La santé mentale des étudiants en médecine était au centre d’intérêt de plusieurs chercheurs depuis les années cinquante du vingtième siècle[1], et les troubles anxieux caractérisés et dépressifs sont les plus étudiés .Selon la revue de la littérature de Dyrbye et Al [2] (2006) des études menées aux États-Unis et au Canada suggèrent une prévalence élevée des troubles anxieux caractérisés et dépressifs parmi les étudiants en médecine ,ainsi que des niveaux de détresse psychique plus élevés que dans la population générale du même âge .Ce taux élevé des problèmes psychiques chez les futurs médecins est également observé en Europe , en Asie et au moyen orient .
Un certain nombre de ces études a conclu que la faculté de médecine est considérée comme un temps de détresse psychologique significatif pour les médecins en formation du à certains aspects de l’apprentissage où ces derniers sont face à des événements traumatisants (la dissection des cadavres, la mort, la faiblesse) qui peuvent avoir des effets négatifs sur leur santé mentale et leurs état émotionnel [10].
Le développement des troubles anxieux caractérisés et de la dépression est lié à des facteurs de stress spécifiques à la formation médicale qui sont selon Supe [11] la charge d’informations, l’endettement financier et le manque du temps de loisirs.Aussi à des des facteurs indépendants de l’université notamment étre du sexe féminin,la presence d’antécédents familiaux psychiatriques [3].
Ce grand intérêt à ce sujet qui est étendu dans le temps et l’espace est expliqué par les conséquences négatives que ces troubles peuvent avoir sur les performances académiques des futurs médecins, aussi sur leurs développements professionnels et enfin sur la prise en charge de leurs patients. Ces troubles mentaux contribuent aussi à un déclin de la santé physique des étudiants ainsi que le développement de mauvaises habitudes notamment la diminution de l’activité physique et l’abus de toxiques [2].
Tout cela montre la nécessité de mener cette étude, qui est la première au Maroc, à propos des troubles anxieux caractérisés et dépressifs aux prés des étudiants de la FMPM, pour avoir une idée sur l’état des lieux en déterminant la prévalence de chacun de ces troubles et enfin connaitre les étudiants en détresse qui seront les candidats à une éventuelle aide et soutien psychique. L’étude des caractéristiques de ces troubles nous permettra d’agir sur les facteurs qui sont associés à une prévalence élevée dans le but d’améliorer l’état psychique de nos étudiants.
Généralités
L’APA a publié le DSM-5 [14] en mai 2013, ce qui marque la fin de l’ère DSM IV [15], mais des efforts d’adaptation s’imposent. Bien que l’APA souligne que l’on peut recourir dès maintenant au DSM-5, cela ne peut pas se faire de façon aussi immédiate. Des considérations de l’ordre des compétences à détenir ou à acquérir pour en faire l’utilisation sont fortement présentes, un facteur additionnel entre en ligne de compte puisqu’on entend des échos voulant que le DSM-5 ne soit vraisemblablement pas traduit avant 2015-2016, ce qui en rend l’utilisation d’autant plus délicate.
Il y a aussi une importante reconfiguration des troubles anxieux et ceux qui étaient auparavant regroupés sous le seul grand chapeau des troubles anxieux caractérisés sont maintenant ventilés en trois catégories différentes : les troubles anxieux, les troubles obsessionnels compulsifs et autres troubles associés et les troubles associés au stress et aux traumatismes .
Toutes ces considérations nous on poussait à utiliser le DSM IV R [15]. Pour évaluer les TAC et la dépression.
Troubles anxieux caractérisés
Définition et critère diagnostique
Une Attaque de panique
Définition :
C’est une période bien délimitée marquée par l’occurrence soudaine d’une appréhension intense, d’une peur ou d’une terreur souvent associée à des sensations de catastrophe imminente. Durant ces attaques sont présents des symptômes tels que des sensations de « souffle coupé », des palpitations, des douleurs ou une gêne thoracique, des sensations d’étranglement ou des impressions d’étouffement et la peur de devenir « fou »ou de mourir ou de perdre le contrôle de soi .
Critère diagnostic :
Une période bien délimitée de crainte ou de malaise intenses, dans laquelle au minimum quatre des symptômes suivants sont survenus de façon brutale et ils atteignent leur acmé en moins de dix minutes :
(1) palpitations, battements du cœur ou accélération du rythme cardiaque
(2) transpiration
(3) tremblements ou secousses musculaires
(4) sensations de « souffle coupé »ou impression (l’étouffement
(5) sensation d’étranglement
(6) douleur ou gêne thoracique
(7) nausée ou gêne abdominale
(8) sensation de vertige, d’instabilité, de tête vide ou impression d’évanouissement
(9) déréalisation (sentiments (l’irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi)
(10) peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou
(11) peur de mourir
(12) paresthésies (sensations d’engourdissement ou depicotements)
(13) frissons ou bouffées de chaleur.
L’agoraphobie
Définition :
C’est une anxiété ou un évitement d’endroits ou de situations où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou dans lesquels aucun secours ne serait disponible en cas d’Attaque de panique ou de symptômes à type de panique.
Critères diagnostic :
A) Anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou dans lesquelles on pourrait ne pas trouver de secours en cas d’Attaque de panique soit inattendue soit facilitée par des situations spécifiques ou bien en cas de symptômes à type de panique. Les peurs agoraphobies regroupent typiquement un ensemble de situations caractéristiques incluant le fait de se trouver seul en dehors de son domicile ; d’être dans une foule ou dans une file d’attente ; sur un pont ou dans un autobus, un train ou une voiture.
B) Les situations sont soit évitées (p. ex., restriction des voyages) soit subies avec une souffrance intense ou bien avec la crainte d’avoir une Attaque de panique ou des symptômes à type de panique ou bien nécessitent la présence d’un accompagnant.
C) L’anxiété ou l’évitement phobique n’est pas mieux expliqué par un autre trouble mental, tel une Phobie sociale (par ex. évitement limité aux situations sociales par peur d’être embarrassé), une Phobie spécifique (p. ex., évitement limité à une situation unique comme les ascenseurs), un Trouble obsessionnel-compulsif (p. ex., évitement de la saleté chez quelqu’un ayant une obsession de la contamination), un État de stress post-traumatique (p. ex., évitement des stimulus associés à un facteur de stress sévère) ou un Trouble anxiété de séparation (évitement lié au départ du domicile ou à la séparation d’avec les membres de la famille).
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