Dans l’histoire, tout développement passe par une industrialisation. Avec la faiblesse des propensions moyennes à épargner dans les pays en développement, les gouvernements encouragent l’arrivée des capitaux étrangers, et en particulier, les investissements directs étrangers. Toutefois, ce sont les pays développés qui attirent les investisseurs directs. La part des pays en développement dans les flux d’investissement direct étranger mondiaux reste marginale.
Madagascar n’échappe pas à cette règle. Depuis quelques années, des étrangers ont commencé à investir sur le sol malgache. Ayant conscience des potentialités de la Grande Ile en terme de ressources (naturelles et minières) et de l’abondance d’une main d’œuvre moins chère, les investisseurs commencent à arriver massivement (surtout avant la crise de 2009). Malgré tout, leur nombre reste faible et les investissements sont tournés soit vers la création de zone franche, soit vers l’exploitation des ressources naturelles.
Bien que l’on prône les bienfaits de ces investissements directs étrangers, ils n’ont pas produit l’effet tant escompté, c’est-à-dire le développement économique à Madagascar. En plus, les gens commencent actuellement à être plus réticents par rapport aux risques associés à ces IDE.
LA NOTION D’INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER
Définition
Investissement Direct Etranger
Selon la série de définitions données par le Fonds Monétaire International, deux concepts sont à considérer lorsqu’il est nécessaire de définir les Investissements Directs Etrangers : les capitaux d’investissements directs et les agents économiques concernés qui sont essentiellement les firmes multinationales.
Le Fonds Monétaire International (1993) définit alors les investissements directs étrangers comme« les investissements qu’une entité résidente d’une économie (l’investisseur direct) effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d’une autre économie (l’entreprise d’investissement direct). Par intérêt durable, on entend qu’il existe une relation à long terme entre l’investissement direct et l’entreprise. Les IDE comprennent non seulement « la transaction initiale, qui établit la relation entre l’investisseur et l’entreprise, mais aussi, toutes les transactions ultérieures entre eux et entre les entreprises apparentées, qu’elles soient ou non constituées en sociétés et donc dotées d’une personne morale distincte ».
Ce qui signifie que les investissements directs étrangers sont des sommes d’argent investies par un pays en provenance de l’étranger. Ils se manifestent par une implantation d’entreprises dans le pays résident. En outre, les investissements directs sont ceux réalisés dans les entreprises où l’investisseur étranger détient une participation excédant 10%. Par conséquent, les investisseurs étrangers ont une participation dans le capital d’une entreprise, mais aussi le droit de contrôle sur la gestion de l’entreprise.
Investisseur direct et entreprises d’investissement direct
Un investisseur direct peut être :
• une personne physique ou une personnalité morale distincte ;
• un groupe de personnes physiques ou d’entreprises qui possède une entreprise d’investissement direct dans l’économie autre que celle dont l’investisseur en question est résident.
Une entreprise d’investissement direct quant à elle, est une entreprise dotée ou non d’une personnalité morale, dans laquelle une entité non-résidente de Madagascar par exemple, détient au moins 10% des actions ordinaires ou des droits de vote (dans le cas d’une entreprise constituée en société) ou l’équivalent (dans le cas d’une entreprise non dotée d’une personnalité morale distincte).
Ces entreprises d’investissement direct comprennent, selon le capital que l’investisseur direct détient :
• Les filiales : un investisseur non résident détient plus de 50% du capital ;
• Les entreprises affiliées : un investisseur détient au maximum 50% du capital ;
• Les succursales : filiales à 100% ou entreprises à participation n’ayant pas de personnalité morale distincte, appartenant directement ou indirectement à l’investisseur direct.
Deux notions très importantes liées aux investissements directs étrangers nécessitent une précision : ce sont les stocks et les flux d’IDE. Les stocks d’IDE font référence à la situation ou le montant de ces investissements directs faits par une entité à une date donnée t. Par contre, on entend par flux d’IDE les mouvements, les modifications de la valeur des investissements faits par une entité durant une période donnée (entre le début et la fin d’une année par exemple).
Modalités et types d’IDE
Toujours dans le cadre de cette définition, le FMI a énuméré trois formes d’IDE, notamment :
• La création d’une entreprise nouvelle ou investissement « greenfield » ;
• La fusion et l’acquisition d’une entreprise déjà existante ;
• Les transferts en capital (prêts) entre la maison mère et les filiales.
La création d’entreprise nouvelle :
C’est une création ex nihilo d’entreprises. En effet, elle correspond tout simplement à la création d’une société toute nouvelle dans le pays dans lequel l’investisseur direct veut mobiliser ses fonds.
La fusion et l’acquisition d’une entreprise existante :
Ce sont deux formes très différentes de l’Investissement Direct Etranger. En effet, la fusion implique simplement qu’une entité étrangère rachète une part du capital de l’entreprise résidente et peut ne pas en détenir la majorité tandis que l’acquisition fait référence à la détention d’au moins la moitié du droit de vote dans l’entreprise résidente et l’investisseur étranger en contrôle la gestion.
Les transferts en capital entre la maison mère et les filiales :
Dans cette catégorie sont regroupés toutes les transactions, notamment les prêts, entre les entreprises d’un même groupe. En effet, ces prêts (des dettes) peuvent être reconvertis en actions ; ce qui va permettre à l’investisseur étranger d’avoir droit au capital.
Ces trois catégories citées ci-haut permettent en outre de décomposer la provenance des capitaux d’Investissements Directs Etrangers dans une économie donnée :
• Le capital social : il représente toutes les ressources financières investies dans les actions des succursales ou la prise de participation dans les filiales et les entreprises affiliées
• Les bénéfices réinvestis : cela correspond à la part qui revient à l’investisseur direct au prorata de sa participation directe au capital et qui a été réaffecté dans l’entreprise pour un éventuel investissement
• Les autres transactions financières : ce sont les transactions liées aux dettes interentreprises et couvrent les prêts de ressources financières (y compris les titres d’emprunt, et les crédits fournisseurs) entre des investisseurs directs et des filiales, succursales.
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