LA PLACE DE L’ELEVAGE BOVIN
L’espèce bovine est représentée par des mammifères à la silhouette massive, de taille et de poids variables selon les races. Une vache mesure de 1 m à 1,40 m en moyenne, pour un poids de 250 à 800 kg. Le bœuf atteint un poids moyen de 800 kg, et le taureau peut peser jusqu’à 1 tonne. Le front est bombé, et le mâle comme la femelle porte deux cornes creuses de part et d’autre du chignon. Les babines forment un système de râpes et de papilles qui se prolonge dans la panse. Herbivore, l’espèce bovine ne possède ni incisives, ni canines supérieures. Ses incisives inférieures sont coupantes et dirigées vers l’avant. Les molaires, dont la surface présente divers reliefs, travaillent à la façon d’une râpe. Le déplacement latéral de la mâchoire inférieure est à l’origine des mouvements caractéristiques de la rumination. La langue protractile (étirable vers l’avant) permet notamment aux animaux de nettoyer leurs naseaux. Chez la femelle, les glandes mammaires, au nombre de quatre, sont enfermées dans une même enveloppe protectrice, formant le pis, véritable outre à lait, située sous le ventre, en arrière. Le veau tète aux « trayons », en forme de doigts de gant de 5 à 10 cm de long et 2 à 3 cm de diamètre.
Une digestion particulière : la rumination
Les membres de l’espèce bovine sont des ruminants. À l’instar des autres mammifères, ils ne possèdent pas les enzymes nécessaires à la digestion de la cellulose des plantes : leur système digestif abrite des milliards de bactéries qui, elles, possèdent ces enzymes. Comme les autres ruminants, vache, bœuf et taureau ont un « estomac » divisé en quatre compartiments distincts : la panse, le réseau, le feuillet et la caillette — cette dernière jouant le rôle de l’estomac (au sens strict) des autres mammifères. La panse (ou rumen), divisée en deux sacs, ventral et dorsal, peut contenir jusqu’à 150 litres d’aliments ; c’est elle qui renferme les bactéries nécessaires à la digestion de la cellulose. Elle brasse les aliments et assure une pré digestion, affinée ensuite par le feuillet (ou livret). Le réseau (ou bonnet), carrefour entre l’œsophage, le feuillet et la panse, broie les aliments ; il a une capacité de 8 à 11 litres. Le feuillet régularise le transit et prépare les aliments à la digestion vraie, assurée dans la caillette, qui les dissout grâce à la sécrétion du suc gastrique. Après passage dans la panse, les aliments remontent à la bouche par un mécanisme qui fait intervenir le réseau et l’œsophage : c’est la rumination. Une nouvelle mastication a alors lieu, qui nécessite de grandes quantités de salive. Les aliments font ainsi plusieurs allers et retours de la panse à la bouche. Enfin finement broyés, ils passent alors dans le feuillet, puis la caillette. La digestion se poursuit dans l’intestin grêle, le gros intestin, puis la vésicule biliaire et le pancréas. Les animaux passent la plus grande partie de leurs journées à ruminer et au total, le système digestif peut contenir 300 litres d’aliments. La mise basse du veau est appelée vêlage. Le premier vêlage d’une femelle a lieu le plus souvent entre 26 et 36 mois. Elle peut ensuite donner le jour à un veau par an, après une gestation d’environ 9 mois. Le sevrage du jeune intervient vers 6 ou 9 mois, âge auquel il commence à brouter (on parle de « broutard »), et sa puberté vers 12 à 13 mois. Aujourd’hui, dans les élevages, l’insémination artificielle remplace souvent la 7 reproduction naturelle, dans le but de sélectionner les spécimens les plus performants (en termes de production de lait ou de viande). Avec le contrôle et les traitements contre la fièvre aphteuse, le charbon et la brucellose, l’espèce bovine a, à l’heure actuelle, une longévité pouvant dépasser 20 ans. L’espèce bovine est née de la domestication de l’aurochs, il y a environ 8 000 ans, au Moyen-Orient. Par sélections successives sont apparues les premières races bovines. Au début du XIXe siècle, on dénombre plusieurs races dans le monde, chacune liée à un terroir. À la suite de l’introduction du bétail hollandais et anglais, puis des croisements successifs, leur nombre atteint la cinquantaine en 1865. La fin du XIXe siècle voit l’apparition des premiers livres généalogiques décrivant avec précision la taille, la couleur de la robe, la forme de la tête et la morphologie de chaque race bovine.
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