La précarité de l’éducation des filles dans l’enseignement secondaire du premier cycle

Le texte de la convention de New York implique aux enfants les droits fondamentaux de l’homme, ainsi que l’essentiel des droits de l’homme dits de la seconde génération, c’est-à-dire des droits économiques, sociaux et culturels. L’article 26 du droit de l’homme affirme bien que tous les enfants ont droit à l’éducation convenable, soit une éducation au niveau de la famille et de la société, soit une éducation à l’école. Par définition, le terme éduquer, pour un enfant, consiste donc à amener celui-ci dans la bonne voie pour construire et préparer son avenir. Il s’agit d’une éducation adéquate et propre à l’enfant et à l’adolescent, qui va assurer une génération future sure et fiable. Mais la jouissance de ce droit est limitée par le volume global des ressources disponibles et de différentes gênes sociales. Un pays démocratique comme Madagascar doit affirmer le droit de l’enfant et de l’adolescent à l’éducation soit au niveau de la famille soit au niveau de la société locale soit au sein d’une école.

LA SITUATION GENERALE DE L’ÉDUCATION MALGACHE ET LA PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE 

Historique et caractéristique de l’éducation à Madagascar 

L’éducation joue un rôle primordial pour le développement d’un pays. Cependant, le niveau d’éducation à Madagascar demeure l’un des plus faibles au monde, surtout l’éducation des filles au niveau des classes secondaires. Dans la première partie de notre ouvrage, d’abord, nous allons mettre en relief la situation générale de l’éducation à Madagascar qui implique les caractéristiques générales de l’éducation malgache selon les périodes historiques de la grande île. Après, nous présentons notre zone d’étude sur le plan géographique et sur le plan humain.

Historique de l’éducation malgache

L’éducation formelle a pris naissance à Madagascar depuis l’époque de Radama I, un roi qui s’alignait à la civilisation européenne apportée par les Anglais. Depuis cette époque, l’éducation malgache a été bouleversée et avait changé de caractère, de valeur et d’objectif selon le régime en vigueur.

Pendant la période royale
Décrire l’éducation à Madagascar, c’est évoquer les apports des influences extérieures qui ont considérablement marqué l’histoire de la grande île, en particulier depuis le début du XIXe siècle durant le règne de Radama I. En effet, l’école est née avec l’arrivée des envoyés de la « London Missionary Society » dont l’œuvre civilisatrice était « conçue et organisée dans un but religieux », tout en appuyant le « développement de l’impérialisme britannique » au sein d’une monarchie soucieuse au départ d’assurer « l’ouverture de Madagascar au travail et au commerce ».

Le 03 décembre 1820, une école fut ouverte. Au début, elle ne comptait que trois élèves. Mais peu à peu, les élèves venaient, surtout quand l’enseignement se faisait en malgache. En 1824, il y avait déjà 1 000 élèves. La réalisation capitale était de créer la langue écrite. En 1819, Robin entreprit le roi Radama I aux caractères latins. Mais la venue des missionnaires anglais posait des questions d’orthographe. Le roi a finalement décidé que la langue malgache utiliseraitles consonnes anglaises et les voyelles françaises. Peu à peu, les lettres inutiles s’éliminèrent. Dès 1827, plus de 4 000 Malgaches savaient lire et écrire .

Ainsi, les Anglais étaient chargés d’assurer l’éducation des gens de la cour tout en s’acquittant de leur mission civilisatrice. Cette institution scolaire fit alors asseoir l’impérialisme britannique au sein la monarchie merina.

Pendant la période coloniale

La loi d’annexion du 06 août 1896 allait donner une autre couleur à l’éducation à Madagascar. L’institution scolaire a été réorganisée de façon à constituer un instrument de la domination coloniale française qui s’étendait à tous les secteurs d’activités politiques, économiques et socioculturelles. En effet, dans un contexte européen de conquête d’espaces vitaux, Madagascar était convoité pour son riche potentiel en ressources naturelles et devait, de ce fait, devenir le client exclusif des industries françaises. L’école était donc orientée pour aboutir à cette fin .

Lors de la première république

L’indépendance nationale malagasy a été fortement marquée par l’arrivée au pouvoir du Parti Social Démocratique, créé le 28 décembre 1958, par le premier Président de la République TSIRANANA Philibert, son fondateur. Profitant de la loi cadre, Tsiranana a fait preuve de diplomatie et d’une grande habileté politique. La politique nationale de l’éducation à Madagascar est fixée par des lois d’orientation déterminant les grandes lignes de la politique générale de l’État . L’État était décidé à garantir les droits fondamentaux de l’Homme, cherchant à promouvoir le progrès économique, social et culturel du pays et chacun de ses habitants. En plus, l’État malagasy s’efforce d’assurer à chacun de ses ressortissants des chances égales à réaliser développement complet de ses capacités et de sa personnalité. Tout enfant a droit à l’éducation et à l’instruction. Ainsi, l’État organise un enseignement public. La politique scolaire était alors calquée sur celle de la métropole : programme français, personnel formé à la française. Ce système élitiste a été totalement remis en question par les événements de 1972.

LIRE AUSSI :  Enjeux d’information et valorisation de l’énergie solaire

Table des matières

Introduction générale
PREMIERE PARTIE : LA SITUATION DE L’ÉDUCATION A MADAGASCAR ET LA PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre I – Historique et caractéristiques de l’éducation à Madagascar
I – Historique de l’éducation malgache
1 -Pendant la période royale
2- Pendant la période coloniale
3- À la veille de l’indépendance
4 – Lors de la première république
5- Lors de la seconde république
6 –Lors de la troisième république
II – Les caractéristiques de l’éducation malgache
1- La dégradation de la situation éducative malgré les améliorations
2- Le manque perpétuel des enseignants
3- La minimisation des encadrements pédagogiques et les incompétences des encadreurs
4- L’inégalité de la qualité éducative des zones rurales et urbaines
5- La participation effective, mais précaire de la communauté locale
6- Un développement éducatif basé sur les dons et aides financières venus de l’extérieure
Chapitre II -Présentation de la zone d’étude : Fénérive-Est
I –Présentation géographique de la zone d’étude
1 – Localisation
2- Les traits historiques du site
3 – Le milieu naturel
II – Le milieu humain et présentation des établissements cibles
1- Le milieu humain
2- Présentation des établissements cibles
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE : LA REALITE DES PROBLEMES DE L’ÉDUCATION A MADAGASCAR ET LES FACTEURS DE LA PRÉCARITÉ DE L’ÉDUCATION DES FILLES DANS LA ZONE D’ETUDE
Chapitre I -Les problèmes de l’éducation à Madagascar
I – Les problèmes issus de l’institution scolaire et de fonctionnement du ministère de l’éducation nationale
1 – Les limites institutionnelles, organisationnelles et budgétaires
2 –Les limites pédagogiques et les faiblesses du système éducatif malgache
II –Les problèmes issus de la vie économique de la population
1 –Les inégalités de scolarisation et le flou sur les avantages de l’éducation
2 – Les obstacles socio –économiques des parents
Chapitre II -Les facteurs de la précarité de l’éducation des filles dans la zone d’étude
I – Les facteurs socioculturels
1 –La minimisation de la place des filles et des femmes au sein de la famille
2 – La place des filles au sein de la société
II – Les facteurs liés aux activités scolaires et pédagogiques
1 –L’éloignement de la résidence par rapport à l’établissement scolaire
2 – Les difficultés de la pratique pédagogique, les mauvaises attitudes des enseignants et les influences psychologiques des adolescents
3 –Les problèmes psychologiques des adolescents et l’âge pubertaire
4 –Les lourds frais scolaires et les mauvaises qualités des infrastructures scolaires
Conclusion de la deuxième partie
TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES DE LA NON SCOLARISATION DES FILLES ET LES RECOMMANDATIONS D’AMELIORATION POSSIBLES
Chapitre I : Les impacts des problèmes de l’éducation des filles
I- Les conséquences de la précarité de l’éducation des filles à Madagascar
1- Les délinquances
2- La grossesse précoce ou le mariage précoce
3- Dans le monde de travail
4- La dégradation de la situation éducative
5- Les travaux des enfants
6- L’exploitation sexuelle
7- Mariage précoce
II- Les conséquences de la précarité de l’éducation des filles dans la zone d’étude
A- Les impacts du jiromena, de la vidéo et le phénomène de la grossesse précoce
1- Les impacts du jiromena et de la vidéo
2- La grossesse précoce
B- L’échec scolaire
1- Le redoublement scolaire
2- La déperdition scolaire et l’abandon scolaire
Chapitre II : Les solutions adoptées et les recommandations d’amélioration
I- Les solutions apportées par l’État
A- Les améliorations institutionnelles
1- Lois, règlements, principes et objectifs généraux de l’éducation
2- Les projets de l’État sur l’éducation
3- Les structures de l’enseignement secondaire à Madagascar
B- La reforme éducative à Madagascar
1- Les objets de la réforme éducative et l’enseignement secondaire à Madagascar
2- Les améliorations des objectifs de l’enseignement secondaire à Madagascar
C- La mise en œuvre des Partenariats Publiques Privées
1- Le projet Amélioration de l’éducation des Filles ou AEF
2- Le projet Passoba-éducation (Projet d’Appui aux services sociaux de base
3- L’ASAMA ou l’Action sociale pour Malgaches Adolescents
D- Rapprochement des écoles à la collectivité et la création des installations adaptées à la culture
II- Propositions d’améliorations du système éducatif à l’échelle locale
1- La sensibilisation des parents et à la collectivité locale
2- La mobilisation de tous les acteurs éducatifs
Conclusion de la troisième partie
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Annexe

Télécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *