LA MORALE EPICURIENNE VUE PAR LE CHRISTIANISME

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LA FORCE DU SAVOIR

Dans la mesure ou, pour connaître c’est le bie n, il faut se placer du point de vue de la excellente de mon être(celle qui me définit en tant qu’homme, qui constitue mon arétè sans être « vertueux » au sens grec.

« NUL N’EST MECHANT VOLONTAIREMENT »

Onagit mal parce qu’on ignore en quoi consiste l’ex cellence de son être. D’ailleurs, à proprement parler, vouloir le mal serait une contradiction dans les termes. En effet, vouloir une chose, c’est la juger bonne. Le tyran ne se conduit pas rationnellement, parce qu’il pense qu’il est bon pour lui que triomphent ses passions . Or, la passion ne tient sa force que d’une faiblesse du savoir ,au contraire ,dès lors que je connais le bien, s’exerce en moi la raison, s’actualise ma ver tu, puisqu’il faut que ma raison s’exerce pour connaître le Bien. Par conséquent ,on ne convainc jamais personne de l-extérieur qu’il s’ agit mal : toute prescription est vai ne puisqu’on ne veut jamais que ce qu’on pense être son bien. Socrate n’est donc ni un maître à penser ,ni un donneur de leçon, mais bien un psychologie qui, par son questionnement cherche à éveiller ses interlocuteurs à leur propre raison. Si le ty ran agit mal , c’est qu’ il croit qu’il est mieux d’agir ainsi, il ignore, en vérité , sonexcellence ;et cette ignorance, en définitive, le rend malheureux. A la faiblesse de son savoir correspond la médiocrité et la précarité des biens qu’il vise. Sa quête effrénée desrichesses des bonheurs est pour lui l’occasion de constants soucis ; il veut jouir de ce qu’ il peut craindre à tout moment de perdre. Le philosophe, au contraire , sait qu’il ne dépend que de lui, et de hasard des circonstances d’être vertueux, d’exercer sa raison. Il est véritablement seul « maître de soi » et tout à fait libre.

LA MAITRISE DE SOI

Au moment de mourir, alors qu’il vient d’être condamné injustement, Socrate manifeste encore son enkrateia (maîtrise de soi) à sa femme, Xanthippe, qui lui reproche de s’être laissé injustement condamner. Il répond avec la puissance ironie de celui qui sait sa liberté inaliénable : «Aurais-tu préféré que ce fut justement »? La force de son savoir lui donne encore la force de mourir, parce qu’il pense sa mort plutôt que de la vivre. La maîtrise philosoph ique est donc bien moins un pouvoir sur les autres qu’un ramassement de l’âme en elle-même. Par ce « dialogue intérieur et silencieux de l’âme avec elle-même » qu’est la pensée, chacun, à l’instar de Socrate, peut espérer échapper au tumulte étourdissantdu monde. Il faut être maître de soi pour être libre des autres.
TEL PERE, TEL FILS
La philosophie s’est donc incarnée dans la figure emblématique de Socrate avant de s’écrire. Or, si Socrate prétend n’avoir jamais donné de leçon à personne et n’avoir jamais eu un seul disciple (contrairement aux Sophistes), s’il ne s’est jamais reconnu de fils, les philosophes qui lui succèdent l’ont reconnu comme père. Socrate mort, chacun verra le père à son image. C’es t ainsi que l’une même source surgissent dès l’origine différents courants philosophique.
Richesse de la filiation
On distingue traditionnellement, parmi les post-socratiques, les grands socratiques :
Platon, qui fonde l’Académie -et- Aristote, ancien élève de Platon, qui fonde le Lycée et les petits socratiques. Or, cette dernière désignation est, en réalité, péjorative. Ainsi déplore-t-on le plus souvent que les petits socratiques aient faussé le message de Socrate. Une telle accusation est-elle légitime, dans la mesure où le Socrate des dialogues écrits par Platon ne semble pas davantage toujours coïncider avec le Socrate historique ?
comme le rappelle Aristote, le Socrate vivant semblait limiter son interrogation à l’éthique, alors que Platon est d’abord l’auteur d’une théorie des idées exposée par Socrate, devenu personnage d’un nouveau genre littéraire appelé « discours socratique ». De même, derrière les interlocuteurs de Socrate, personnage de fiction, se profilent parfois les adversaires historiques de Platon lui-même. Par conséquent il faut admettre que la philosophie trouve en Socrate plusieurs père : de même qu’il existe plusieurs Socrate, il existe plusieurs philosophies.
Pour comprendre que cette pluralité est une richesse et non pas une limite de la philosophie, finalement déchirée en doctrines contradictoires, il convient d’emblée de ne pas fausser le message des petits socratiques, en prétendant qu’il fausse celui de Socrate. Une telle simplification ne permettrait pas, en effet, de rendre compte de la fertilité de la filiation philosophique.

Des penseurs qu’on appelle « petits »

On compte parmi eux les cyniques, les cyrénaïques et les mégariques .Ils sont surtout petits par la maigreur des témoignages les concernant, en comparaison de l’œuvre immense laissée à la prospérité par Platon ou Aristote. En effet, Antisthène, intime de Socrate, dont l’autorité morale inspira les cyniques, fut un de ses plus remarquables disciples. De même, Aristippe de Cyrène, dont ’œuvrel a disparu, semble avoir été un brillant humaniste (mot qu’il pourrait d’aille urs avoir inventé), à qui la philosophie aurait donné le « pouvoir de s’entretenir librement avec tout le monde ». Quant aux mégariques, il faudra voir en eux les pionniers géniaux d’une logique des prépositions
plutôt que des disciples qui auraient faussée le sens du doute socratique en le poussant dans ses derniers retranchements. Il est d’autant plus important de restituer le sens de ces trois école qu’elles trouveront au troisième siècle avant Jésus-Christ un prolongement dans le stoïcisme, l’épicurisme et le scepticisme.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
GENESE DE LA MORALE EPICURIENNE
CHAPITRE I
SOCRATE ET LE SOCRATISME
I.1 – LA SAGESSE SOCRATIQUE
I.1.1 – FONDER RATIONNELLEMENT LA MORALE
I.1.2 – LA QUESTION DES FINS
I.1.3 – L’ARBITRAGE DU CONCEPT
I.1.4 – INDUIRE L’UNIVERSELLE DU PARTICULIER
I.1.5 – DEFINITION DE LA VERTU
I.2 – LA FORCE DU SAVOIR
I.2.1 – « NUL N’EST MECHANT VOLONTAIREMENT »
I.2.2 – LA MAITRISE DE SOI
I.1.3 – TEL PERE, TEL FILS
CHAPITRE II
LES PETITS SOCRATIQUES
II.1 – LES CONTEMPORAINS D’EPICURE
II.2 – LE CYNISME
II.2.1 – QUI SONT LES CYNIQUES ?
II.2.2 – L’ATTITUDE CYNIQUE
II.2.3 – LE COSMOPOLITISME CYNIQUE
LE COSMOPOLITISME CYNIQUE
II.3 – MEGARIQUES ET SCEPTIQUES (DE LA DIALECTIQUE A LA LOGIQUE)
II.3.1 – DE L’ART DU DIALOGUE A LA DISCIPLINE FORMELLE
II.4 – LES CYRENAÏQUES : DE L’EUDEMONISME A L’HEDONISME
II.4.1 – ARISTIPPE, LE FONDATEUR
II.4.2 – LES THESE CYRENAÏQUES
II.4.3 – FILIATION HEDONISTE
CHAPITRE III
L’EPICURISME ET LE STOICISME
III.1 – LE STOÏCISME
III.2 – UN COURANT MAL COMPRIS
III.2.1 – INTERPRETATION DISCUTABLE DU STOÏCISME
III.2.2 – UN SYSTEME NON METAPHYSIQUE
DEUXIEME PARTIE
L’EPICURISME ET SA MORALE
CHAPITRE IV
LA CANONIQUE
IV.1 – LA SENSATION
IV.2 – L’ANTICIPATION OU PRENOTION
IV.3 – L’AFFECTION
IV.3.1 – L’HOMME DECHIRE
IV.3.2. L’HOMME ACCORDE A LA VERTU
CHAPITRE V
LA PHYSIQUE ET L’ETHIQUE
V.1 – LA CONNAISSANCE DE LA NATURE EST THERAPEUTIQUE
V.1.1 – L’UNIVERS
V.2.2 – LES DIEUX ET LA RELIGION
V.2.3 – NATURE ET CONDITION DE L’HOMME
CHAPITRE VI
L’HEDONISME OU LA MORALE DU PLAISIR
VI.1 – LE PLAISIR D’APRES EPICURE
V.2 – LES INSTRUMENTS DU BONHEUR
V.2.1 – LE PROBLEME DE LA LIBERTE
VI.2.2 – LA THEORIE DE LA VERTU L’amitié
VI.3 – LES OBSTACLES AU BONHEUR
VI.3.1 – L’EPICURISME ET LA MORT
VI.3.2 – L’IRREALITE DE LA MORT
VI.4 – L’HUMANISME EPICURIEN
VI.4.1 – L’HOMME DELIE PAR LA PRIERE
VI.4.2 – L’HOMME RELIE DANS LA FETE
TROISIEME PARTIE
REFLEXION CRITIQUE SUR LA MORALE EPICURIENNE
CHAPITRE VII
LE CHRISTIANISME.
VII.1 – L’ENSEIGNEMENT DU CHRIST
VII.2 – LA MORALE EPICURIENNE VUE PAR LE CHRISTIANISME
CHAPITRE VIII
L’EPICURISME ET SES UTOPIES
VIII.1 – LE PLAISIR EN QUESTION
VIII.2 – L’ASSURANCE DU BONHEUR
VIII.3 – LA COMPLETUDE DU BONHEUR
VIII.4 – LA NECESSITE DE LA DOULEUR
CHAPITRE IX
L’EPICURISME ET L’ASCETISME
IX.1 – LA CONTRACTION DANS L’ASCETISME EPICURIEN
IX.2 – L’ASCETISME EPICURIEN AUX YEUX DE NIETZSCHE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
I – OEUVRES D’EPICURE
II – OUVRAGES GENERAUX
TABLE DES MATIERES

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