La politique économique
La politique économique est l’ensemble des moyens mis en œuvre par l’Etat pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé dans le but d’améliorer la situation économique générale du pays »10. Cette politique définit les dispositions prises par l’État pour l’affectation des ressources, réguler la conjoncture, et redistribuer le revenu national. L’Etat joue en Algérie le rôle de premier plan dans certaines activités de production, bien que après 1995, il s’est désengagé des secteurs du bâtiment, de l’industrie et des transports. L’Algérie, grand producteur d’hydrocarbures ( pétrole et gaz naturel ) est le quatorzième exportateur de pétrole au monde et il fournit 20% du gaz naturel de l’Europe. Le pays a tiré parti au cours des dernières années de recettes-hydrocarbures abondantes et croissantes, et dispose des huitièmes plus grandes réserves de gaz prouvées dans le monde. Des opportunités nouvelles apparaissent dans le secteur pétrolier et gazier. La Société nationale des hydrocarbures (Sonatrach) veut investir dans des biens d’équipement et en accroître la performance. L’Etat prévoit des travaux d’infrastructure pour améliorer le réseau routier et augmenter les capacités portuaires. Il existe également des possibilités dans le secteur de la construction, les télécommunications, l’approvisionnement en eau, les soins de santé, l’alimentation et le secteur agricole.
Les principaux secteurs de l’économie
L’économie algérienne continue à bénéficier de recettes de plus en plus importantes dégagées par le secteur des hydrocarbures. La croissance du PIB réel devrait se poursuivre à un rythme voisin de 5%, sous l’effet conjugué de la production d’hydrocarbures et de l’activité soutenue des secteurs de la construction et des services. Malgré la bonne tenue des indicateurs macroéconomiques, l’Algérie subit la persistance de fragilités structurelles, au premier rang desquelles la très forte dépendance aux revenus des hydrocarbures qui représentent 50% du PIB, 75% des revenus fiscaux et plus de 98% des exportations.
Le secteur d’hydrocarbures
En 2004, le secteur des hydrocarbures représentait 38% du PIB, 98% des exportations et 71% des recettes budgétaires. La production pétrolière était de 1,0 million de barils par jour (environ 2,5% de la production mondiale) et la production commercialisée de gaz se chiffrait à 225 millions de mètres cubes par jour (environ 3 % de la production mondiale). En 2005, le secteur des hydrocarbures représentait 36.5% du PIB, 65% des recettes de l’État et 97% des recettes d’exportation, comblant ainsi 24% des besoins en gaz naturel de l’Europe, mais ne contribuant directement que pour 3% à la création d’emplois. L’Algérie a exporté 97% de sa production de gaz naturel vers l’Europe. Deux nouveaux gazoducs en construction, ont porté à quatre le nombre total de pipelines à 2010. En 2006 et 2007, la part des hydrocarbures brut ou semi-brut dans le PIB, avoisinait 40 à 50%. Mais cela est pondéré par l’effet des dépenses publiques, avec des infrastructures clefs en main, mais non matures et mal ciblées, dont des projets voyant des réévaluations incessantes, parfois à plus de 300% ; voir aussi l’importance des dépenses improductives. En 2007 les hydrocarbures ont représenté la part la plus importante dans l’accroissement du PIB, avec 45% du volume global. Le secteur a connu une augmentation de sa valeur ajoutée en se situant à près de 4 140 milliards de dinars ( équivalent à 57 milliards de dollars ).
L’Algérie est considérée comme encore relativement sous-explorée. Le pays envisage d’accroître ses exportations de gaz naturel de 64 milliards de mètres cubes en 2008 à 100 milliards de mètres cubes en 201511. Les exportations de pétrole brut de l’Algérie culminent en 2010 à 1,1 millions de barils (bbl) par jour, contre 1,0 million de barils/jour en 2005. Le pays a tablé pour l’avenir sur le maintien d’un niveau important de recettes budgétaires provenant des exportations d’hydrocarbures, avec la mise en valeur d’importantes réserves de gaz naturel. L’envolée du prix du pétrole a accru les revenus de l’État et permis une amélioration importante des finances publiques.
Les cours du pétrole
Au début des années 80, les cours du pétrole étaient à 40 dollars le baril, mais ont plongé ensuite en dessous de 18 dollars le baril au milieu des années 80 et dans les années 90 (à l’exception de 1990 et 1991). En 2000, les cours du pétrole ont grimpé pour atteindre la somme de 28.4 dollars le baril. En 2001 et 2002 le prix du pétrole a connu une régression à 24.9 et 25 dollars le baril. Le prix du pétrole est passé ensuite de 28.9 dollars en moyenne en 2003 à 38.6 dollars en 2004. Il est resté élevé, dépassant ainsi le niveau de référence de 40 dollars le baril en 2004 et ensuite des 50 dollars le baril en 2005. Au premier semestre 2005, le prix moyen a été de 49.6 dollars. Le prix d’exportation du baril de pétrole s’est situé, en moyenne à 65.4 $/bl en 2006, pour passer ensuite à 75$/bl en moyenne annuelle en 2007. Le prix moyen du baril de brut a atteint 90.5 dollars en 2008, le FMI prévoyant pas de chute du prix du pétrole en dessous de 80 dollars avant 2012.
Le secteur hors hydrocarbures
De 1980 à 1985, le secteur hors hydrocarbures a connu une croissance rapide de 5,1 % par année en moyenne, due à une stabilité politique relative, le niveau élevé des cours du pétrole et l’augmentation rapide des dépenses publiques. La tendance a été inversée de 1986 à 1994 par suite de la baisse des prix des hydrocarbures, de la lenteur et de l’inconstance des réformes et de la violence politique. Le PIB hors hydrocarbures (PIBHH) a chuté en moyenne d’environ 1 % par année entre 1986 et 1994. La chute subite des cours du pétrole survenue en 1986 a eu un effet de dégradation sur les conditions économiques et sociales. Cette situation a perduré durant une décennie. Au lieu d’un ajustement progressif pour palier à l’érosion des recettes d’exportation, les autorités ont 29 maintenu des politiques d’expansion budgétaire et monétaire, engendrant de l’inflation, un endettement important et une intensification des restrictions sur les importations. Le secteur hors hydrocarbures représente deux tiers du PIB et 98% des emplois. Mais il ne produit qu’une part négligeable des exportations.
La croissance du PIB réel hors hydrocarbures a ensuite augmenté depuis 2001, affichant un taux annuel de croissance d’environ 5,5% en moyenne au cours de la période 2002 – 200512. Cependant, cette performance est restée modeste par rapport à celle affichée par la plupart des autres pays producteurs de pétrole de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). L’Algérie pourrait faire mieux en cette matière. La croissance économique hors hydrocarbures a connu une progression légère, en 2007 s’établissant à 6,5% contre 5,5% en 2006. L’attractivité de l’économie algérienne hors hydrocarbures est limitée : l’essentiel des investissements directs étrangers se situe dans les secteurs du pétrole et du gaz. La dépendance de l’économie par rapport aux hydrocarbures (50% du PIB et 60% des recettes budgétaires) induit une faiblesse du tissu productif interne (l’industrie hors hydrocarbures ne représente que 5,8% du PIB), et d’autre part, la volatilité et l’instabilité de la croissance.