Le diabète sucré est un groupe de maladies métaboliques caractérisées par une hyperglycémie chronique résultant d’un défaut de la sécrétion et ou de l’action de l’insuline. L’hyperglycémie chronique est associée à terme avec des complications organiques spécifiques touchant particulièrement les yeux, les reins, les nerfs, le cœur et les vaisseaux [1]. Il existe principalement deux types de diabète :
– Le diabète de type 1
Il correspond à la destruction de la cellule B du pancréas par un processus autoimmun, aboutissant habituellement à une carence absolue en insuline.
– Le diabète de type 2
Il correspond à l’ancienne terminologie de diabète non insulinodépendant et associe .
Une insulinorésistance dominante avec insulinopénie relative, ou une diminution prédominante de l’insulinosécrétion associée ou non à une insulinorésistance [1]. Il s’agit d’un grand problème de santé publique mondial. En effet, en 2013, l’OMS estime à 347 millions le nombre de personnes touchées par le diabète et la place comme la maladie endocrine la plus répandue dans le monde. En 2004, on estimait que 3,4 million de personnes étaient décédées des conséquences d’une glycémie élevée à jeun. En 2010, le nombre de décès a été comparable. Plus de 80% des décès par diabète se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire [2]. Le diabète sucré expose le malade à un grand nombre de complications induisant morbidité et mortalité précoces.
La rétinopathie diabétique (RD) est la complication micro-angiopathique la plus fréquente et la plus invalidante chez les patients atteints de diabète de type 1 ou de type 2 [3, 4]. La rétinopathie diabétique est une manifestation rétinienne de la microangiopathie diabétique. Elle est due à deux processus pathologiques : l’hyperperméabilité de la paroi des capillaires rétiniennes sources d’œdème rétinien, et l’occlusion des capillaires rétiniennes, responsable d’ischémie rétinienne [5].
Elle constitue un problème majeur de santé publique mondiale. En effet, la RD représente la troisième cause de cécité tout âge confondu dans le monde (après la cataracte et la dégénérescence maculaire liée à l’âge), et la première cause de cécité avant 50 ans [4, 6]. La RD est une maladie prioritaire dans le cadre de la « VISION 2020 » [2], initiative pour l’élimination globale de la cécité évitable. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande à ses Pays membres d’intégrer un programme d’approche de la RD dans leur stratégie de lutte contre la cécité [2]. En effet, la rétinopathie diabétique est d’évolution lentement silencieuse. Les manifestations fonctionnelles surviennent en général de façon tardive au stade de complications sévères [5]. La rétinopathie diabétique doit alors être dépistée par l’examen ophtalmologique systématique réalisé lors de la découverte du diabète ou lors de la surveillance ophtalmologique annuelle de tout diabétique. Ce dépistage est essentiellement basé sur l’examen du fond d’œil. Dans les pays développés [3,7], il existe des programmes de dépistage et de suivi systématique de la RTD chez tout patient diabétique.
A Madagascar, il n’existe pas encore de programme spécifique de lutte contre la RD. Le dépistage et la surveillance de cette maladie ne sont pas encore effectués de manière systématique. En outre, il existe peu de travaux concernant la rétinopathie diabétique .
LA RETINOPATHIE DIABETIQUE
Définition
La rétinopathie diabétique (RD) est une manifestation de la microangiopathie diabétique. Elle regroupe l’ensemble des lésions dégénératives rétiniennes chez les personnes ayant un diabète sucré. Elle est due à deux processus pathologiques: l’hyperperméabilité de la paroi des capillaires rétiniens, source d’œdème rétinien, et l’occlusion des capillaires rétiniens, responsable d’ischémie rétinienne .
Epidémiologie
La prévalence de la rétinopathie diabétique (RD)
La prévalence d’une maladie c’est le nombre de cas atteint d’une maladie au sein d’une population à un moment donné. Les principales données épidémiologiques concernant la rétinopathie diabétique proviennent d’études à base communautaire réalisées en Europe ou aux États-Unis. Selon Delcourt, la prévalence actuelle de la RD est de 28,7 %, la prévalence de la RDP de 2,6 % et l’œdème maculaire de 4,8% [8]. Pour Madagascar selon une étude réalisée en 2005, la prévalence de la rétinopathie diabétique était de 57,94 %, une prévalence de la rétinopathie diabétique proliférante de 8,41 % et une maculopathie dans 48,59 % des cas .
Incidence de la rétinopathie diabétique
L’incidence d’une maladie donnée exprime le nombre des nouveaux cas sur un intervalle de temps donné. L’incidence de la rétinopathie diabétique à 4 et 10 ans avait été donnée dans la Wisconsin Study [10]. Dans cette étude, l’incidence cumulée à 4 ans de la rétinopathie diabétique était de l’ordre de 60 % pour les diabétiques de type 1, et de 40 % pour les diabétiques de type 2 ; celle de la rétinopathie diabétique proliférante était respectivement de 10,5 % et 5 % pour les deux groupes de patients.
Selon des études plus récentes: Melbourne VIP [11], Blue Mountains Eye Study [12] et AusDiab Study [13], l’incidence cumulée à 5 ans de la rétinopathie diabétique était respectivement de 11 % (95 % CI : 3,8-18,1), de 22,2 % (95 % CI : 14,1-32,2) et de 13,9 %.
Prévalence et incidence de la cécité par rétinopathie diabétique
La rétinopathie diabétique est une des causes majeures de déficience visuelle. Dans les pays industrialisés, la rétinopathie diabétique est la première cause de cécité avant l’âge de 50 ans. Aux Etats-Unis, la prévalence de cécité liée à la rétinopathie diabétique est de 3,6 % chez les diabétiques de type 1, et elle est de 1,6 % chez les diabétiques de type 2. La RD est responsable d’environ 12 % des nouveaux cas de cécité annuels [14]. En Europe, l’Eurodiab Study, enquête épidémiologique multicentrique menée sur 3 250 diabétiques de type 1 issus de 31 centres hospitaliers de diabétologie européens, a retrouvé une prévalence de cécité de 2,3 % .
INTRODUCTION |