LA PÊCHE ARTISANALE DANS LA GESTION INTÉGRÉE DES ZONES CÔTIÈRES

LA PÊCHE ARTISANALE DANS LA GESTION INTÉGRÉE DES ZONES CÔTIÈRES

La pêche artisanale dans la région de Dakar 

 Importance socioéconomique 

Sur le plan socioéconomique, la région de Dakar est l’une des plus dynamiques du pays en termes d’activités halieutiques. Avec ses 11 sites ou villages traditionnels lébous, sa communauté d’acteurs compte plus de 16.000 pêcheurs, 520 mareyeurs et près de 4.000 femmes qui s’activent dans la transformation et le micro-mareyage (SRPS/DK, 2016). La consommation locale de la région de Dakar en produits halieutiques est supérieure au quart des débarquements régionaux (28,7%) contre seulement 9 % au niveau national en 2015 (DPM, 2016). Cette importance s’explique par les habitudes alimentaires très urbanisées et une disponibilité de poisson plus élevée sur les marchés de la région de Dakar par rapport au reste du pays. Dakar abrite également le port autonome ainsi que plus de 70% des industries de transformation de produits halieutiques (DITP, 2016) et le plus grand marché au poisson du pays basé à Pikine. En dépit de la présence du port où opère la pêche industrielle, la pêche artisanale, malgré ses nombreuses difficultés à Dakar, reste néanmoins le segment le plus dynamique du secteur en termes de production, d’emplois, de valeur commerciale et de satisfaction de besoins nutritionnels en protéines animales pour la population.

Dynamique des facteurs de production 

La flottille de pêche 

Avec une moyenne annuelle de 2.850 pirogues actives (DPM, 2016), la région de Dakar détient en 2015 le second parc piroguier actif au niveau national après celui de la région de Thiès. Toutefois, il convient de signaler ici que cette flottille de pêche artisanale est cependant inégalement répartie entre les trois départements. Ainsi Rufisque détient le plus important parc piroguier de la région. Ce dernier était estimé en 2015 à 2.004 pirogues, représentant 44,66% de l’ensemble du parc régional. Également au sein de ce même département, les 1002 unités soit 50% de son parc, avaient pour port d’attache le seul poste de contrôle de Rufisque (SRPS/DK, 2016). En termes de tendance, on constate que l’évolution inter-annuelle du parc piroguier de la région de Dakar est cependant assez fluctuante (Figure 3). En effet, de 2.646 en 2010, il est passé à 2.850 pirogues en 2015, soit une hausse de 7,7%. Avec un pic de 2921 unités, l’année 2011 a été marquée par une très forte concentration de pirogues sur la zone côtière Dakaroise. Sur toute la   période 2001-2015, la région de Dakar occupe la première place en 7 ans sur les 15 années avec un parc piroguier annuel au-dessus de 2.000 unités. Par ailleurs, en plus du nombre, l’augmentation de la taille des pirogues est devenue beaucoup plus importante. Ainsi, il a été noté que la longueur hors tout (LHT) des pirogues est passée de 16 m vers 2000 à plus de 24 m actuellement (SDPS/DK, 2016). La dynamique spatio-temporelle de la flottille de pêche artisanale de la région de Dakar est fortement déterminée par la mobilité des pirogues d’une région à l’autre et d’un site de débarquement à un autre. Cette mobilité s’opère essentiellement en fonction de la disponibilité des ressources halieutiques, mais aussi des opportunités commerciales du marché à l’échelle locale, nationale et internationale. Un exemple typique de cette mobilité assimilable à un transfert d’activités a été noté en 2009, suite à la forte demande en poisson sabre (ceinture) par le marché Asiatique. Cette situation avait entrainé un important transfert d’activités de Hann vers les autres sites de la région de Dakar comme Yoff et Ouakam. Pour les mêmes raisons, près de 1.000 pirogues étrangères installées à Yoff ont été également enregistrées, dont une bonne partie en provenance de Mbour et de Yenne (SDPS/DK, 2016). Cette mobilité spatio-temporelle ne pose pas seulement le problème de la flottille, mais également et surtout des pratiques de pêche qui sont souvent source de conflits entre communautés. Figure 3 : Évolution du parc piroguier actif par région de 2001 à 2015 (A partir des données de la DPM) 

Les engins de pêche 

Les engins de pêche et leurs modes d’utilisation, sont très déterminants dans l’exploitation des ressources halieutiques. Au niveau de la région de Dakar, une bonne partie des engins existants sont utilisés en fonction de la localité. Ainsi par exemple, en termes de représentativité par site (Figure 4), les données issues du recensement de 2015 de la pêche artisanale (CRODT, 2015) montrent que le site de Yoff est marqué par une forte présence d’engins à lignes motorisées. Elles sont ainsi estimées à 1155 unités représentant 62% des lignes motorisées de toutes les unités de pêche qui opèrent dans la région. Le site de Soumbédioune vient ensuite en seconde position, toujours au niveau des lignes motorisées avec 342 unités, soit 18% de celles de la région. Pour les filets dormants, ils sont surtout présents à Bargny et à Thiaroye avec respectivement 31% et 29% de l’ensemble des unités recensées dans la région de Dakar. Pour le cas des sennes tournantes, sur un total de 404 unités utilisant ce type d’engin au niveau régional, le port d’attache de Bargny enregistre les 229, soit 57%. Par ailleurs, il faut signaler une faible représentativité des lignes glacières qui sont seulement enregistrées sur les sites de Yenne et Hann avec respectivement 83 et 37 unités de pêche qui les utilisent (CRODT, 2015). Cette situation est également notée au niveau de la senne de plage et du filet maillant encerclant qui sont très faiblement utilisés dans la région de Dakar du fait de la nature rocheuse de la côte. L’utilisation de ces engins, fait penser aux équipages qui sont surtout spécialisés en fonction des localités et surtout de la demande des marchés à satisfaire. Figure 4 : Nombre de pirogues de la région de Dakar selon l’engin de pêche en 2015 (A partir des données du CRODT) 

Les équipages 

En termes d’équipage, la région de Dakar enregistre généralement le plus grand nombre annuel de pêcheurs actifs au cours des 15 dernières années (Figure 5). Ce nombre moyen est notamment au dessus de 10.000 pêcheurs par an. Néanmoins, ce nombre tend à la baisse depuis quelques années en passant de 14.858 en 2001 à 13 355 pêcheurs en 2015. La plus forte baisse a été notée en 2014, année durant laquelle l’équipage de la région est tombé à 10.967 pêcheurs (DPM, 2016). Il faut cependant noter que l’année 2009 a enregistré un pic avec 21.418 pêcheurs, soit un bond de près de 15% par rapport à l’année précédente. Cependant, on constate qu’il ya une forte corrélation entre ces équipages et la dynamique des activités de pêche, notamment en termes d’effort de pêche. Autrement dit, plus cette communauté de pêcheurs est importante, plus l’effort a de fortes chances d’être plus élevé. Figure 5 : Nombre de pêcheurs actifs par région de 2001 à 2015 (A partir des données de la DPM) 

 Dynamique des activités de pêche 

 L’effort de pêche 

L’effort de pêche est globalement très élevé dans la région de Dakar avec une large prédominance des sorties faites par les unités de pêche à ligne motorisée (Figure 6). Pour cet engin, l’effort de pêche avoisine 200.000 sorties en 2009 et 2012. On note toutefois une baisse sensible au cours de ces dernières années qui fait descendre l’effort des unités à la ligne motorisée à seulement 160.000 sorties en 2015, soit un recul de près de 18% par rapport à 2012. Par contre, en ce qui concerne les unités à filets dormants, on note une hausse considérable de l’effort de pêche durant ces dernières années. Celui-ci est en effet passé de moins de 74.000 sorties en 2012 à plus de 123.000 sorties en 2015, soit une augmentation de 66,6%. En ce qui concerne les unités à sennes tournantes, leur effort de pêche est passé de 18.275 en 2009 à environ 30.000 sorties en 2012, soit un bond de 62,3%. Pour la période 2012-2015, l’effort de ces engins a atteint les 51.312 sorties soit une hausse de 73% et un bond de plus de 180% par rapport à 2009. De la même façon, l’effort des engins divers passent de plus de 21.000 à près de 47.000 sorties entre 2009 et 2015, soit une hausse de près de 118,5%. Seule la senne de plage connait une baisse sensible de son effort de pêche en 2015 de près de 34% par rapport à 2009, mais elle fait suite à l’une des plus forte hausse de ces 5 dernières années en 2014 où elle dépassait les 6000 sorties soit une hausse de près de 5% par rapport à 2009. En termes d’effort de pêche, la ligne motorisée semble être en déclin dans la région de Dakar depuis 2012.

Table des matières

 Dédicaces
Remerciements
Liste des sigles et accronymes
Liste des figures
Liste des tableaux
Résumé
Abstract
Introduction
1. Présentation du cadre général de l’étude
1.1 Définition des principaux concepts
1.2 Description de la zone d’étude
1.2.1 Le milieu physique
1.2.2 Le milieu humain
1.2.3 Le découpage administratif
2 Matériel et méthode
2.1 Recherche documentaire
2.2 Identification et collecte des données
2.3 Traitement et analyse des données
3 Résultats et discussion
3.1 La pêche artisanale dans la région de Dakar
3.1.1 Importance socioéconomique .
3.1.2 Dynamique des facteurs de production
3.1.3 Dynamique des activités de pêche
3.1.4 Le cadre institutionnel de la pêche
3.1.5 Le cadre règlementaire de la pêche
3.1.6 Les infrastructures de pêche
3.2 Les autres principales activités de la zone côtière
3.2.1 Le tourisme
3.2.2 L’industrie
3.2.3 L’urbanisme
3.2.4 Les activités portuaires
3.2.5 L’exploitation du sable marin
3.3 Interactions entre la pêche artisanale et les autres activités côtières
3.3.1 Interactions entre la pêche artisanale et le tourisme
3.3.2 Interactions entre la pêche artisanale et l’industrie
3.3.3 Interactions entre la pêche artisanale et l’urbanisme
3.3.4 Interactions entre la pêche artisanale et les activités portuaires
3.4 Vers une gouvernance de la pêche artisanale basée sur une GIZC
3.4.1 État des lieux de la gouvernance de la pêche artisanale par rapport à la GIZC
3.4.2 Principes de base pour l’opérationnalisation de la GIZC .
3.4.3 Propositions pour une gouvernance de la pêche artisanale par rapport à la GIZC
3.5 Discussion des résultats
Conclusion
Références bibliographiques
Références webo graphiques

 

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *