La pratique d’activités physiques: état de la situation
Il a été de nombreuses fois démontré que la pratique régulière d’activités physiques à un impact positif sur le bien-être social, mental et physique (Bergeron, 2013 ; Biddle & Goudas, 1994). De nombreux bénéfices sont visibles, et ce même lorsque l’activité est pratiquée à des intensités moyennes, tant qu’elle est pratiquée de façon régulière (OMS, 2010). Ces gains permettraient une meilleure qualité de vie et aide à l’intégration sociale. Pour les personnes présentant un handicap, les activités sportives adaptées permettraient de diminuer les effets délétères de la maladie ou du handicap luimême (Vassieux, 2015). Il est donc nécessaire pour tout individu, d’intégrer des activités physiques tout au long de leur vie lors de leur temps libre. Néanmoins, malgré les campagnes publicitaires axées sur les bienfaits du sport sur la santé, il semble qu’une bonne proportion de la population n’adhère pas à un niveau suffisant d’activités physiques. Il s’avère toutefois important, de mettre l’accent sur cette disponibilité publicitaire visant principalement les personnes sans trouble fonctionnel particulier. Un manque de programme de sensibilisation spécifique à la population présentant un handicap pourrait rendre plus difficile l’adhésion à divers types d’activités physiques (Statistique Canada, 2006 a).
Selon l’OMS (2010), les recommandations à la pratique sont adaptées selon les catégories d’âges. Chez les enfants et adolescents (5-17 ans), il est recommandé « d’accumuler au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité moyenne à élever» . Chez les adultes, il est recommandé de « pratiquer au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité moyenne ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité élevée, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité moyenne et élevée ». Selon les Lignes directrices canadiennes sur les mouvements sur 24 heures, il est également recommandé pour les jeunes de 6 à 17 ans ayant un handicap (ex. une mobilité réduite) de faire 60 minutes d’activité physique par jour d’intensité modérée à vigoureuse. Dans le but que les enfants de toutes capacités puissent respecter ces recommandations une boîte à outils sur les capacités a été créer (Handler, Tennant, D’Urzo, & Latimer-Cheung, (2018).
Ainsi les gains occasionnés par une pratique régulière d’activités physiques contribuent à améliorer l’autonomie, la souplesse, la force musculaire, à faciliter le déplacement, renforcer l’estime de soi, et lutter contre les effets secondaires des traitements (Vassieux, 2015).
De plus, il est plausible de croire que les gens ayant un handicap soient contraints à de multiples défis pour rendre la pratique d’activités physiques accessible. Les problèmes de transport, d’accessibilité, de suivi médical et celles liées au handicap luimême peuvent être des obstacles supplémentaires (Jaarsma, Dijkstra, Geertzen, & Dekker, 2014). En 2010, aux États-Unis, encore 56% de personnes ayant des limitations fonctionnelles ne pratiquaient pas de sport (Jaarsma et al., 2014). Quant au Canada, une enquête statistique depuis 2006, a établi un taux d’incapacité fonctionnelle de 14% au sein de la population ce qui équivaut à 4,4 millions de personnes (Statistique Canada, 2006 b). Néanmoins, aucune étude n’a permis d’avoir des statistiques sur leur niveau de pratique sportive. D’ailleurs, au Québec, les données sont en accord avec celles des États-Unis, c’est-à-dire que 62% de la population avec incapacité sont inactifs (St-Laurent & Émond, 2006). Le taux d’inactivité physique observé dans cet échantillon de la population est une préoccupation importante, considérant ses retombées en matière de santé publique.Il est donc primordial d’enrichir les connaissances au sein de cette population afin de comprendre leur prédisposition à la pratique sportive.
Le sport adapté: regard sur l’évolution d’une nouvelle pratique
Le sport est un « sous-ensemble de l’activité physique, spécialisé et organisé en une activité revêtant la forme d’exercices et/ou compétitions, facilitées par des organisations sportives» (OMS, cité par Inserm 2008). Il permet d’enrichir ou d’acquérir de nouvelles compétences physiologiques, cognitives et motrices. Pour la personne en situation de handicap les bénéfices se poursuivent par le processus d’intégration et de cohésion sociale.
L’histoire du sport adapté débute à l’aube du 20ème siècle. Pour que le développement de ces activités sportives adaptées puisse se faire au Canada, une décision de se structurer se met en place lors des Jeux Panaméricains de Winnipeg au Manitoba en 1967. C’est alors dans ce but qu’on a fondé l’Association canadienne des sports en fauteuil roulant (Parasports Québec, 2008-2018). La structuration se poursuit avec la naissance d’une première fédération à l’aube des années soixante dix: la Fédération des loisirs pour handicapés du Québec. Cette fédération sera à l’origine des premiers Jeux provinciaux pour personnes ayant un handicap physique. Dans les pays développés, tels que la France, l’évolution de la pratique sportive pour personnes en situation de handicap a pris de l’ampleur. Depuis 2015, on rapporte 1 403 associations recensées, dont 95 clubs et sections qui détiennent le Label Club Handisport (Fédération Française Handisport, 2018). De plus, on compte 6 520 licenciés de « compétition », 8424 licenciés en loisirs sportifs, et 7 847 sont des « pass’sports », qui est un statut réservé aux jeunes de moins de 18 ans (Luquet, Paillard, Siclis, 2016).
Le développement technique des activités physiques permet de proposer aujourd’hui de nombreuses activités adaptées selon le handicap rencontré. Ces sports ont été répertoriés par la Fédération Française Handisport (2018). D’autres sports adaptés affiliés à diverses autres fédérations existent, comme l’aviron, l’escalade, la boxe, la danse et bien d’autres. Nous présenterons plus loin dans l’étude, le para hockey, qui est la pratique sur laquelle nous porterons notre attention.
1. INTRODUCTION |