LA PENETRATION DE L’ISLAM EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

LA PENETRATION DE L’ISLAM EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

La mise en œuvre d’une politique religieuse et diplomatique

Dès son retour des Lieux Saints de l’islam, le pèlerin le plus célèbre de l’histoire médiévale du Manding mit en œuvre une politique de construction d’édifices religieux publics, noua des relations internationales et diplomatiques. L’auteur de Masālik al-Absār, en effet, rapporte que Kankū Mūsā construit des infrastructures religieuses au Mālī. En effet, il y avait construit « des m osquées ordinaires, des mosquées cathédrales et des minarets, y ava it institué la prière du vendredi, la prière en assemblée et l’appel à la prière »333. c Abd Arrahmān as-Sac dī précisa : « A son retour, le prince passa par le Songhaï et fit bâtir, en dehors de la ville 331 – Op. cit. p. 14 332 – Selon l’historien burkinabé, Ki-Zerbo, Joseph Kankan Mūsā avait fait connaître le nom du Mali aussi bien dans le monde arabe qu’en Andalousie et en Europe. Ce qui est attesté par l’existence d’une route traversant l’Atlas et le désert aboutissant au Mali dans les cartes européennes comme celle du monde d’Angello Dulcert (1339).  de Kagho (Gao), une mosquée avec mihrâb où i l fit la prière du vendredi. Cette mosquée existe encore. Dans toutes les localités où il passa un ve ndredi, le prince avait eu coutume de procéder de cette façon »334. Ce fut ainsi qu’il bâtit, entre autres, la grande mosquée de Tombouctou dont le minaret est formé de cinq assises. Mahmūd Kāti renchérit : « Il bâtit la grande mosquée de Tombouctou, ainsi que celles de Doucoureï, de G oundam, de Direï, de Ouanko et de Bako »335. On ne peut pas s’empêcher de s’interroger si la construction de ces mosquées signifierait que ces dernières n’existaient pas du t out auparavant ou bi en si ce fut l’ampleur qui a attiré l’attention de ces auteurs pour mériter d’être soulignée ou bien, enfin, est-ce pour di re que, malgré une islamisation qui remontrait au roi manding Barmandāna, l’islam n’a pas encore pénétré véritablement la masse des peuples. De toutes manières, il participa largement à l a diffusion et à l’approfondissement de l’islam si l’on y ajoute les conquêtes déjà menées, selon alc Umarī, et qui lui avaient permis d’étendre la domination de l’islam aux territoires païens. « Son sabre et celui de ses soldats y o nt conquis vingt-quatre cités, dont dépendent des régions habitées, des villages et des centres de culture. […] Les habitants sont fort nombreux, une immense foule. Cependant si on la compare aux populations noires qui les entourent et qui s’enfoncent vers le Sud, elle est comme une petite tache blanche sur la robe d’une vache noire »336. Pourtant, à l’époque de Kankū Mūsā, l’empire musulman du Manding a atteint son niveau de développement le plus élevé. En effet, au point de vue de son étendue, il englobait au minimum douze provinces dont les plus célèbres et les plus importantes étaient Ghana, Tékrour, Kao-kao et Mālī. Et, de l’Ouest à l’Est, il s’ étendait de l’Océan Atlantique jusqu’au pays Haussa et du Sud du Sahara au Nord jusqu’à la forêt  guinéenne au Sud337. Sa longueur était d’environ une année de marche à pied, selon Kankū Mūsā lui-même ou plutôt quatre mois au moins sur une largeur égale, d’après le Cheikh Abū Sac īd ayant vécu pendant trente cinq ans dans la capitale, à Niani, et parcouru tout l’empire. Quant à l’armée, elle comptait cent mille hommes composés de cavaliers et de fantassins pour la plupart. L’armement de l’empereur était tout en or et composé de sabre, de lance, d’arc, de carquois et des flèches. Si l’on y ajoute les richesses du pays caractérisées particulièrement par l’or sur lequel l’empereur a un droi t exclusif et du c uivre constituant une source de taxes incomparables, on comprend mieux pourquoi al- c Umarī déclare que Kankū Mūsā est : « le plus important des rois nègres musulmans ; son pays est le plus vaste, son armée la plus nombreuse ; il est le plus puissant, le plus riche, le plus fortuné, le plus redoutable à ses ennemis, le plus capable de répandre autour de lui les bienfaits »338. Ce fut certainement la raison pour laquelle l’auteur du Tārīh al-Fattāš évoque que Kankan Mūsā faisait partie des plus grands sultans du monde en ces termes : « Nous avons entendu dire par la masse de nos contemporains qu’il y a eu au monde quatre sultans, non c ompris le sultan suprême (c’est-à-dire l’empereur de Constantinople), à savoir le sultan de Bagdad, le sultan du Caire, le sultan du Bornou et le sultan du Malli »339. Au plan international, il inaugura des relations diplomatiques avec ses homologues notamment le roi mérinide, Abū al-Hasan340. A cette époque, le Maroc jouissait d’une aura considérable dans le monde islamique. Selon Ibn Khaldun, les relations entre les sultans du Mali et du M aroc étaient aux beaux fixes. Ils étaient particulièrement unis par des relations amicales, politiques et culturelles ayant des 337 – Djibril Tamsir Niane précise qu’il existait un peuplement très important sur la côte atlantique. Des provinces maliennes de l’Atlantique et leurs dépendances étaient habitées par des peuples qui allaient de Gambie jusqu’aux côtes guinéennes parmi lesquelles on peut notamment citer la Gambie, la Casamance et la Guinée.  soubassements religieux et commerciaux. Ils s’envoyaient même des présents par l’intermédiaire de leurs représentants. En fait, Ibn Khaldun fait remarquer qu’au moins deux ambassades furent envoyées au Maroc au moment où l es deux voisins, le s Mérinides et les Mansā, étaient véritablement au faîte de leurs puissances. En effet, ce fut pourquoi, Mansā Mūsā, à l’occasion de la prise de Tlemcen et du Maghreb Central par le sultan des Mérinides, envoya à s on homologue une ambassade composée de deux chefs de guerre accompagnés d’un interprète pour le féliciter. En effet, « Un interprète appartenant à la nation des Macîn, peuple sanhadjien établi dans le voisinage du pays des Noirs, fut chargé de porter cet écrit au sultan, et il partit accompagné de deux guides, sujets du souverain de Melli »341, précisa Ibn Khaldun. Cette correspondance diplomatique officielle entre le Mali et le Maroc fut le premier du genre. En effet, voulant mettre en lumière sa puissance devant ses hôtes, après leur avoir réservé un excellent accueil, le sultan mérinide les combla de rares et précieux présents d’origine maghrébine. En réalité, on peut penser avec Ibn Khaldun qu’Abū al-Hasan, étant animé par un esprit d’orgueil, « aspirait à rivaliser les souverains les plus puissants, et il avait adopté d’eux l’usage d’offrir des présents aux monarques, ses égaux, et envoyer des ambassades aux rois des pays lointains. A cette époque, le roi de Melli était le plus grand des souverains nègres »

Dans le domaine intellectuel 

Cuoq, Joseph estime que des jeunes gens seraient probablement à Fès pour étudier les sciences religieuses. p. 124 118 Constituant les principaux personnages de la cour royale, les lettrés ont eu à jouer un rôle de premier ordre dans l’essor de la religion musulmane au Mali. Les fuqahā’ou les Qādī, les imām, le prédicateur (hatīb) et les savants (c Ulamā’), bref l’intelligentsia malienne symbolisait, à côté du pouv oir politique, une autorité intellectuelle et religieuse dans les villes les plus importantes comme Walāta, Tombouctou et Jenné, parmi d’autres. A – Les fuqahā’, les qādī et les imām Profitant de la prospérité du Mali et encouragés par l a politique d’intégration de l’empereur Mansā Mūsā, les fuqahā’(les jurisconsultes, docteurs en droit islamiques) affluèrent au Mālī et plus précisément à Tombouctou où ils occupaient des fonctions aussi importantes que variées. Cette ville, créée par les Touareg Maghcharen346, d’après l’auteur de Tārīh as-Sūdān, à la fin du Ve siècle de l’hégire ( XIIe siècle) , connut sa première dynastie avec le règne des gens du Mali. Elle fut une ville de tradition musulmane. « Jamais Tombouctou n’a été souillée par le culte des idoles ; sur son sol personne ne s’est jamais genouillé que devant le Clément. Elle est la retraite des savants et des dévots, le séjour habituel des saints et des hommes pieux »347, avertit le natif de Tombouctou, c Abd Arrahmān as- Sac dī. Peut-être c’est ce qui amena, Kankū Mūsā, lors de son pèlerinage à La Mecque, à y passer à l’aller et au retour. Pareillement, ce f ut le cas de notre globe-trotter, Ibn Battūta, à y mettre pied lors de son séjour au Mali en 1353/753. Il la décrit, pour la première fois, comme une ville berbère sous le commandement du farin mandingue en affirmant que :  » nous allâmes à la ville de Tombouctou qui se trouve à quatre mille 346 – L’historien Mody Cissoko, Sékéné attire notre attention sur cette déclaration de l’auteur et souligne que ce nom est inconnu des auteurs du Moyen Age à l’image d’al-Bakrī et d’al-Idrīsī. D’ailleurs, aujourd’dhui, il n’existe aucune tribu dans la boucle du Niger portant ce nom. Il conclut que le mot Maghcharen désigne un nom générique qui désigne non une tribu mais la classe sociale guerrière de la société targui en soutenant la thèse avancée par Dr Rihier et Houdas. 347 – Op. cit. p. 36 119 de distance du Nil et dont la majorité des habitants est composée de Masūfites porteurs de litām, voile couvrant le bas du visage. Le gouverneur est appelé Farba Mūsā ». 348 Plus particulièrement, Tombouctou brillait par la pléthore de jurisconsultes qui avaient pignon sur rue. Rappelons que le jurisconsulte c Abd Arrahmān at-Tamīmī qui avait accompagné Mansā Mūsā lors de son retour de La Mecque était obligé d’aller se perfectionner dans l’étude du droi t, à Fès, avant d’oser rejoindre Tombouctou349. Cependant, il ya lieu de faire remarquer qu’à l’époque des Mansā, Tombouctou n’était pas véritablement qu’un gros bourg qui n’était pas encore la capitale intellectuelle et religieuse qu’elle deviendra plus tard. En effet, les fuqahā’ étaient des conseillers ou secrétaires du roi de même que des qādī et des imām, et jouaient d’importants rôles dan la société. A cet effet, il y a lieu de rappeler que Mansā Mūsā s’attachait les services de ses conseillers fuqahā’ qu’il consultait avant de prendre ou d’exécuter une décision quelconque. N’avait-il pas recueilli l’avis d’un marabout de son entourage pour arrêter la date de son départ pour le pèlerinage aux Lieux Saints de l’islam comme précédemment annoncé? Cependant, n’est-il pas permis de se demander si les fuqahā’ jouaient pleinement leur rôle de conseillers ? Pour e n savoir plus, soulignons qu’ » il était d’usage au Mali, au temps de Mansā Mūsā, que quand l’un des habitants de ce royaume a élevé une jolie fille, il l’amène au roi comme servante à coucher ; et celuici en use sans mariage comme le roi de Yémen, d’après al-c Umarī, rapporté par alQalqašandī 350, comme suit: << أنه حكى له أن من عادة أهل مملكته أنه إذا نشأ لأحد منهم بنت حسناء قدمها له أمة موطوءة فيملكها بغير تزويج مثل ملك اليمن >> Et, Mansā Mūsā n’était pas en reste même s’il l’abandonne après avoir été informé de l’illégalité de cet acte, renchérit l’auteur :  » Je lui ai dit que cela est interdit 348 – Op. cit. , p. 430 349 – Cf. supra, p. 109 350 – Op. cit. V, p. 285 120 au musulman ».  » Même aux rois? « , s’interrogea-t-il.  » Même aux rois et tu peux même recueillir l’avis des savants », lui répondis-je. », –  » Par Dieu, je ne le savais pas et je l’abandonne dès à présent », dit-il, poursuit l’auteur : << فقلت له إن هذا لا يحل لمسلم شرعا فقال ولا للملوك فقلت ولا للملوك واسأل العلماء فقال والله ما كنت أعلم ذلك وقد تركته من الان >>. Pourtant, les fuqahā’, supposés détenir les connaissances relatives au droit musulman, étaient bien présents. Ont-ils, par conséquent, préféré fermer l’œil sur cette pratique qui ne rime pas avec l’islam et caresser le roi au sens du poil ? Quoi qu’il en soit, cette attitude répréhensible du point de vue de la religion musulmane ne fut pas seulement l’apanage du roi . Car, Ibn Battūta, un t émoin oculaire, s’étonna d’avoir trouvé le juge de Walāta chez lui en compagnie d’une jeune femme, très belle. Le globe-trotter douta, hésita et désira de retourner sur ses pas, mais elle se mit à rire sans honte et le juge lui dit : « Pourquoi t’en iras-tu ? Celle-ci est mon amie »351. Les fuqahā’ assuraient aussi la fonction de qādī (juge) et d’imām (guide pour la prière). Le jurisconsulte El-Hadj était probablement le premier juge de Tombouctou.  » Il fut investi des fonctions de cadi de Tombouctou dans les dernières années de la dynastie des gens de Melli « 352, précise l’auteur de Tarīh as-Sūdān. En outre, si l’on en croit toujours à notre informateur, le jurisconsulte disposait en quelque sorte d’une force mystique, le pouvoir de rendre invulnérable. En effet, le natif de Tombouctou rapporte une histoire légendaire à la limite miraculeuse en racontant que le sultan de Mossi avait fait une expédition contre Benka. Ainsi « La population de cette localité sortit pour combattre l’ennemi, et à ce moment un certain nombre de personnes étaient assises auprès de El-Hâdj. Celui-ci prononça certaines paroles sur du millet et invita les assistants à en manger. Tous en mangèrent sauf une 351 – Op. cit. p. 388 352 – Op. cit. p. 121 seule personne, le gendre de El-Hâdj »353. Par conséquent, tout le monde revint saint et sauf, hormis la personne qui a refusé de manger le millet. Rappelons qu’auparavant Ibn Battūta rapporta que Mansā Mūsā, lors de son voyage de retour du pèlerinage « avait avec lui un juge de race blanche surnommé ‘Aboûl Abbās, mais plus connu sous le sobriquet d’Addocāly, ou natif de Doccâlah. Le sultan lui fit cadeau de quatre mille ducats pour sa dépense »354. Qui plus est, si l’on en croit l’auteur de Tārīh al-Fattāš, le Qādī possédait un droit de grâce et de châtiment. En effet, outre la ville de Tombouctou, l’auteur affirme, au XVIe siècle, que la ville de Jā’ située sur le Niger fut celle de jurisconsultes où  » le roi de Melli n’y pénétrait jamais et nul n’y exerçait l’autorité en dehors du câdi. Quiconque pénétrait dans cette ville était à l’abri de violences et des vexations royales, et même s’il eût tué l’un des enfants du roi, ce dernier n’eût pu lui réclamer le prix du sang. On la nommait la vile de Dieu ».355 De même, les jurisconsultes versés dans les sciences relieuses étaient choisis pour diriger la prière. A Tombouctou, à l’époque des Manding, ce furent les n oirs sudanais, docteurs en droit islamique, qui étaient les premiers occupants de cette fonction. c Abd Arrahmān as-Sac dī confirme : « le dernier imam nègre fut le jurisconsulte, le cadi Kâteb-Mousa. Il fut imam pendant quarante ans et durant ce temps il ne se fit suppléer à aucune prière, tant Dieu lui avait donné une santé vigoureuse »

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Le prédicateur et les savants

Comme les fuqahā’, le prédicateur occupait une place de choix au sein du protocole royal. Il fut chargé, entre autres, de délivrer un discours pendant les deux grandes fêtes religieuses358. Ce qui lui conféra de fait un respect quasi incomparable pour sa personne et sa maison même. Le prédicateur appelé aussi le hatīb, apparaît dans les cérémonies religieuses au premier rang. A l’oratoire, après la prière, il prononça le sermon. Ainsi, « le hatib descendit de sa chaire, il s’assit devant le souverain et parla longuement. Il y avait un homme qui tenait une lance à la main et qui expliquait à l’assistance, dans son langage, le discours du prédicateur. C’étaient des admonitions, des avertissements, des 357 – Ibid, p. 45 358 – Nous entendons par les deux grandes fêtes religieuses, celles de la rupture du jeûne et du sacrifice. 123 éloges pour le souvenir, une invitation à lui obéir avec persévérance, et à observer le respect qui lui était dû »359, précise Ibn Battūta en ces termes : << ثم نزل الخطيب وقعد بين يدي السلطان وتكلم بكلام كثير وهناك رجل بيده رمح يبين للناس بلسانهم كلام الخطيب وذلك وعظ تذكير وثناء على السلطان وتحريض على لزوم طاعته وأداء حقه >>. Fort de ce rang, le prédicateur fut un homme sans doute respectable et respecté voire craint de tous. Cela est ‘autant plus vrai que sa demeure était un refuge sûr et un lieu d’asile inviolable. Pour p reuve, une princesse éprouvant des craintes pour sa vie « chercha un asile dans la maison du prédicateur ; car c’est un usage reçu chez ce peuple que l’on se réfugie dans la mosquée, ou, à son défaut, dans l’habitation 359 – Op. cit. p. 410 124 du prédicateur »360, fit remarquer l’auteur oculaire de Rihla. D’où l’on peut affirmer sans grand risque de se tromper que le prédicateur constituait un facteur de paix, de stabilité, de médiation et de conciliation sociale. Quant aux c ulémā’, les savants, ils avaient élu domicile à Walāta, une ville foncièrement intellectuelle, religieuse et commerciale où « on y voy ait affluer les caravanes de tous les pays, et de grands savants, de pieux personnages »361, nota asSac di. Créée par les Berbères après la prise de Koumbi Saleh par les Sosso à Biro au nord de la capitale ghanéenne vers 1224/621, Walāta occupait une position excentrique et constituait la  » ville sur la frontière la plus avancée des territoires de Māli »362, fit constater Ibn Khaldun. Reprise par les Manding vers le milieu du XIIIe siècle, Walāta devint un centre d’études islamiques où se rendaient les étudiants venant des autres régions pour apprendre les sciences religieuses. La ville de Walāta, constituant une zone de tampon voire un carrefour entre le monde arabo-berbère et le Sūdān, fut un centre de diffusion de l’islam dans la sous région. Sa population fut composée majoritairement de la tribu des Masūfa qui sont musulmans pratiquantset qui, selon Ibn Battūta « font exactement les prières prescrites par la loi religieuse, étudient la jurisprudence, la théologie, et apprennent le Coran par cœur »363. Voilà, ce qui faisait, la réputation de Walāta, la ville intellectuelle par excellence, où no tre globe-trotter, en 1353/753, a séjourné pendant sept semaines environ. Elle passera plus tard le flambeau à Tombouctou.

Table des matières

Introduction générale
PREMIERE PARTIE : L’EPOQUE ARABO BERBERE, VIIe-XIe siècles
CHAPITRE I : La conquête du Maghreb et l’expansion musulmane
1- 1.1. La conquête de l’Egypte ou la pénétration de l’islam en Afrique
1- 1. 2. La conquête de l’Ifrīqiyya ou l’implantation de l’islam
A. La première expédition
B. La deuxième expédition
C. La troisième expédition
a. La fondation du Kairouan (al-Qayrawān) (670/50)
b. La soumission et la pacification de l’Ifrīqiyya
1- 1.3. La conquête du Maghreb Extrême ou la consolidation de l’islam
A. L’invasion de l’Espagne
B. La problématique du butin
1-1.4. Le kharijisme au Maghreb
CHAPITRE II : La pénétration de l’islam en Afrique subsaharienne
1- 2. 1. La conquête du Bilād as-Sūdān central
A. La conquête de Fezzan (al-Fazān)
B. La conquête de Kawār (al-Kawār)
1- 2. 2. La soumission du Bilād as-Sūdān occidental
1- 2. 3. L’écueil de la traversée du désert
1- 2. 4. L’islam et le commerce transsaharien
CHAPITRE III : Les Almoravides et le Bilād as-Sūdān
1- 3.1. Le Bilād as-Sūdān avant les Almoravides
A. L’hégémonie des Berbères Zénètes
B. Le Tékrour musulman
C. L’empire noir de Ghana
D. Le réveil des Sanhāja
1- 3. 2. La naissance du mouvement almoravide
A. cAbd Allah ibn Yāsīn, le fondateur du mouvement almoravide
B. L’échec des premières prédications
1- 3. 3. Le rôle du Ribāt
A. L’ambiguïté autour du mot  » Ribāt  »
B. Le Ribāt, un centre de formation religieuse et militaire
1- 3. 4. La conquête du Bilād as-Sūdān Occidental
A. La conquête d’Awdaghost
B. La soumission de Ghana
a. La prise de la capitale, Koumbi Saleh (Koumbi la sainte
b. Les mutations socio-économiques et culturelles
DEUXIEME PARTIE : L’EPOQUE MANDINGUE , XIIIe –XVe siècles
CHAPITRE IV : La naisance de l’empire manding
2- 4.1. Mali, selon les auteurs arabes
2- 4. 2. Les origines de l’islam au Mali
2- 4.3. Soundjata Keïta, le fondateur de l’empire musulman du Manding
2- 4. 4. L’expansion de l’empire musulman
CHAPITRE V : L’essor de l’empire
2- 5.1. Du point de vue politique
A. Le pèlerinage de Kankū Mūsā à la Mecque
a. Le voyage de l’aller
b. Le voyage de retour
B. La mise en œuvre d’une politique religieuse et diplomatique
2- 5. 2. Dans le domaine intellectuel
A. Les fuqahā’, les qādī et les imām
B. Le prédicateur et les savants
2- 5. 3. Sur le plan religieux
A. La ferveur religieuse
B. La tolérance religieuse
2- 5.4. Au plan de la justice
A. La lutte contre l’injustice et la violence
B. La paix mandingue
CHAPITRE VI : Le déclin de l’empire
2- 6. 1. Les causes
A. Au plan politique
B. Au point de vue économique
2- 6. 2. Les manifestations
A. La rébellion de Jenné
B. Attaques des Mossi et des Touareg
2- 6. 3. Les conséquences
A. La perte des villes et des provinces
B. La dislocation de l’empire
2- 6. 4. La chute
A. La prise de la capitale par les Sonġay
B. La disparition de l’empire
TROISIEME PARTIE : L’EPOQUE SONĠAY, XVe – XVIe SIECLES
CHAPITRE VII : L’islam sous le règne des Jā’
3- 7.1. L’origine de la dynastie des Jā’ ou la légende du Yémen (al-Yaman)
A. Jā’ al-Yaman, l’ancêtre des Jā’
B. L’origine du nom de Jā’ al-Yaman
3 -7. 2. La religion traditionnelle des Jā’
A. La rébellion de Jā’ al -Yaman
B. L’ambiguïté autour de la religion de Jā’ al-Yaman
3- 7. 3. La pénétration de l’islam au Sonġay
A. Jā- Kosso, le premier souverain musulman des Jā’
B. La problématique autour de la conversion de Jā- Kosso à l’islam 7
3 -7. 4. L’évolution de la dynastie des Jā’
A. Au plan politico-religio-militaire
B. Dans le domaine commercial
CHAPITRE VIII : L’ISLAM SOUS LE REGNE DES SONNI 2
3- 8. 1. Origines de la dynastie des Sonni 3
A. Ali Kolon, le fondateur de la dynastie des Sonni 3
B. La situation politique du Bilād as-Sūdān aux XIVe -XVe siècles
3- 8. 2. L’émergence des Sonni
A. Au plan politico-militaire
B. Dans le domaine économique
3- 8. 3. Sonni Ali, le fondateur de l’empire Sonġay
A. Sonni Ali et la conquête du Bilād as-Sūdān
B. La politique religieuse de Sonni Ali
3- 8. 4. Sonni Ali, était-il musulman ?
A. Le passé ou l’éducation de Sonni Ali
B. Avis des fuqahā’
CHAPITRE IX : L’ISLAM SOUS LE REGNE DES ASKIA
3- 9. 1. L’accession des Askia au pouvoir
A. La lutte pour le pouvoir
B. La victoire des Askia
3- 9. 2. L’émergence de l’islam
A. Le pèlerinage de l’Askia Muhammad à la Mecque
B. La politique musulmane de l’Askia Muhammad
a. Le jihād ou la guerre sainte
b. Le rôle et l’importance des c Ulamā’
3- 9. 3. L’apogée de l’islam
A. Le culte des c Ulamā’
B. La ferveur religieuse
3- 9. 4. Le déclin
A. L’affaiblissement de l’empire
B. L’invasion marocaine
CONCLUSION GENERALE

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