LA PRIVATISATION DES PORTS

LA PRIVATISATION DES PORTS

Pourquoi privatiser ?

Forces qui influencent la privatisation

Le mouvement en faveur de la privatisation est animé par plusieurs influences, pragmatiques, économique, philosophique, mercantile et populiste. Les pragmatiques ont pour but un gouvernement meilleur, au sens d’économiquement plus productif. La prospérité économique réduit la dépendance des gens envers le gouvernement et renforce leur acceptation des approches privatisées. Ceux qui considèrent la question sous l’angle philosophique certains diraient idéologique ont pour but l’amenuisement du gouvernement, destiné à jouer un moindre rôle vis-à-vis des institutions privées ; dans la lignée de Jefferson, ils pensent que le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins. Les intérêts commerciaux visent à faire plus d’affaires en attirant vers eux davantage de dépenses publiques. Et les populistes ont pour but de parvenir à une société meilleure en donnant aux individus plus de pouvoir dans la satisfaction de leurs besoins communs, tout en diminuant celui des grandes administrations publiques et privées.

La force pragmatique 

Quand en même temps que le coût des activités gouvernementales s’accroisse l’hostilité du public à l’augmentation des impôts, les responsables publics cherchent un remède contre l’allergie au fisc. Classiquement, le premier moyen consiste à manipuler les comptes pour masquer l’écart entre recettes et dépenses. Mais la généralisation progressive des règles comptables usuelles dans la comptabilité publique tend à leur interdire cette solution inavouable. Un second moyen consiste à emprunter pour faire la soudure. Mais les prêteurs rechignent à soutenir les initiatives dispendieuses des gouvernants dans les pays envoie de développement, tandis qu’aux Etats-Unis l’hostilité populaire envers l’augmentation des dépenses publiques se traduit par le rejet des référendums sur les emprunts obligatoires et par l’élection de candida&ts anti-dépenses. Si le trucage ses compter, l’accroissement des impôts et les nouveaux emprunts sont exclus, il ne reste aux responsables publics que deux possibilités : réduire les services ou augmenter la productivité. Naturellement, l’élimination ou la réduction des activités publiques provoque l’hostilité de ceux qui en bénéficient, et l’augmentation de la productivité semble donc politiquement plus attrayante, bien que cette option se heurte souvent à l’opposition des fonctionnaires. La privatisation est une stratégie fondamentale pour l’amélioration de la productivité des organismes gouvernementaux. Elle s’appuie sur la puissance de la propriété privée, des forces du marché et de la concurrence pour en donner aux gens plus pour leur argent. Les incitations du marché peuvent s’exercer dans le processus de « compétition gérée » qui impose aux fonctionnaires d’affronter la concurrence de contractants privés. Les entreprises publiques ou paraétatiques se trouvent brusquement plongées dans un contexte de marché. La privatisation conduit généralement à de grandes augmentations d’efficacité tout en préservant et même en améliorant le niveau et la qualité des services publics. C’est pourquoi les responsables publics soucieux des deniers des contribuables, poussés par les partisans du mieux-Etat ou de la privatisation, et, dans une optique non partisane, se tournent vers la privatisation dans laquelle ils voient un moyen d’améliorer la gestion publique et la clé d’une plus grande productivité du gouvernement. 19 Dans les anciens pays socialistes, le mécontentement public causé par la baisse constante de niveau de vie par rapport aux autres pays industrialisés a débouché sur une révolution politique et économique, avec au programme une privatisation et un retour à l’économie de marché, même si la corruption a souvent été présente et si les résultats attendus n’ont pas toujours été obtenus assez vite. Du côté de la communauté européenne, la nécessité de réduire les déficits publics pour respecter le traité de MAASTRICHT et pour favoriser l’intégration économique tend à accélérer la privatisation d’entreprises publiques inefficaces. La privatisation est une politique pragmatique pour restaurer le gouvernement dans son rôle fondamental, le pilotage, en laissant les environs entre les mains du secteur privé.

Force économique

La pression croissante sur les fonds publics évoquée précédemment s’est paradoxalement accompagnée d’une aisance personnelle plus grande. C’est à dire que davantage des gens peuvent se permettre d’acheter des livres au lieu de les emprunter aux bibliothèques, de posséder une automobile au lieu de fréquenter les transports en commun, et de s’offrir des activités sportives et des loisirs. Cette aisance conduit beaucoup de gens à croire qu’ils pourraient gérer plus efficacement et avec plus de satisfaction l’éducation de leurs enfants, ou leur propre santé et peut-être en rentabilisant mieux leurs dépenses s’ils allouaient leur propre argent à une palette d’organisations concurrentes, publiques et privées, au lieu de payer des impôts. 20 Quand l’Etat providence est né, seuls les riches pouvaient se protéger contre les accidents et les désastres de la société industrielle ; le plus grand nombre avait besoin d’une assurance sociale provenant de l’Etat, c’est à dire d’un minimum de protection apporté par l’Etat contre les hasards de la vie. Mais à présent, disposant de moyens économiques croissants, un nombre substantiel de citoyens peuvent se prendre en main. L’Etat providence dépérit car il est miné par les forces du marché, modifient les conditions de l’offre et la demande dans l’éducation, la santé, le logement, les retraites et les autres composantes du social. De plus en plus capables de les payer, les consommateurs réclament donc des prestations d’éducation, de santé, de logement, de retraite et d’autres biens et services meilleurs que ceux fournis par l’Etat. Les fournisseurs privés sont de plus en plus en mesure de fournir ces biens par des solutions des marchés. En bref, les facteurs économiques rendent les populations moins dépendantes des biens et services publics et plus favorables à la satisfaction privée de leurs besoins. 

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Force philosophique

Le rôle du gouvernement varie d’une société à l’autre, et même au sein d’une société donnée, il change au fil du temps, croissant et décroissant d’une décennie et d’un siècle à l’autre.  Le raisonnement des tenants de cette opinion se fonde sur une philosophie politique et économique. L’augmentation de la fraction des revenus prélevée par la collectivité, le caractère de plus en plus distant et indifférent des organes administratifs qui décident de l’emploi de cet argent et l’intervention du gouvernement dans un nombre croissant d’activités humaines sont autant d’atteintes à la liberté. En rédigeant da constitution et la Déclaration des droits, les Pères fondateurs de l’Amérique avaient fait de leur mieux pour protéger les citoyens contre leur gouvernement. L’histoire de la civilisation leur avait enseigné que l’Etat pouvait gravement menacer les droits de la personne, auxquels ils étaient tant attachés. Même dans une société démocratique, ses institutions pouvaient devenir des instruments de tyrannie : les représentants de la majorité pouvaient se servir de ses moyens coercitifs pour opprimer une minorité. Les rédacteurs de la constitution avaient donc imaginé un système qui imposait le minimum de contrainte collective nécessaire pour jouir des bienfaits de la liberté. Le pouvoir du gouvernement était en toutes occasions circonscrit par des systèmes de contrôle et d’équilibrage des pouvoirs et les droits politiques et civiques des citoyens. La liberté individuelle n’est pas la seule valeur menacée par la puissance du gouvernement. On recherche aussi la justice, dont l’égalité est une composante importante. Des gens aussi raisonnables et bien veillant les uns que les autres ne seront pas tous d’accord sur le degré d’inégalité ou l’étendue de la redistribution acceptable et juste, mais il est clair que le gouvernement détermine en grande partie le niveau de la justice, pour le meilleur ou pour le pire, en prenant à certains pour donner à d’autres. Dans un monde où les ressources ne sont pas extensibles, l’efficience est aussi un objectif social important. On doit profiter au maximum de chaque tonne de matière première et de chaque heure de travail. L’efficience est bonne parce qu’elle confère un meilleur niveau de vie. Comme la liberté et la justice, elle est menacée par la toute puissance du gouvernement. En revanche, l’efficience du gouvernement peut être une menace pour la liberté : on a suffisamment entendu des dictatures arguer d’une recherche d’efficacité.  Liberté, justice et efficience sont toutes trois essentielles, et forme des alliages. Ce sont des objectifs différents et parfois contradictoires, et l’ont doit leur fixer un point d’équilibre, par exemple en échangeant un peu de liberté individuelle ou d’efficience économique contre davantage de justice. Le gouvernement est un moyen que la société utilise pour parvenir à ces objectifs et pour définir leur équilibre, mais, s’il prend trop d’importance, il les met tous trois en péril. Une autre facette des préoccupations philosophiques soulevées par la puissance du gouvernement tient aux risques d’une défiance à son égard. Dans la civilisation moderne, les individus doivent accepter que des institutions impersonnelles aient la haute main sur des aspects vitaux de leur existence. L’autonomie personnelle s’est réduite, et il appartient maintenant à des institutions collectives et principalement au gouvernement de veiller le bien être de chacun. Mais le gouvernement est trop lointain ou trop irresponsable et s’il fonctionne pour lui-même, les citoyens ont l’impression qu’il sort du rôle que lui avait assigné un consensus implicite : faire que seul un gouvernement est supposé capable de faire. Ils perdent confiance en lui. Dans beaucoup de pays, le gouvernement est logiquement considéré comme un mal nécessaire, une horde prétentieuse de personnage officiel et de fonctionnaire. Et nous avons brièvement passé en revue les arguments anti-étatistes sous l’angle de philosophie politique. Un autre volet argumentaire repose sur la philosophie économique. Le bien être à long terme de la société sera maximisé si on laisse le marché opéré l’essentiel des choix économiques. Mais le gouvernement par définition pèse d’un grand poids sur l’économie, ce qui signifie inévitablement que des décisions affectant celle-ci, d’ordre réglementaire par exemple, auront pris pour des raisons plus politique qu’économique. Ainsi, un gouvernement tout puissant, au contraire d’un gouvernement restreint, rendra progressivement la société plus pauvre qu’elle ne l’aura été sans son intervention. Il est heureux qu’on ne donne pas tout le gouvernement qu’on nous fait payer : Disais Milton Friedman.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITE
Chapitre I : Qu’est ce que la privatisation
I- Historique de la privatisation
II- Définition de la privatisation
Chapitre II : Pourquoi privatiser?
I- Forces qui influencent la privatisation
1- Force pragmatique
2- Force économique
3- Force philosophique
4- Force mercantile
5- Force populiste
II- Objectifs de la privatisation
PARTIE II : ASPECT ECONOMIQUE DE LA PRIVATISATION DES PORTS MALGACHES
Chapitre I : Formes de la privatisation des ports malgaches
I- Port à gestion autonome
1- Circonscription des ports à gestion autonome
2- Gestion du domaine
3- Exploitation des ports à gestion autonome
4- Ressources financières
5- Dissolution et liquidation des sociétés
II- Concession globale de gestion d’exploitation
1- Concession d’exploitation
2- Permission d’outillage privée
Chapitre II : Analyses
I- Effets sociétaux positif
1- Impacts sociaux positifs du phénomène
2- Augmentation de qualité des travailleurs et de service
3- Recrutement plus spécialisé et amélioration des grilles salariale
4- Développement des relations internationales
5- Renouveau social et dynamisme social engagé à LT
II- Effets sociétaux négatifs
1- Impacts sociaux négatifs du phénomène
2- Exclusion et marginalisation
3- Désœuvrement des chômeurs
CONCLUSION

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