La période de la Guerre 1939-1945 à Villevêque et dans les environs

La période de la Guerre 1939-1945 à Villevêque  et dans les environs

Les effectifs mobilisés

1940, le 16 mars, une circulaire de la préfecture demande l’envoi pour le 27 mars suivant d’un état des soldats mobilisés afin que les familles perçoivent les allocations militaires. La réponse est : 46 mobilisés et 73 majorations pour enfants de moins de 16 ans.1940, nuit du 18 au 19 juin : passage à Soucelles, Villevêque et Pellouailles de la colonne des internés étrangers du camp de Meslay-du-Maine (Mayenne), en direction d’Angers. Les autorités militaires commandant le camp des internés civils étrangers (Allemands et Autrichiens) de Meslay-du-Maine (Mayenne), qui avait été ouvert le 2 septembre 1939 par le gouvernement de Vichy, reçurent un ordre d’évacuation le 15 juin avec comme objectif, rallier Montpellier. Mais faute de moyen de transport automobile suffisant et ferroviaire à Laval, l’exode se fera à pied en direction d’Angers pour 875 d’entre eux et leurs encadrement militaire (55 sous-officiers et soldats commandés par le capitaine Langeard). Le départ a lieu le 17 juin au matin, à 6 h 30. La première étape les conduit à Miré par Grez-en-Bouère et Bierné (20 km). La seconde étape devait les conduire à Montreuil-sur-Loir par Contigné, Châteauneuf-sur-Sarthe et Etriché (20 km) et la 3e étape, à Angers par Soucelles, Villevêque et Pellouailles, soit encore 20 km. Mais dans la réalité, du fait de la rapidité de l’avance allemande, la colonne brûla la seconde étape et s’arrêta près de Pellouailles à 2 heures du matin le 19 juin ayant couvert une quarantaine de km dans la journée. Après quelques heures de repos la marche vers Angers reprit « sur une petite route parralèle à la grande route Paris-Angers…doublée par une colonne motorisée allemande qui emprunte la route nationale distante de quelques centaines de mètres. »Le mercredi 19 juin à 12 heures les internés valides venus à pied et les éclopés qui avaient été transportés par camion, empruntèrent le dernier train ayant quitté la gare d’Angers avant l’occupation allemande. Ils étaient au nombre de 1065 étrangers et 68 Français.
Cet événement, qui se déroula de nuit, ne semble pas avoir laissé un quelconque souvenir, à Soucelles, Villevêque ou Pellouailles ?

1940, le 19 juin : Occupation de la commune par les Allemands

Louis Maucourt signale dans son ouvrage sur « Soucelles baronnie d’Anjou » que les premiers Allemands à arriver furent des motards, bientôt suivis par des éléments autrichiens de cavalerie et ils cantonnèrent dans le bourg de Soucelles et aussi sans doute à Villevêque.
Je conserve le souvenir très précis de militaires allemands sur la place mais c’était plus tard, sans doute en juillet. La place était encombrée de chariots à quatre roues et bâchés de toile verte, style Western. On disait, de couleur « caca d’oie » !
L’ancien jeu de boules de l’hôtel Dubas, sur la Place, qui appartenait à ma grand-mère paternelle, avait été réquisitionné et il était occupé par deux rangées de chevaux cul à cul. Les litières étaient impeccablement tenues et pas un brin de paille ne traînait dans l’allée centrale. Un tas de fumier, monté au carré, trônait à l’entrée du jardin, à l’emplacement de l’extension de la mairie actuelle. Les soldats allemands nous offraient des bonbons et nous prenaient sur leurs genoux mais les adultes n’y tenaient pas du tout et s’y opposaient. Ils logeaient dans l’ancien hôtel également réquisitionné. Bernard Meslier se souvient : « Des souvenirs j’en ai quelques uns en effet comme tous les gosses du bourg qui dès 1939/40 circulaient au milieu des troupes allemandes stationnées devant la porte de notre maison de la Société des Lilas sur la place, toute proche de chez ton grand-père « le Père Pierre »; En 1940 j’avais sept ans et je me souviens d’avoir suivi avec Serge Beaumont je crois, de jeunes soldats allemands qui nous avaient emmenés pour goûter à leur cuisine qu’ils préparaient dans d’anciens jeux de boules dans le jardin de ton grand-père; ce au grand dam de ma maman toute pleine des souvenirs affreux racontés de la précédente guerre et qui pensait bien qu’on nous avait certainement empoisonnés »Il s’agissait de soldats autrichiens, précise Louis Maucourt. Il n’y eut ni bombardement ni combat sur le territoire de la commune. Le château de Pressiat, appartenant à Mme Veuve Robert Lafarge et situé en bordure de la R N 23 eut à subir les 19 et 20 juin 1940, l’intrusion d’un détachement de l’armée allemande qui mit au pillage le château et la basse-cour. Une vache Maine-Anjou de 6 ans et un taureau de 18 mois de même race, furent volés ainsi que 700 litres de vin rouge, 450 de vin blanc et 75 litres. d’eau de vie. (A M).M. Louis Maucourt donne les précisions suivantes dans son ouvrage sur « Seiches-sur-le-Loir », p. 278 : Le 19 juin, après la rencontre à Suette entre le préfet et les Allemands vers 13 h 15 « une heure s’écoule avant qu’ un groupe important de cyclistes allemands ne fasse halte à l’entrée de Suette. Après avoir vidé une partie de la cave d’Etienne Rabouin et commis quelques larcins chez ses voisins, la troupe va cantonner au château de Pressiat, entre Seiches et Pellouailles » .
Il se commit quelques déprédations chez des particuliers et les Allemands firent procéder à l’enlèvement des fils de cuivre de la ligne électrique alimentant l’éclairage du bourg. (A M).

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