LA PRESENCE DES MIGRANTS CHINOIS DANS LE TISSU COMMERCIAL DAKAROIS

LA PRESENCE DES MIGRANTS CHINOIS DANS LE TISSU COMMERCIAL DAKAROIS

 Les migrants chinois au Sénégal « Au Sénégal, outre les « médecins aux pieds nus », répartis en Casamance après le rétablissement des relations diplomatiques, ou encore les techniciens et les ouvriers, venus tout récemment travailler sur les chantiers sénégalais de construction dans le cadre de nouveaux accords bilatéraux, des chinois et chinoises, de leur propre initiative, installent depuis quelques années des boutiques à Dakar »31. Si la présence asiatique dans la capitale sénégalaise remonte aux années 1990, l’implantation de quelques vietnamiens et coréens respectivement dans les secteurs de la restauration et de la photographie, c’est à la fin des années 1990 que les ressortissants de la république populaire de chine ont commencé à affluer au Sénégal pour y écouler une gamme hétéroclite de biens de consommation, destinés à la personne ou à l’aménagement de la maison. En dehors de tout recensement officiel, on ne peut se baser que sur des estimations construites à partir du nombre de commerces ou de famille supposés installés et dont la fiabilité est contestable. C’est ainsi qu’à Dakar, l’association des consommateurs sénégalais (ASCOSEN) annonçait le chiffre de 300 commerces chinois en aout 2004 et évaluait le nombre de famille à 150 l’année suivante32. Depuis 2005, coïncidant avec le renouvellement des relations diplomatiques entre le Sénégal et la république populaire de chine, On parle d’un millier de commerçants chinois à Dakar ; mais il est difficile d’en évaluer le nombre en l’absence de recensements officiels. Aujourd’hui ils sont évalués à plus de 200033, engobant les résidents et ceux qui viennent temporairement pour des projets.A Dakar la majorité des ressortissants chinois sont des commerçants et ils font plus de bien que de mal aux populations sénégalaises. Ces derniers font leur marché de leurs importations haut de gamme ou bas de gamme, en fonction de la bourse des uns et des autres, a rappelé l’ambassadeur de Chine au Sénégal. Les commerçants chinois (majoritairement jeunes : 20 à 40 ans) sont installés sur trois territoires urbains de la capitale. Le phénomène de diffusion spatiale a joué. Les premiers commerçants s’installent vers la fin des années 1990 sur le boulevard du général de Gaulle. Lorsqu’en 2003 cette voie essentielle devient saturée (il n’est plus possible d’ajouter des commerces ou saturation foncière due au quartier densément peuplé de la Médina et à l’autoroute côté Est), ils se sont installés sur les alentours (grande mosquée et allée Papa Gueye Fall et sur l’entrée de l’autoroute).

Une migration jeune

Les recherches documentaires, enquêtes et observations faites sur le terrain d’étude nous révèlent que les migrants chinois sont constitués dans la majorité des cas de jeunes dont l’âge est compris entre 25 et 35ans. Les autres appartiennent aux tranches supérieures (35-39 ans) Cette proportion importante de jeunes s’explique par l’arrivée depuis 2005 uniquement de jeunes migrants. La part de personnes âgées étant un peu faible, se justifie par le fait que certains migrants avec l’âge ont rejoint la chine ou bien ont fait appel à leur enfants ou parents proches. 53 Dans l’interview accordée à un chef de ménage sénégalais habitant dans le centenaire, elle nous dit : « La majorité des chinois qui étaient là depuis les années 1999-2000 sont repartis soit en chine ou dans d’autres pays comme Bamako ou Maroc, ou bien s’activent dans d’autres domaines. Maintenant, on ne voit que des jeunes débarquer depuis 2005 ; c’est seulement à la fin du mois que nous voyons des chinois de la cinquantaine venir visiter ou faire quelques réglages au niveau de leur boutique …. Ils sont propriétaires de la plupart des échoppes et font travailler certains membres de leur famille ». La migration chinoise à Dakar est constituée dans l’ensemble par des hommes. La catégorie féminine est d’une proportion moindre. Souvent, on a noté la présence d’une femme et d’un homme dans certaines échoppes. A première vue, on a supposé que c’était des couples ; ce qui n’était pas le cas. La plupart des cas ils étaient des frères et sœurs ou bien des parents proches. Ce qui laisse conclure à un regroupement familial. Il nous a été très difficile de faire le comptage, tantôt on a trouvé deux chinois, tantôt trois dans une même boutique. Chaque fois l’arrivée de nouveaux migrants a coïncidé avec l’ouverture d’une nouvelle échoppe quelque part dans les allées du centenaire ou dans les alentours de la grande mosquée de Dakar nous dit-on.

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