LA PLACE DE L’ORTHOPHONIE DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA DYSPHONIE SPASMODIQUE

LA PLACE DE L’ORTHOPHONIE DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA DYSPHONIE SPASMODIQUE

Matériel et méthode

Nos recherches nous ont amenées à rassembler un maximum de références scientifiques autour de la dysphonie spasmodique, du tremblement essentiel de la voix et de leur prise en charge. Nous avons également élargi notre champ de recherche aux dystonies et dysphonies de manière plus générale afin d’effectuer des liens entre les méthodes de prise en charge proposées pour ces pathologies et ce que nous connaissons de la physiopathologie de la dysphonie spasmodique et du tremblement essentiel de la voix. Au total, 103 de ces références nous ont permis de proposer des axes d’évaluation et de prise en charge orthophonique de la dysphonie spasmodique et du tremblement essentiel de la voix. Nombre de références utiles Références notables Contenu Evaluation orthophonique de la dysphonie spasmodique et du tremblement essentiel de la voix 24 Barkmeier-Kraemer et Clark 2017 Propose une trame d’évaluation et en donne les différentes modalités Faham et al. 2019 Propose une comparaison des tests permettant l’évaluation de la qualité de vie liée à la voix Baylor et al. 2005 et 2007 Exposent l’importance de l’évaluation des conséquences psychosociales de la dysphonie spasmodique sur la qualité de vie Cannito et al. 2013 Propose une trame d’évaluation de la parole et une comparaison des spécificités du voisement dans la dysphonie spasmodique en adduction et en abduction Le Huche et Allali 1990 Fournit des précisions et conseils sur la passation de l’évaluation et sur les signes à repérer concernant la dysphonie spasmodique Éducation du patient et de son entourage Gestion des effets secondaires de la toxine 38 Barkmeier-Kraemer et Clark 2017 Souligne le risque de fausse route et en explique le mécanisme Casper et Murry 2000 Traite de la prévention du forçage vocal à travers des conseils d’hygiène vocale

Evaluation 1. Anamnèse, auto-évaluation et examen moteur

Barkmeier-Kraemer et Clark (2017) fournissent les aspects principaux à prendre en compte lors de l’interrogatoire du patient dans le cadre de troubles hyperkinétiques. Cette même publication, associée à celle de Faham et al. (2019) soulignent l’importance de l’auto-évaluation par le patient de ses symptômes et de sa qualité de vie. Baylor et al. (2005 ; 2007) nous ont permis de déterminer les points spécifiques à aborder lors de cette auto-évaluation. Barkmeier-Kraemer et Clark (2017) posent la structure de l’évaluation motrice de la parole, soulignant les points importants à relever. Ils conseillent également de procéder à un examen des réflexes. Cette publication, associée à celle de Cannito et al. (2013) et à celle de Snow et Guardiani (2019), proposent de pratiquer un examen des praxies bucco-linguo-faciales. 2. Evaluation de la parole En ce qui concerne l’évaluation de la parole à proprement parler, Barkmeier-Kraemer et Clark (2017) en posent les bases. Cette publication, complétée par celles de Cannito et al. (2012 ; 2013) et Le Huche et Allali (1990), nous ont permis de faire une liste des différentes tâches vocales pertinentes pour procéder à cette évaluation. Par ailleurs, Le Huche et Allali (1990) présentent les caractéristiques globales de la voix d’un patient avec dysphonie spasmodique, et les comparent avec une dysphonie dysfonctionnelle. En effet, cette publication et celle de Sapienza et al. (2000) soulignent la présence d’une variabilité de la qualité vocale en fonction des tâches effectuées dans la dysphonie spasmodique, une variabilité qui n’existe pas dans la dysphonie dysfonctionnelle. Cannito et al. (2013) souligne l’impact du voisement dans la dysphonie spasmodique, en comparant les formes en adduction et en abduction. Divers auteurs exposent l’intérêt de certains matériels d’évaluation. Ainsi, Barkmeier-Kraemer et Clark (2017) préconisent l’utilisation de voyelles tenues, permettant de tester la coordination pneumophonique, tandis que Berardelli et al. (1998) et Cannito et al. (2013) préconisent l’utilisation de la répétition rapide de mots. Enfin, Barkmeier-Kraemer et Clark (2017) exposent la nécessité d’évaluer l’intelligibilité du patient, dont l’objectif serait entre autres de déterminer la présence d’une éventuelle dysarthrie.

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