La définition de l’activité physique, selon la Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE), est associée à tous les mouvements corporels par les muscles squelettiques qui provoquent une augmentation du rythme cardiaque et de la respiration [2]. À titre d’exemple, les jeux actifs, les sports, les activités de conditionnement physique et les transports actifs font partie des activités physiques pratiquées par les enfants et aussi par les adultes. L’intensité qu’on y met (légère, moyenne ou élevée) et la quantité de temps consacrée à l’activité influent sur la condition physique. À l’échelle mondiale, on a observé une diminution de la capacité aérobique chez la clientèle pédiatrique [180,183, 184]. L’OMS, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et la SCPE ont actualisé les recommandations canadiennes en matière d’activité physique [178]. Les directives s’appliquent à tous les enfants et les jeunes [15].
Recommandations canadiennes en matière d’activité physique et de sédentarité
Pour une santé optimale, les jeunes âgés de 5 à 17 ans devraient faire beaucoup d’activités physiques, peu d’activités sédentaires, et dormir suffisamment, et ce, quotidiennement [15]. Concrètement, un 24 heures sain comprend : l’accumulation d’au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée comprenant une variété d’activités aérobies ; des activités physiques d’intensité élevée et des activités pour renforcer les muscles et les os devraient être intégrées au moins trois jours par semaine (plusieurs heures d’une variété d’activités physiques d’intensité légère structurées et non structurées). Concernant les habitudes de sommeil, on recommande de 9 à 11 heures de sommeil par nuit sans interruption pour les 5 à 13 ans. On suggère également de 8 à 10 heures par nuit pour les 14 à 17 ans et des heures de coucher et de lever régulières. En ce qui a trait au temps de loisirs sédentaires, un maximum de deux heures par jour devant un écran est recommandé, et on suggère un minimum de périodes prolongées en position assise [15, 156, 132, 186]. Être assis trop longtemps au cours d’une journée augmente les risques de MCV, de diabète de type 2, de cancer et de mortalité prématurée en général [104, 140, 146, 163, 168, 170, 185, 196]. L’activité physique régulière à elle seule, ne compense pas entièrement à diminuer ce risque. Par conséquent, il est démontré que d’être actif et non sédentaire apporte énormément de bienfaits à la santé globale. En résumé, les jeunes âgés de 5 à 17 ans devraient faire beaucoup d’activités physiques et peu d’activités sédentaires, et dormir suffisamment chaque jour [106, 181,188].
Afin de bien distinguer la sédentarité et l’inactivité physique, il est pertinent de les définir. Bien qu’elles soient néfastes pour la santé dans tous les cas, la sédentarité et l’inactivité physique sont deux réalités différentes.
La sédentarité est définie comme étant un état où la dépense énergétique est moindre (contrairement à l’activité physique); toutes les personnes qui sont assises plusieurs heures par jour sont sédentaires, même si elles sont physiquement actives à d’autres moments de la journée ou de la semaine [107]. Le comportement sédentaire est caractérisé par une dépense énergétique faible en position assise ou allongée (excluant le sommeil) [82]. Regarder la télévision, être assis dans une voiture, dans les transports en commun, dans un bureau, lire en sont des exemples [34]. L’inactivité physique est caractérisée par une durée, une fréquence et un niveau d’activité physique inférieurs au seuil recommandé [1,180]. On mesure l’activité par l’entremise de l’équivalent métabolique (MET) [34, 121]. Un MET équivaut à la dépense énergétique de quelqu’un assis au repos, six METs représentent une activité d’intensité élevée soit une activité qui augmente la dépense énergétique de six fois par rapport à la valeur de référence [34, 186].
Comportements et loisirs sédentaires
Temps passé devant un écran
En 2016, une étude canadienne a illustré le portrait des jeunes Canadiens de 7 à 14 ans [116]. Un échantillon de 1 159 jeunes, dont 596 garçons et 563 filles, a participé à cette enquête [116]. Il a été rapporté que le temps passé devant un écran était légèrement plus élevé chez les filles que chez les garçons [116]. Des études menées au Canada, principalement en Ontario, ont aussi révélé que les comportements sédentaires sont associés à la présence d’un téléviseur dans la chambre des enfants et à la possession d’une console vidéo [91]. Il semble également que les jeunes faisant partie d’une équipe sportive de l’école ou en dehors de celle-ci passent moins de temps devant les écrans [91]. De plus, Bradley et al. [27] rapportent que plus les parents sont actifs, plus les jeunes ont une attitude positive face à l’activité physique et moins il y a de temps passé devant les écrans.
Revenu familial
Une autre cause de la sédentarité chez les jeunes serait le revenu familial. Il aurait même une incidence sur le temps d’écran. En effet, He et al. [91] ont rapporté que les familles à faibles revenus semblent plus vulnérables à passer plus de temps devant leurs écrans et à être plus sédentaires [91]. Selon l’OMS, les groupes socialement défavorisés rencontrent souvent dans leur quotidien d’autres difficultés [90]. Dans bien des cas, l’activité physique n’est pas leur priorité et il est peut-être plus important de répondre à leurs besoins essentiels, tel l’accès aux soins de santé, se loger et se nourrir [36]. Or, pour un bon nombre de ces groupes, on sait que de faibles niveaux d’activité physique viennent s’ajouter indirectement à la liste de leurs problèmes provoqués par les inégalités de revenu. Par conséquent, les avantages au sens large de l’activité physique et les conséquences de la sédentarité devraient également être prises en compte aux fins de la promotion de l’activité physique dans ces groupes, car elle produit des résultats positifs tels que l’inclusion sociale, des liens sociaux, la mobilité active, des perspectives d’emploi et de productivité [41,83].
Diminution du transport actif
D’autres facteurs peuvent contribuer à l’augmentation de la sédentarité chez les enfants. La diminution du transport actif et la diminution du temps accordé aux activités extérieures peuvent être également responsables de l’augmentation du temps sédentaire [96]. Selon les dernières données de 2016 du Bulletin ParticipACTION, 25 % des jeunes Canadiens âgés de 5 à 17 ans déclarent utiliser le transport actif [15]. Barnes et al. [15] rapportent également que dans le même groupe d’âge, 58 % utilisent le transport scolaire ou sont reconduits par leurs parents, et que seulement 14 % utilisent la combinaison des deux, soit le transport actif et inactif, pour se rendre à l’école [15].
Temps passé en position assise à l’école
En plus d’accroître l’activité physique à l’école, réduire le temps sédentaire en milieu scolaire est important puisque les enfants et les jeunes passent entre 50 % et 70 % de leur temps à l’école en position assise [141]. Une revue de littérature [8, 68, 82, 91, 93, 105, 107, 120, 186] ayant utilisé différentes approches anti-position assise (en utilisant, par exemple, un bureau debout, des ballons d’exercice) nous informe sur les façons de réduire le temps en position assise à l’école. Ces études ont permis d’établir que le temps de sédentarité diminuait jusqu’à 60 minutes par jour, et que le temps en position debout augmentait jusqu’à 55 minutes pendant les cours [154]. Une autre revue systématique portant uniquement sur l’utilisation des bureaux debout pour réduire le temps sédentaire a dégagé un résultat similaire avec une diminution du temps en position assise par jour à l’école allant de 59 à 64 minutes . Des preuves empiriques de l’approche anti position assise démontrent aussi une meilleure attention et une posture améliorée chez certains élèves, ainsi qu’une amélioration du sommeil [81,109].
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