La PF et les hommes dans le monde
Lors des conférences tant au Caire qu’à Pékin, les gouvernements ont insisté sur l’importance d’un partenariat homme femme dans le cadre de la vie productive et de procréation. Pour que les femmes et les hommes soient sur le pied d’égalité, respect et consentement mutuel mais aussi partage de responsabilité vis-à-vis du comportement sexuel et de ses conséquences sont nécessaires. Mais pourquoi les hommes en Afrique sont-ils en majeure partie apathiques visà-vis de la PF ? Nombre de chercheurs attribuent ce fait à l’histoire de la PF sur le continent où les programmes de PF ont eu tendance à ne s’adresser qu’aux femmes comme seules cibles. Aussi dans la plupart des pays de la région, les services de PF sont largement offerts dans les unités prénatales des hôpitaux publics où en général les hommes se sentent mal à l’aise lorsqu’ils doivent se mêler aux femmes et aux enfants. Les préjugés parmi les personnels de santé contre la participation des hommes aux activités de PF constituent un obstacle de taille .
Utilisation de la contraception chez les hommes
Dans le monde entier, les condoms et la vasectomie sont les méthodes contraceptives les moins utilisées de toutes.
Pour ce qui est des préservatifs, il a été constaté que la plupart des hommes à travers l’ensemble du continent ont recours à cette méthode pour se protéger contre le SIDA et IST que pour éviter les grossesses indésirables (9). Au Japon, les condoms sont la principale méthode de PF, 46% de tous les couples mariés les utilisent . A l’instar de la plupart des autres méthodes, l’utilisation du condom est faible dans la majeure partie de l’Afrique subsaharienne. Les exceptions sont l’Ile Maurice où environ 13 % dépendent des condoms (10). Pour la vasectomie, elle est très utilisée en Corée du Sud, à hauteur de 12% des couples mariés, en Nouvelle Zélande pour 18% des couples, au Canada 16% des couples. Dans tous les pays de l’Afrique Subsaharienne, moins de 1% des couples mariés dépendent de la vasectomie. L’utilisation des méthodes traditionnelles est probablement plus importante que ne laissent penser la plupart des enquêtes. Une des raisons étant que les méthodes traditionnelles, surtout le retrait sont souvent utilisées conjointement avec des méthodes contraceptives modernes. Par exemple, les femmes qui utilisent les contraceptifs oraux peuvent également pratiquer le retrait ou l’abstinence si elles oublient de prendre les pilules .
Connaissance des méthodes de PF chez les hommes
Les connaissances ne signifient pas forcement que le répondant sait utiliser la méthode, comprend son efficacité ou ses effets secondaires ou approuve son utilisation.
Dans la plupart des pays africains où une enquête EDS a été faite, les hommes possèdent des niveaux plus élevés de connaissances des méthodes contraceptives que les femmes (10). Tel que l’on peut s’y attendre, les hommes plus instruits sont plus susceptibles de connaître au moins une méthode et les hommes des zones urbaines ont de meilleures connaissances que les hommes de zones rurales (10). Ces hommes ont besoin de plus d’information sur la PF. Ils sont peut être au courant de la contraception moderne, mais souvent, ils ont un grand nombre de questions quant à la fiabilité de méthodes spécifiques ainsi que sur leurs effets secondaires.
La communication entre époux
Les relations entre les sexes exercent un impact significatif sur la vie reproductive et sur la santé sexuelle des individus. A Madagascar, selon l’EDS 1997, 34,4% des couples n’ont jamais parlé de PF ensemble, 32,9% ont discuté une ou deux fois et 39,9% parlent souvent. Les femmes qui ont discuté le plus souvent de la PF avec leur partenaire sont celle de 25 à 29 ans (72%). Les proportions baissent au fur et à mesure que l’âge avance selon cette même enquête, les proportions des couples qui approuvent la PF sont plus importantes en milieu urbain (60%) qu’en milieu rural. Enfin, les couples dans lesquels les femmes sont instruites sont ceux qui sont le plus fréquemment en accord pour approuver la PF (62%).
Généralités sur la PF
Objectifs de la PF
➥ Réduire le nombre de grossesses non désirées et diminuer la mortalité maternelle imputable aux avortements. Cette prévention fera appel aux méthodes contraceptives modernes et naturelles. La contraceptive d’urgence faisant partie des techniques contraceptives disponibles sera systématique en cas de violence.
➥ Espacer les naissances : c’est la pratique qui consiste à maintenir un écart d’au moins deux ans entre la naissance des enfants. Ceci permet à la mère de se rétablir et de prendre soin de son enfant.
➥ Limiter les naissances : pour alléger le fardeau de la mère.
Le choix des méthodes
Le choix éclairé
Le principe de choix éclairé est reconnu sur le plan international et se fonde sur les droits de l’homme. Selon la définition de Engerhealth (ex AVSC International) la démarche par laquelle une personne parvient à une décision en matière de soin et de santé est un choix éclairé quand elle se fonde sur l’accès à toutes les informations dont le client pense avoir besoin et qu’il comprend également.
Cette démarche doit amener la personne à prendre en toute liberté une décision informée pour savoir si elle désire ou non obtenir des services de santé, et dans l’affirmative, quelle méthode ou intervention elle choisira et acceptera de recevoir.
Les points essentiels à aborder pour aider les clients à choisir une méthode
• Efficacité de la méthode
• Effets secondaires et complications
• Avantages et inconvénients
• Utilisation correcte de la méthode
• Date à laquelle il faut revenir au dispensaire pour une visite de suivi ou pour se faire réapprovisionner
• Capacité éventuelle de la méthode à protéger contre les IST et VIH .
Les informations sur la PF
Hommes et femmes entendent parler de la PF à la radio, à la télévision ou à travers les affiches, des articles de journaux ou d’autre média. Les conversations quotidiennes qui ont lieu au sein de divers groupes sociaux peuvent jouer un rôle important dans la décision que prend un individu qui commence à pratiquer la contraception. Les membres de la famille, les amis et les voisins sont des exemples de réseaux sociaux typiques . Les personnels de santé sont les principaux informateurs.
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