La pratique du test tuberculinique est-elle bénéfique dans l’orientation diagnostique de l’infection tuberculeuse

Signes de la tuberculose initiale

Il faut distinguer deux formes : latente et patente Primo-infection latente : Elle représente 70 à 90% de cas de PIT ; un examen clinique minutieux et complet, ne découvre aucun signe général, fonctionnel ou physique, aucun signe radiologique ou bactériologique.
Le diagnostic de cette PIT latente repose uniquement sur l’apparition de l’ALLERGIE TUBERCULINIQUE, et il est capital de savoir la rechercher.
Primo-infection patente : Elles se présentent sous des aspects différents selon leur localisation et leur gravité.
Formes discrètes : Ce sont les plus fréquentes : l’enfant est fatigué, anorexique ; il maigrit, travaille mal avec souvent un clocher fébrile vespéral. Ces signes deviennent alarmants par leur persistance et incitent à la recherche de la REACTION TUBERCULINIQUE.
Formes bruyantes La typho-bacillose : le début est brusque. Chez un enfant en pleine santé, la fièvre s’élève rapidement à 39 ou 40°, avec céphalée, anorexie. La langue est propre, il existe une discrète splénomégalie. Tout état fébrile prolongé avec conservation de l’état général doit faire évoquer une fièvre d’invasion tuberculeuse.
Erythème noueux : Eruption longtemps considérée comme spécifique de la tuberculose. On sait qu’elle relève maintenant d’autre étiologie. Néanmoins son apparition doit toujours comporter une étude de l’ALLERGIE TUBERCULINIQUE.
Kerato- conjonctivite phlyctenulaire : Elle peut être isolée ou accompagnée d’un érythème noueux. Elle réalise un tableau de conjonctivite unilatérale avec gène oculaire photophobie, larmoiements. Le pronostic est bon, la guérison est sans séquelle.

Utilisation et indication de la tuberculine 

Au début, la tuberculine a été utilisée dans le but de l’amélioration du rendement du dépistage radiographique de la tuberculose, en sélectionnant les patients par un test tuberculinique préalable, et seuls les sujets réacteurs ont le privilège d’être radiographié. Une telle pratique chez les enfants moins de 15 ans a notablement amélioré la rentabilité du diagnostic de la tuberculose de l’enfant. Actuellement, le test tuberculinique s’avère inutile pour le diagnostic de la tuberculose chez l’adulte; mais il trouve sa grande place pour connaître la présence d’une infection tuberculeuse chez l’enfant de 3 mois à 15 ans et non atteint de la sarcoïdose.
Ses indications majeures à l’heure actuelle sont :
Le dépistage de la Primo-infection tuberculeuse chez les sujets « contacts » des tuberculeux cracheurs des bacilles.
L’évaluation du risque annuel d’infection (RAI) tuberculeuse d’un pays, La surveillance de l’efficacité vaccinale BCG, Surveillance de sujets exposés au BK (personnels de santé …, sujets vivants dans des collectivités à haute prévalence : toxicomanies sans domicile fixe, prisons).

Différents types de tuberculine

Depuis la découverte du « remède de koch » la recherche concernant la tuberculine ne cesse de s’accroître, ainsi il existe actuellement plusieurs sortes de tuberculines : Tuberculine brute dite OT pour Old Tuberculin, Tuberculine purifiée lyophilisée IP 48 à 10 UI qui est retirée de la distribution en France aujourd’hui. Tuberculine PPD Merieux à 10 UI par 0,1ml alternative de la tuberculine IP48. La tuberculine PPD-S ou Seibert à la dose de 0,1µg/0,1ml.
Correspondant à 5 U biologique de tuberculine. La tuberculine PPD-RT 23 à la dose de 0,04 µg : 2 unités de tuberculine par 0,1ml préparée par le Statens Serum Institut de Copenhague.
Les PPD Merieux, PPDS et PPD-RT23 sont additionnées à une substance tensioactive non réactogène, le TWEEN 80 dont le rôle est d’éviter l’absorption de la tuberculine sur la paroi de verre ou de plastique et d’accroître ainsi la précision de la posologie.
Plusieurs études ont été faites pour comparer les résultats obtenus pat l’utilisation de ces différentes sortes de tuberculines.

Variation de l’allergie au cours de l’infection et de la maladie tuberculeuse

Plusieurs facteurs peuvent intervenir sur la variation de l’allergie tuberculinique au cours de l’évolution de la tuberculose.
CANETTI a étudié cette variation de l’allergie tuberculinique dans l’infection tuberculeuse latente et au cours de la tuberculose maladie sous toutes ses formes. Il analyse l’action de différents facteurs tels que : l’âge, le sexe, l’état nutritionnel et observe notamment au cours de l’infection latente et chez les tuberculeux, des réactions plus fortes chez la femme surtout après la puberté.
Cette étude a aussi mis en évidence que l’allergie est renforcée par le contact répétitif avec le BK. Cette allergie accroît donc progressivement jusqu’à un maximum à l’âge adulte puis décroît lentement chez les sujets âgés.
Dans les deux formes les plus grave de la maladie tel que : la méningite tuberculeuse et la forme disséminée dite miliaire, le test tuberculinique peut se négativer.
L’explication de ce phénomène peut être tirée de l’étude qui a été fait par ce même auteur, qui illustre la relation entre la réponse tuberculinique, l’étendue et la gravité des lésions pulmonaires, l’hypersensibilité est selon l’auteur, en rapport avec des lésions de faible étendue, alors que les lésions très étendues ou très riches en bacilles produisent une sorte de désensibilisation plus ou moins nette de l’organisme.
CANETTI a aussi consacré ses études sur la comparaison de l’allergie tuberculinique de l’infection latente à celle de la tuberculose pulmonaire patente, il a évoqué que chez l’enfant tuberculeux, l’allergie est en moyenne supérieure à l’allergie de l’enfant présentant une infection latente alors que cette réaction s’inverse à l’âge adulte, ainsi la sensibilité à la tuberculine baisse chez les malades tuberculeux en cours de traitement du fait de la diminution des stimulations antigéniques, conséquence de la raréfaction bacillaire, due à l’action de la chimiothérapie anti-tuberculeuse.

Seuil de positivité

Outre l’utilisation de la tuberculine dans le diagnostic de l’infection tuberculeuse et dans la recherche du RAI, il est aussi utilisé pour évaluer l’efficacité de l’immunité post-vaccinale (BCG) ; autrement dit, la réponse au test tuberculinique peut varier suivant la présence ou non d’une vaccination par le BCG.
Dans les études épidémiologiques, il faut avoir, une courbe de référence pour pouvoir déterminer le mode à travers lequel le calcul du RAI est fait, par contre pour les études cliniques, nous n’avons pas pu trouver des études concernant le choix de ce seuil, seulement cette valeur seuil est variable suivant : l’endroit, la tuberculine utilisée, la catégorie d’âge des groupes à tester, et surtout la prévalence de la maladie tuberculeuse dans une région.
Notre étude consiste à rechercher la sensibilité tuberculinique des enfants moins de 6 ans, avec lesquels presque tous les facteurs d’anergie ou d’hypoergie sont écartés, alors nous avons choisi les valeurs utilisées par le Programme National de lutte inspiré de celui de l’OMS ; celui de CROFTON J., et de ROCHE N. pour trancher la positivité de la réaction :
un diamètre supérieur ou égale à 15mm et/ou phlyctenulaire est positive pour les vaccinés ; et supérieur ou égale à 10mm et/ou phlycténulaire pour les non vaccinés, cela permet d’éviter la réaction post-vaccinale ainsi que la réaction non spécifique due au bacilles atypiques.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I – RAPPEL 
I.1- La Tuberculose 
I.2- Primo-infection tuberculeuse (PIT) 
I.2.1- Signes de la tuberculose initiale
I.2.1.1- Primo-infection latente
I.2.1.2- Primo-infection patente
a- Formes discrètes
b- Formes bruyantes
c- Erythème noueux
d- Kérato-conjonctivite phlycténulaire
I.2.2- Examens complémentaires
I.2.2.1- Examens courants de laboratoire
I.2.2.2- Signes radiographiques pulmonaires
I.2.3- Evolution
I.2.4- Traitement
I.2.4.1- Traitement préventif
I.2.4.2- Traitement curatif
I.3- La Tuberculine
I.3.1- Historique
I.3.2- Utilisation et indication de la tuberculine
I.3.3- Différent type de tuberculine
I.3.4- Techniques du test
I.4- Notion d’allergie et d’immunité
I.4.1- Immunité
I.4.2- Allergie
I.4.3- Variation de l’allergie au cours de l’infection et de la maladie tuberculeuse
I.5- Seuil de positivité 
I.6- Caractéristique du contact avec un cas bacillifère 
I.7- Programme nationale de lutte contre la tuberculose
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
I- Matériels et méthodes 
I.1- Lieu d’étude 
I.2- Méthode d’étude
I.2.1- Technique et lecture du test tuberculinique
I.2.1.1- Choix de la tuberculine
I.2.1.2- Technique
I.2.1.3- Lecture
I.2.2- Les paramètres à évalués
I.3- Analyse statistique
I.3.1- Statistique descriptive
I.3.2- Statistique analytique
II- Résultats 
II.1- Résultats des recrutements 
II.2- Résultats de l’évaluation des paramètres 
II.2.1- Résultats de l’analyse statistique
II.2.2- Résultats du test en fonction du statut vaccinal
II.2.3- Résultats du test chez les vaccinés en fonction de l’existence ou non de source de contamination dans leur entourages proche
II.2.4- Résultats du test chez les non vaccinés en fonction de l’existence ou non de notion de contage de contamination dans leur entourages proche
II.2.5- Résultats du test chez tous les enfants présentant ou no de cicatrice vaccinale en fonction de source de contage dans l’entourage proche
II.2.6- Nombre d’enfants porteurs de réaction phlyctenulaire selon le statut vaccinal
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRE ET SUGGESTION
I- Commentaire et discussion
I.1- Comparaison du résultat des tests entre les vaccines et les non vaccinés
I.2- Comparaison des résultats des tests obtenus chez les vaccines entre enfant contact et
non contact
I.2.1- Enfants en contact étroit avec un cas bacillifère
I.2.2- Enfants sans contact avec un cas bacillifère (sous groupe A2)
I.3- Comparaison du résultat des tests chez les non vaccines entre les enfant contact et non contact
I.3.1- Enfants en contact étroit avec un cas bacillifère (sous groupe B1)
I.3.2- Enfants ne vivant pas en contact avec un cas bacillifère (sous groupe B2)
I.4- Réaction phlyctenulaire
II- SUGGESTION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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