pauvres et quantitativement insuffisants. Le candidat à l’achat d’une parcelle ou d’un logement formel doit franchir un parcours administratif aussi fastidieux que celui du lotisseur. Selon des propriétaires enquêtés, la demande d’acquisition implique la constitution d’un dossier administratif très long à élaborer. En effet, la production du sol équipé est une activité longue et souvent complexe, qui fait appel à plusieurs types de compétences, d’ordre juridique, technique et financier. La particularité de l’offre de logements dans l’habitat formel est l’équilibre relatif entre l’habitat individuel et l’habitat collectif.