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Concept de l’éducation selon les philosophes de l’Antiquité
Les premières réflexions sur ce que doit être l’école naissent en Grèce pendant l’Antiquité. De nombreuses écoles de philosophie sont ouvertes (Aristote, Socrate, Platon). Leur objectif n’est plus
seulement d’inculquer des savoirs préétablis, mais aussi et surtout d’amener les élèves à réfléchir et de faire progresser les connaissances.
Pour le philosophe grec Socrate (470 à 399 avant Jésus Christ), tous les vices proviennent de l’ignorance. Pour lui, la connaissance ne se trouve pas dans les livres, elle se construit par le raisonnement et par le
contact avec l’enseignement direct d’un maître. C’est ainsi que « le pédagogue », un esclave chargé d’accompagner les enfants à l’école fut introduit dans l’encadrement et l’éducation des enfants. Cet esclave ou pédagogue fut chargé d’enseigner et de former l’enfant, pour devenir un homme « beau et courageux » (kalos kagathos), par la pratique des sports. Il est bon de remarquer que l’enseignement du temps de Socrate est toujours réservé à un petit nombre d’individus. Les principes de la pensée grecque se tournent vers l’élitisme et mettent en valeur la formation de l’individu et du citoyen. Socrate définit la démocratie comme un régime politique fondé sur la souveraineté des citoyens élisant librement leurs représentants.
Socrate et ses disciples (tels que Platon, 428 à 347 avant Jésus Christ, et Aristote, 384 à 322 avant Jésus Christ), veut aussi développer les qualités de raisonnement et d’expression des adolescents afin de parfaire leur formation de citoyens capables d’exercer la démocratie.
Concept de l’éducation après Jésus Christ
Les humanistes du XVIe siècle et les philosophes du siècle des lumières de Louis XIV s’inspirent des auteurs de l’Antiquité sur le concept de l’éducation. Ils mettent l’Homme, et non Dieu, au centre du monde.
Des écrivains comme Montaigne5et Rabelais6 ont une nouvelle conception de l’éducation, qui consiste à donner une formation complète de l’individu (tous les arts, toutes les sciences, mais aussi le corps).
Des philosophes comme Rousseau pensent que chaque élève doit découvrir le savoir librement et sans contrainte. D’autres philosophes insistent pour que chaque individu puisse réaliser son potentiel au sein de la société et participer à la vie politique. C’est ainsi que la Révolution française prône la mise en place de l’école pour tous, gratuite et obligatoire, car l’instruction est essentielle pour la démocratie et s’adresse à tous les individus sans exception, y compris les filles.
Le XIXe siècle marque un tournant pour la conception de l’éducation en Europe. En effet c’est le siècle où l’enseignement secondaire et universitaire public fut créé par Napoléon. Toutefois, l’enseignement primaire reste privé et payant pour l’essentiel, toujours à la charge de l’Église. Or la plupart des enfants de familles modestes sont contraints de travailler à l’usine.
La révolution industrielle engendre une nouvelle orientation de l’éducation à cause des progrès techniques et des nouvelles innovations dans l’industrie. Les progrès techniques et l’industrialisation croissante changent radicalement les besoins des sociétés européennes en matière d’éducation. Les entreprises ont besoin de recruter des ouvriers et des cadres de mieux en mieux formés.
Depuis la fin du XIXe siècle, les réformes favorables à l’instauration de l’école pour tous, aboutissent à l’adoption des lois Jules Ferry (1880-1882) qui décrètent une école primaire publique, laïque, gratuite et obligatoire, pour les filles comme pour les garçons.
En règle générale, l’accès à l’éducation restait un privilège réservé aux classes supérieures de la société. Parallèlement, de petites écoles commençaient à dispenser une éducation rudimentaire en langue vernaculaire, spécifique à un pays ou à une collectivité, linguistique qui se rapporte au dialecte local. Dans les villes à caractères marchandes, une formation professionnelle était dispensée à travers les corporations où se côtoyaient maîtres, compagnons et apprentis. On assiste à une démocratisation de l’éducation.
Education : embryon du droit de l’homme
À l’aube du IIIe millénaire, l’UNICEF, à travers la Convention internationale des droits de l’enfant qui est une des priorités de l’ONU, doit faire en sorte que tous les enfants du monde, filles comme garçons, aient accès à un enseignement primaire et secondaire. La nécessité de transmettre le savoir a toujours existé. Le droit à l’éducation devient un droit de l’homme et un droit de l’enfant. Le droit à l’éducation est finalement reconnu dans le monde au milieu du XXe siècle.
Concept actuel de l’éducation
Le concept de l’éducation peut être rapproché de la notion d’apprentissage. L’apprentissage englobe « toute amélioration des comportements, de l’information, du savoir, de la compréhension, des attitudes, des valeurs ou des compétences7» Il recouvre l’ensemble des activités qui visent à apprendre et à acquérir un savoir-faire.
L’éducation comprend quatre grands domaines à savoir: le savoir, le savoir-faire, l’être et le savoir-être. Le savoir se réfère aux connaissances intellectuelles, le savoir-faire aux compétences pratiques, l’être à l’état biologique, physique et psychique d’un individu et le savoir-être à la capacité de produire des actions et des réactions adaptées à la société humaine et à l’environnement.
En outre, les théoriciens en éducation peuvent être classés en quatre courants de pensée, à savoir le behaviorisme, le cognitivisme, le constructivisme et le socioconstructivisme.
Le behaviorisme ou bien le comportementalisme est une approche par objectifs. Il met l’accent sur l’apprentissage visant à une modification durable des comportements individuels qui sont influencés par des conditions de l’environnement dans lequel l’individu apprenant vit. Cette modification se fait par conditionnement et par répétition.
Le cognitivisme a été développé par Bruner, Tardif, Piaget et Vygotskin et dont le cadre de référence est le traitement des informations présentées par l’environnement de l’apprenant et qui lui permet de développer lui-même et ses compétences à partir des ressources cognitives.
Le constructivisme correspond à ce que l’apprenant construit ses connaissances en réfléchissant sur les actions et leurs résultats de façon à pouvoir s’adapter à des nouvelles situations grâce aux modifications de ses connaissances.
Le socioconstructivisme met l’accent sur l’influence des interactions sociales sur le processus de construction de connaissances. Comme le constructivisme, elle a comme finalité l’adaptation.
Par ailleurs, le système éducatif varie selon le temps et selon l’espace. Mais en général, on peut distinguer: l’éducation prise en charge par la famille pendant la petite enfance où se fait l’apprentissage de la langue orale et des rudiments du savoir-vivre nécessaire à la vie sociale, l’éducation pour les enfants qui concerne marginalement les adultes, l’éducation prise en charge collective pendant l’enfance pour l’apprentissage de rudiments légaux, religieux et culturels et la spécialisation par l’apprentissage chez un maître ou collectivement pendant l’adolescence.
Le secteur de l’éducation est composé de quelques niveaux, à savoir l’éducation primaire ou infantile, l’éducation secondaire et l’enseignement supérieur ; à cela s’ajoute les enseignements techniques. L’éducation primaire est destinée pour les enfants débutants. L’éducation au niveau secondaire consiste à élargir les connaissances des adultes. Tandis que l’enseignement supérieur et l’enseignement technique permettent aux jeunes diplômés de faire face à leur vie professionnelle. Cependant, ils ne sont pas toujours synonymes de formation professionnelle.
Typologie d’éducation
L’éducation revêt plusieurs formes comme l’éducation populaire visant à favoriser des pratiques citoyennes pour réduire les inégalités d’accès au savoir et à la culture en vue d’une transformation sociale; la psychoéducation ou l’éducation thérapeutique correspondant à l’éducation et la formation d’une personne souffrant d’un trouble psychiatrique et ayant pour but de l’aider à prendre soin d’elle-même avec un meilleur traitement et une réadaptation, mais en général elle est soit formelle, soit non formelle ou informelle.
Education populaire
L’éducation populaire est liée à la définition habituelle de la démocratie, c’est-à-dire elle correspond à l’éducation populaire qui est l’éducation du peuple, par le peuple, pour le peuple. Dans ce type d’éducation, l’affirmation « Personne n’éduque personne, personne ne s’éduque seul, les hommes s’éduquent ensemble par l’intermédiaire du monde » de Paolo Freire est justifiée, là où l’individu et le peuple sont à la fois sujets et objets de l’acte éducatif. L’éducation populaire contribue efficacement à la transformation sociale et politique. Elle possède quatre missions différentes qui sont : la conscientisation, l’émancipation, l’augmentation de la puissance d’agir et la transformation sociale et politique.
Par ailleurs, il existe trois principes sur lesquels ce type d’éducation repose, qui sont : l’accès du plus grand nombre aux savoirs et à la culture, l’accès lié à l’exercice de la citoyenneté et le développement en dehors du cadre scolaire.
Education formelle
Définition
L’Education formelle est définie comme étant l’éducation légale, une éducation régie par une loi formelle, et qui peut être définie à partir du concept « enseignement ». En fait, enseigner est le fait de faire acquérir à une personne la connaissance ou la pratique.
Pour l’Etat malgache, elle est définie par la loi 94-0338du 13 mars 1995 portant orientation générale du système d’éducation et de formation à Madagascar qui stipule dans son article premier que l’éducation est un droit reconnu à toute personne : enfants, adolescents et adultes. L’article 22 formule cette définition de la manière suivante : « Les besoins d’apprentissage fondamentaux des enfants, des adolescents et des adultes sont variés, et il convient pour les satisfaire de recourir à des systèmes de formation diversifiés : comme l’enseignement ou l’éducation formelle ».
Selon l’UNESCO (2004), l’éducation formelle « désigne l’enseignement dispensé dans le système des écoles, lycées, collèges, universités et autres établissements d’enseignement organiséquiconstituenormalementune«échelle»continued’éducationàtempscompletpourles enfants et les jeunes et débute en général à l’âge de cinq, six ou sept ans et se poursuit jusqu’à 20 ou 25 ans9.»
Composantes
L’enseignement peut être dispensé par des entités privées ou publiques. Il est composé par :
L’enseignement du premier degré : défini comme la préparation à la vie scolaire. Premièrement, le préscolaire qui est un enseignement facultatif est dispensé dans des écoles de la maternelle ; il est attribué aux enfants de 2 à 6 ans pour les enseigner ce qu’est la vie en collectivités (socialisation de l’enfant). Deuxièmement, l’enseignement primaire élémentaire est dispensé aux enfants de 6 à 11 ans afin de les induire vraiment dans l’apprentissage des logiques de base de la vie courante. Il est reparti en cours préparatoire, cours élémentaire et cours moyen. Il est caractérisé par l’obtention du diplôme de CEPE : le certificat de fin d’études dans l’enseignement du premier degré et une transition vers l’enseignement du second degré.
L’enseignement du second degré comprend deux cycles. Le premier cycle, subdivisé en deux cycles : cycle d’observation (6e et 5e) et cycle d’orientation (4e et 3e), intègre les élèves de 11 à 15 ans. A la fin de la classe de 3e se passe un examen du BEPC afin d’entrer dans la classe de seconde. Le second cycle intègre les élèves de 15 à 18 ans. Il est plus une orientation vers l’étude supérieure. A la fin du second cycle, l’élève passe à l’examen du baccalauréat dont le diplôme est nécessaire pour accéder à l’enseignement supérieur.
L’enseignement supérieur comprend l’ensemble de toutes les formations post secondaires mettant l’accent sur l’approfondissement et la transmission des connaissances pouvant mener à la préparation d’une activité professionnelle hautement qualifiée.
Il est bon de souligner que la scolarité est obligatoire à l’âge de 6 ans. L’enseignement primaire élémentaire est aussi appelé enseignement de base et le premier cycle de l’enseignement du second degré est dit enseignement fondamental. Pour avoir la compétence d’enseigner, on doit être titulaire d’un diplôme de l’école normale niveau I pour les enseignants du premier degré c’est-à-dire le certificat d’aptitude à enseigner (CAE) dans l’enseignement de base et le diplôme de l’école normale niveau II ou le certificat d’aptitude professionnel à enseigner (CAPE) pour le second degré et pour l’enseignement supérieur, on doit posséder le doctorat du IIIe cycle en la matière.
Education informelle
Définition
Quand on parle d’informel, on doit se focaliser sur l’hypothèse de l’ambiguïté et le superflu du terme. Et donc, si on veut définir l’éducation informelle, on doit se référer à des notions d’influence et d’ambigüe qui peut être une source de connaissance des bons usages de la société. L’éducation informelle est la socialisation de l’individu dans la vie présente et future. L’éducation informelle est donc l’éducation
résultante des idéologies de la société, des groupes sociaux, de la famille en vue de construire le comportement et l’être d’un individu.
L’éducation informelle, quant à elle, regroupe des formations informelles susceptibles de modifier les attitudes, les comportements, les modes de pensée et les connaissances d’un individu. Elle est une conséquence automatique et naturelle de la vie quotidienne. Contrairement à l’éducation formelle et non formelle, elle n’est pas forcément intentionnelle et peut donc ne pas être reconnue, même par les individus eux-mêmes, comme un apport à leurs connaissances et compétences10. Les connaissances acquises dans cette éducation sont issues des études hors formelles dans un établissement d’enseignement postsecondaire.
L’UNESCO combine les notions de l’ « éducation non formelle » et l’ «éducation informelle» pour désigner une éducation à la fois extrascolaire et péri familiale, d’une éducation à tutelle institutionnelle indirecte. « Elle vise à mettre en synergie les ressources familiales, celles de l’environnement [établissements culturels et socioculturels, notamment] et celles de l’école. Elle se veut une éducation réparatrice autant que compensatrice11»
Les intervenants
On part de la famille car c’est la cellule de base de restructuration de la connaissance, des conduites d’un enfant. Il n’est pas obligatoire de fréquenter une école pour recevoir une éducation. C’est au niveau familial que se transmettent les valeurs propres d’une descendance.
Les groupes sociaux intègrent l’enfant pour la raison que les caractères de l’enfant, ses capacités et aptitudes se manifestent à travers la valeur d’existence de ce groupe et son importance aux yeux de l’enfant.
La société et toutes sortes d’influences se vérifie à la tenue d’un comportement dicté par ces influences. Le système de valeur de la société est l’un des concepts de mesure qu’un enfant (homme) prend en compte afin d’être accepté et d’intégré dans celle-ci ; ce système de valeur doit définir les éducations que la société et l’enfant (homme) ont en leurs possessions.
Selon Pierre Bourdieu12, l’éducation informelle peut se concrétiser : dans la notion de capital culturel qui intègre la manière d’être et la connaissance de l’individu ; et dans la notion de l’habitude qui est la résultante des apprentissages de conduite et des règles de la vie courante.
Réalité
Ce genre d’éducation se manifeste à travers l’individu par ses comportements et ses attitudes. On peut distinguer deux genres de manifestation de cette éducation informelle:
Le déterminisme sociologique ou holisme méthodologique13: il stipule que la cause du comportement d’un individu est déterminé par des faits sociaux antécédents et non parmi les états de la conscience individuelle.
L’individualisme méthodologique : il insinue que tous les phénomènes sociaux sont issus des reconstructions des motivations individuelles.
L’éducation non formelle
Définition
L’éducation non formelle intervient en dehors des principales structures d’enseignement et de formation, et, habituellement, n’aboutit pas à l’obtention de certificats officiels. Elle peut avoir lieu sur les lieux de travail ou dans le cadre des activités de groupe de la société civile. Elle peut aussi être fournie par des organisations ou services établis en complément des systèmes formels. Cette forme d’éducation concerne toute personne sans exception et n’est pas limitée par l’âge d’un individu. Ses durées ne sont pas déterminées.
D’après la conception de l’UNESCO, selon les contextes nationaux, ce type d’éducation inclue des programmes éducatifs pour l’alphabétisation des adultes, l’éducation de base des enfants non scolarisés, la transmission des connaissances utiles, des compétences professionnelles et une culture générale. L’éducation non formelle est à durée variable et peut être ou ne pas être sanctionnée par un certificat des acquis de l’apprentissage effectué. C’est une formation d’alphabétisation et d’insertion à la vie socio-économique.
Organisation
La mise en œuvre de l’éducation non formelle suppose la collaboration entre les différents intervenants ayant des tâches respectives. Ces ressources humaines comprennent d’une part les alphabétiseurs et les formateurs des alphabétiseurs et d’autre part les adultes apprenants et les groupes défavorisés.
Table des matières
PREMIERE PARTIE : LES CONCEPTS DE BASE SUR L’EDUCATION
CHAPITRE 1: LES DIFFERENTS CONCEPTS DE L’EDUCATION
Section 1 : Approche historique de l’éducation
Section 2 : Typologie d’éducation
Chapitre II : La politique de l’éducation actuelle
Section 1 : Les grandes lignes de la politique éducative actuelle
Section 2 : LES DEFIS AUTOURS DE L’EDUCATION
1- Les priorités de l’assistanceinternationale
CONCLUSION PARTIELLE DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : HISTOIRE DE L’EDUCATION A MADAGASCAR
Chapitre I : L’éducation avant la colonisation
Section 1 : Avant 1820
Section II : DE 1820 à 1896
Chapitre II : Pendant la colonisation
Section 1 : 1896-1960
Section II : 1960 : Les points de ruptures et de continuité
Chapitre III : Bilan d’efficacité interne des systèmes éducatifs de 1960 à 1997
Section 1 : De la Première à la DeuxièmeRépublique
Section 2 : La 3ème République
1- Pédagogie parobjectifs
CONCLUSIONPARTIELLE DE LADEUXIEME PARTIE
TROISIEME PARTIE: ANALYSE STRUCTURELLE DU SYSTÈME ÉDUCATIF MALGACHE
Chapitre I : Le système éducatif malgache :Structure et état deslieux
Section 1 : Caractéristiques du système éducatif Malgache
Section 2 : Etats des lieux du système éducatif malgache
1- Evolution dusystèmeéducatif malgache
Chapitre II : Evaluation du système éducatif Malgache
Section 1 : Les points faibles
Section 2 : Les points forts du système éducatif malgache
Section 3 : Perspectives pour l’amélioration du système éducatif malgache
Chapitre II: Recommandations d’action et d’orientationpolitique
Section 1: Priorisation de l’éducation
Section 2: Les défis àrelever
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE