La pathologie le cancer colorectal
CANCER COLORECTAL
Epidémiologie Le cancer colorectal est l’un des cancers les plus communs dans les pays développés. Il est classé au 3ème rang après le cancer du sein et celui de la prostate. En 2018, il représente 1 849 518 nouveaux cas (soit 10,2% des cancers) et est responsable de 880 792 décès dans le monde. ( C’est une pathologie sévère, qui occasionne 30 à 50% de rechutes chez les patients dont beaucoup décèderont par la suite. En effet, le cancer colorectal est la quatrième cause de décès liée au cancer dans le monde. (2) Taux de mortalité estimé dans le monde en 2018, cancer colorectal Malgré cela, la mortalité a progressivement diminué au fil des années, en particulier dans les pays occidentaux. De nombreux programmes de dépistage du cancer ont été mis en place, permettant ainsi de détecter des lésions cancéreuses de manière précoce et mettre à disposition des patients des traitements de plus en plus efficaces. (2) 13 Université d’Aix-Marseille – Faculté de Pharmacie – 27 bd Jean Moulin – CS 30064 – 13385 Marseille cedex 05 – France Tél. : +33 (0)4 91 83 55 00 – Fax : +33 (0)4 91 80 26 12 Evolution de la mortalité due au cancer colorectal dans les Etats membres de l’Union européenne (UE-27) entre 1970 et 2011 (3) A titre d’exemple, différentes lignes de traitement dans le cancer colorectal métastatique permettent aujourd’hui d’atteindre une survie globale pouvant dépasser 30 mois. (4) Le cancer colorectal est une maladie touchant en majorité les personnes âgées : en Europe, plus de 50% des cas de cancer colorectal surviennent chez les personnes de 70 ans ou plus. La mortalité est également plus grande chez les personnes plus vieilles : 43% des décès dus au cancer colorectal sont chez des personnes ayant entre 70 et 74 ans ; 67% pour les personnes de 75 ans et plus.
Pathophysiologie
Quelques considérations anatomiques du colon Le colon peut être divisé en deux parties : le colon proximal (ou colon droit) et le colon distal (ou colon gauche). Le colon proximal représente la première et la partie moyenne du côlon. Il comprend : – Le caecum (une poche qui relie l’intestin grêle au côlon) – Le côlon ascendant (le côté droit du côlon) – Le côlon transverse (la partie du côlon qui traverse le corps entre les côtés droit et gauche du côlon) Le colon distal, quant à lui, représente la dernière partie du colon. Il comprend ainsi : – Le côlon descendant (le côté gauche du côlon) – Le côlon sigmoïde (la section en forme de S du côlon qui se connecte au rectum) Chaque section du côlon contient plusieurs couches de tissu cellulaire : – La muqueuse comportant l’épithélium, le chorion et la musculaire muqueuse, – La sous-muqueuse, tissu conjonctif contenant des vaisseaux sanguins et lymphatiques, – La musculeuse, constituée de différentes couches de cellules musculaires lisses, – L’adventice (ou sous-séreuse), – La séreuse (8) Le cancer colorectal résulte d’une série de modifications histopathologiques et moléculaires transformant les cellules épithéliales normales en cellules cancéreuses. Généralement, le cancer commence dans la couche interne et peut traverser tout ou partie des couches tissulaires. Mais un cancer peut débuter dans des sections différentes du colon. Cela entraine d’ailleurs des symptômes différents par la suite. 16 Université d’Aix-Marseille – Faculté de Pharmacie – 27 bd Jean Moulin – CS 30064 – 13385 Marseille cedex 05 – France Tél. : +33 (0)4 91 83 55 00 – Fax : +33 (0)4 91 80 26 12 b) Les polypes Un polype est une croissance de tissu de la paroi interne de la lumière du côlon. Les polypes sont de petites excroissances bénignes pour la plupart, mais certains sous-types présentent un risque de dégénérer et d’évoluer en tumeurs. La plupart des cancers colorectaux ont pour origine un certain type de polypes, les polypes dits « adénomateux ». Les polypes peuvent être : – Sessile avec un développement légèrement aplati et à base large (plus larges que hauts) – Pédiculé : telle une excroissance sur une petite tige. – Plats (9) D’un point de vue histologique, les polypes sont de plusieurs types : – Polypes adénomateux ou adénomes – Polypes hyperplasiques et polypes dentelés : lésions généralement petites et inoffensives limitées au côlon distal et au rectum. – Polypes juvéniles : souvent multiple et la cause d’un saignement rectal, en particulier chez les jeunes personnes. Non précancéreux mais la polypose juvénile est une maladie rare pouvant être associée à un risque accru de cancer. – Polypes inflammatoires : Bénin et rarement symptomatique, peuvent survenir dans un contexte de maladie intestinale inflammatoire (ex : maladie de Crohn, colite ulcéreuse…)