LA PHILOSOPHIE DE VALORIS ATION DU NFM REFLEXIONS ET PRATIQUES PO UR BRISER L’INVISIBILI TE DES COLLECTIONS (1988-1990)
L’équipe du NFM sous la direction de Blotkamp et De Kuyper m odifie à jam ais l’accès aux archiv es film en entrep renant l’inventaire physique des archives et co mpris à travers un visionnage approfondi du stock de fi lms. La redécouverte des film s muets en couleur et en fragments devient le déclencheur d’une transformation majeure de leur politique de préservation. Nous observons aussi bien une continuité qu’une rupture avec certaines pratiques au Musée dans trois questions bien imbriquées entre 1988 et 1990. D’abord, les choix de film s à préserver sont associés étroitement à la programm ation. La nouvelle Direction de Blotkamp s’installe en 1987 et elle développe une politique qui consiste à préserver pour montrer les collections. (I) Dans un deuxième axe, l’équipe consolide les ba ses d’une philosophie des archives à travers son programme d’idées et une série de rem ontages en dérivés. Parmi cette équipe, De Kuyper et Delpeut partagent en partic ulier leurs réflexions comm e la mise en place de nouvelles pratiques de restauration et de programm ation de leurs collections de film s muets aussi atypiques et en fragments. (II) Enfin, la compilation joue un rô le stratégique pour valoriser les film s muets à travers des programmes en salle des restau rations et des ré alisations basées sur d es archives. Delpeut commence à remonter pour rendre accessibles d’une autre façon, leurs films muets préservés, en particulier, de copies des pi onniers néerlandais dont notamment OP HOOP VAN ZEGEN (1918), sans perdre de vue une partie de leurs ar chives fragmentées.
Ces cinéas tes deviennent change dans trois sens. D’abord, ces archiv istes enregistrent de façon inédite la documentation dérivée sur l’ensemble du pro cessus de préservation. Ensuite, l’équipe collabore d’une nouvelle façon avec le m ilieu des cinémathèques comme des laboratoires. Et troisièmement, la structure d’ accès et diffusion du Musée étant indispensable à m odifier, la Direction transforme ses outils de communica tion en vue de la programm ation en salle comme pour leur agenda de recher che. Leur objectif principal, c’est que ces film s peu à peu transformation de la politique de préservation menée jusque là dans le Musée. D’un côté, cherchant la représentativité des collections, ils poursuivent l’ échange et la conservation des films à l’étranger faute de moyens financiers et techniques. D’un autre côté, la Direction tente de garder au même moment, un équilibre en sélectionnant d’autres films à préserver aux Pays- Bas. Le Musée met en place une autre m anière de collectionner et de restaurer. Ces pratiques provoquent des conséquences inat tendues. L’Affaire Desm et éclate suite à la politique de conservation exercée à l’étranger. D’abord, la Musée ne peut pas tout préserver à cause de rais ons budgétaires. Elle décide de poursuivre la conservation d’une partie représentative de la collection Desmet en laissant certains films nitrate sous la responsab ilité des ciném athèques des nationalités correspondantes. Le fait d’échanger ces copi es provoque l’Affaire Des met. Pendant le Giornate del Cinem a Muto en 1989 à Pordenone , Karel Dibbets, historien et m embre de l’administration du Musée, annonce qu’il le qu itte n’étant pas d’acco rd avec le p lan de sacrifie une partie du rest e en pleine redécouverte. 271 Malgré cela, la direction garde la volonté d’équilibrer la sélection des films atypiques à prés erver. Blotkamp met en place une conception différente de collectionner le cinéma. Blom témoigne du fait que la Direction considère que le film en lui-même peut représenter un Une copie noir et blanc et en couleur, un drôle de film de détectives de Harry Piel, appartient également à la collection. C’est DAS ABENTEUER EINES JOURNALISTEN (Kinoskop Film , Allemagne, 1914). Dram e où un journaliste amoureux se lan ce dans une série d’ aventures pour sauver un scientifique kidnappé, dont sa nouve lle technologie secrète est convoitée. Le s tyle de Piel comme comédien et réalisateur est caractérisé ainsi par l’his torien S. Kracauer: “ Rencontrer des acteurs familiers à des amateurs contemporains du cinéma d’un passé devenu histoire est une étrange expérience : ce qui fut une fois notre vie est maintenant au dépôt et nous avons passé notre chemin sans presque le savoir (…) qui ont défilé sur l’écran pendant la 1e guerre mondiale- et ce sont des silhouettes irrévocablement séparées du jour d’aujourd’hui. (…) Autre personnage de ces premiers jours, Harry Piel, surnommé le Douglas Fairbanks allemand. Il fit son apparition au milieu de la guerre en tant que héros de Unter Heisser Sonne (Sous un soleil ardent), un film dans lequel il forçait plusieurs lions (…) à succomber sous son charme. Il semble que dès le début Piel ait trouvé le personnage qu’il allait incarner à l’avenir : celui d’un casse-cou chevaleresque excellant à défaire des criminels pleins de ressources et à sauver d’innocentes jeunes filles. Quand il se montrait un habit du soir, il incarnait les rêves de petite fille de parfait gentleman, et le charme viril qu’il irradiait était aussi sucré que le bâtons de guimauve qui, dans les foires européennes, font les délices des enfants et des esthètes blasés.