La politique économique et principales théories explicatives des IDE
La politique économique et perspectives
Le fonctionnement du marché ne permettant pas toujours d’aboutir à une situation d’équilibre satisfaisante, l’intervention de l’Etat devient alors nécessaire pour réguler l’économie et ce dernier élabore une politique économique. On définit la politique économique comme l’ensemble des moyens mis en œuvre par l’Etat pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé dans le but d’améliorer la situation économique générale du pays. Plusieurs raisons peuvent justifier l’intervention de l’État dans la sphère économique, parmi lesquelles la nécessité de maintenir la cohésion sociale, l’équilibre des marchés ou le libre exercice de la concurrence. La politique économique est l’ensemble des interventions des administrations publiques (dont l’État, la banque centrale, et les collectivités territoriales) sur l’activité économique. Usuellement les économistes distinguent les politiques économiques conjoncturelles qui visent à orienter l’activité économique à court terme et les politiques économiques structurelles qui viennent à modifier le fonctionnement de l’économie sur le moyen ou long terme.
Les objectifs de la politique économique
Il est de coutume de présenter les objectifs des politiques économiques en se référant aux fonctions de l’État dégagées par R. Musgrave en 1959 : • l’État doit veiller à l’allocation optimale des ressources, en assurant la production des biens collectifs purs (qui sont consommés indivisiblement par l’ensemble de la collectivité, par exemple la Défense nationale), en luttant contre les effets externes et les monopoles, car les monopoleurs captent à leur profit une partie de la valeur ajoutée; • l’État a une fonction de stabilisation de l’activité économique en veillant au respect des grands équilibres, d’où un taux de croissance du PIB le plus élevé possible, le plein-emploi, la stabilité des prix, c’est-à-dire un taux d’inflation le plus faible possible et un équilibre des échanges extérieurs, en d’autres termes de la balance des paiements; La politique économique et principales théories explicatives des IDE • l’État a enfin pour fonction de redistribuer la richesse créée, en fonction des choix manifestés par les électeurs, sur une base éminemment subjective de combinaison d’efficacité économique et de justice sociale.93 Donc Les principaux objectifs de la politique économique sont, pour les économistes, au nombre de quatre : 1. La croissance économique, qui est mesurée par le taux de croissance du PIB. Dans ce domaine, l’objectif de l’Etat est de favoriser une croissance élevée et inscrite dans la durée. 2. le plein emploi, évalué par le taux de chômage. L’Etat va aider, directement ou indirectement, à créer des emplois. 3. la stabilité des prix, traduite par le taux d’inflation. Il s’agit pour l’Etat de garantir le maintien du pouvoir d’achat des agents économiques en luttant contre l’inflation qui l’érode. 4. L’équilibre des comptes extérieurs, indiqué par le solde de la balance des paiements.
Les différentes politiques économiques
On distingue deux grands types de politique économique selon le but poursuivi par l’Etat : – s’il s’agit de contrebalancer un ralentissement temporaire de l’activité économique, l’Etat mettra en œuvre une politique conjoncturelle. – si au contraire, il s’agit de modifier en profondeur les structures économiques et sociales, l’Etat aura recours à une politique structurelle.
La politique conjoncturelle
Une conjoncture est une situation économique à un moment donné. Elles peuvent être définies comme une action des pouvoirs publics afin d’influencer la croissance à court terme dans la perspective de rétablir les grands équilibres du « carré magique ». Elles peuvent être expansionnistes (de relance) en cas de croissance faible et de chômage élevé, ou de rigueur (de stabilisation) en cas d’inflation et de déséquilibre des échanges extérieurs, le plus souvent provoqués par une expansion mal maîtrisée. Il s’agit des fameuses politiques de stop and go pratiquées pendant les Trente Glorieuses, dont la clé était la courbe de Phillips, illustrant la nécessité d’arbitrer entre le chômage et l’inflation dans l’optique keynésienne. Une politique de relance passe par une augmentation des dépenses publiques ou une baisse des impôts et une politique monétaire expansionniste : une offre accrue de monnaie entraîne davantage d’échanges, car les sources de financement sont plus aisées et moins coûteuses. À l’inverse, une politique de rigueur signifie hausse des prélèvements obligatoires, baisse des dépenses publiques et une politique monétaire restrictive (progression modérée des moyens de paiement en circulation) a pour but d’agir, à court terme, sur les indicateurs économiques pour orienter l’activité dans un sens permettant de rétablir les grands équilibres macroéconomiques .Le carré magique94 Il existe de très nombreux objectifs mais on résume souvent les 4 principaux à l’aide d’une représentation graphique appelée carré magique et due à l’économiste britannique Nicholas Kaldor. Ces 4 objectifs sont l’emploi, la croissance, la stabilité des prix et l’équilibre extérieur (balance commerciale équilibrée). Le schéma suivant présente les 4 indicateurs propres à ces objectifs. En rejoignant les points, on obtient un quadrilatère qui représente d’autant mieux une situation économique favorable qu’il est proche du carré magique Donc Les politiques conjoncturelles ont une fonction de régulation selon la situation économique. La recherche des grands équilibres se fera donc par la relance ou la rigueur.
La politique structurelle
La structure est la manière dont les parties d’un tout sont arrangées entre elles. Les moyens d’action demeurent pour l’essentiel les mêmes que précédemment, mais prennent une orientation durable, dans le but de corriger les oublis ou les erreurs du marché95 : • la planification indicative agit par incitation sans se substituer au marché, en favorisant le développement de secteurs ou de régions cibles • la politique industrielle est un ensemble de relations entre l’État et l’industrie, par le jeu de prises de participation, de crédits bonifiés, de subventions, de réductions d’impôts, de commandes publiques. Elle peut viser le système productif dans son ensemble ou un secteur particulier (les nouvelles technologies) ou encore un groupe de secteurs en les associant à de grands programmes (Ariane ou Airbus pour l’industrie européenne) • les politiques de recherche, d’éducation ou de santé agissent également sur le système productif, car elles génèrent des effets externes positifs dont vont profiter les entreprises pour améliorer leur compétitivité structurelle. Peuvent aussi faire partie de ces politiques, les politiques d’aménagement du territoire ainsi que celle concernant l’environnement96 s’inscrit dans le long terme et vise à agir sur les structures économiques du pays pour transformer le mode de fonctionnement du système économique. Les mesures prises touchent l’emploi, la santé, la fiscalité mais aussi la politique industrielle et agricole, la politique de l’environnement, l’aménagement du territoire, le système de protection sociale (réforme des retraites), etc. Ces politiques ne donnent des résultats que longtemps après leur mise en place.97 La politique économique est de plus en plus un enjeu de souveraineté, dans la mesure où l’économie a pris une place déterminante dans la vie des pays, surtout les plus développés. Parmi les secteurs économiques les plus touchés par les enjeux de souveraineté, on retiendra particulièrement la défense, l’énergie (sécurité d’approvisionnement), l’ingénierie informatique (matériel et logiciel). En théorie économique contemporaine, toute politique économique doit implicitement ou explicitement faire face aux difficultés soulevées par les théorèmes de l’économie du bienêtre, le théorème de Coase ainsi que la critique de Lucas. Ces trois éléments de théorie économique soulignent en effet respectivement l’efficacité de l’allocation par le marché, la souplesse des contrats au regard des mesures de politique et enfin l’importance des comportements opportunistes des agents face à toute forme de politique économique.