LA MONDIALISATION ET LE SECTEUR AGRICOLE
MALGACHE
LA SITUATION ECONOMIQUE ET LA SITUATION DU SECTEUR PRIMAIRE A MADAGASCAR
– Evolution de la situation économique
Après les années d’ajustement Tableau 1 : Evolution du taux de croissance économique. Unité : en % 1988 – 1990 1991 – 1996 1997 – 2001 Taux de croissance économique Taux de croissance du PIB/habitant Taux de croissance démographique Taux d’inflation 3.5 0.7 2.8 16 0.1 -2.7 2.8 22.9 4.6 1.8 2.8 8.3 Source : DSRP. Au vu de ces chiffres, on constate une nette amélioration entre les données des périodes 88- 90 et les données des périodes 97-01. Si la croissance économique était à un taux de 3.5%, au cours des années 1997-2001, elle a connue un taux de 4.6%, soit une augmentation de 1.1%. D’une manière globale, la situation s’est améliorée. Mais au cours des années 1991-1996, la situation économique malgache s’est vraiment détériorée. Le pays a en effet connu un taux de croissance du PIB/habitant négatif, de l’ordre de 2.7%. Le niveau des investissements ne permettait pas d’atteindre un taux de croissance économique compatible avec le taux de croissance démographique (<15% du PIB contre 2.8% pour le taux de croissance démographique). En outre, les politiques d’ajustement manquaient de diagnostic, de données techniques et socioculturelles, ainsi, les choix des objectifs et des moyens ne pouvaient produire les effets escomptés. Ceci a entraîné un fort déséquilibre au niveau des ressources et des emplois de biens et services, des revenus distribués et des dépenses effectuées, des besoins de financement et des moyens. Analyse de la croissance économique8 Le programme d’ajustement structurel établi vers le début des années 80, avec le concours des institutions de Bretton Woods a permis à Madagascar d’atteindre une croissance économique positive en terme réel à la fin des années 90 malgré un taux moyen relativement de l’inflation, de l’ordre de 16% (annuel). Les évènements de 1991 furent néfastes pour l’économie malgache. Les problèmes politiques ont conduit à la rupture avec les partenaires étrangers par la suppression des accords économiques internationaux. Sur un effet d’enchaînement, le taux de croissance moyen du PIB/habitant est tombé en dessous du seuil zéro (-2.7%) entre 1991 et 1996, le PIB est à son niveau le plus bas en 1996 (198 Dollars – constants de 1987) correspondant à 60% du PIB de 1971 (338 dollars – prix courant de 1987) tandis que l’inflation a grimpé de moitié (+50%).
avant la crise de 2002
Au cours des années 1997-2001, l’économie s’est stabilisée et la croissance économique commençait à se dessiner avec le rétablissement des grands équilibres économiques aussi bien au niveau des finances publiques qu’au niveau du commerce et du marché des changes. Le taux d’inflation est passé de 14% en 1999 à 8% en 2001, le taux d’intérêt de 17% à 12% et les taux de changes ont connu une stabilité. Le niveau des investissements a considérablement augmenté : si l’IDE a été de 10 millions de dollars en 1996, en 2001, ce chiffre se situait à 120 millions USD. Le taux d’investissement privé a augmenté de 3% du PIB au cours de l’année 2001 (4% en 1997 à 7% en 2001). Ces améliorations correspondaient à un taux de croissance économique de 4.5%. Ce taux est décomposé de la manière suivante : – Les activités dérivées des exportations et du commerce ont contribué à hauteur de 1.5 et 0.8 respectivement, – Le secteur touristique et des constructions ont contribué chacun à hauteur de 0.6 et de 0.4 points, 8 Les données relatives à l’analyse de la croissance économique sont issues du DSRP. – Au niveau du secteur primaire, la pêche a connu une performance de 0.9% contrairement à l’agriculture qui a tendance à tirer vers le bas le taux de croissance économique du pays, – En ce qui concerne les industries, elles contribuent à hauteur de 0.4 point. Les zones franches ne fournissent que 1% du PIB, contrairement à d’autres industries (11.2% du PIB), au commerce (10.6% du PIB) ou le transport (9.9% du PIB). Remarques sur la situation de la dette9 En ce qui concerne la situation de la dette, elle représentait près de 152% des recettes fiscales en 1995. La rupture avec les accords économiques de 1991 allait se répercuter considérablement sur le service de la dette. L’absence d’accords de réaménagement engendra une accumulation importante d’arriérés de paiements extérieurs néanmoins avec la reprise de ces accords au cours de l’année 1997, la valeur actualisée nette de la dette a connu une réduction substantielle (club de Paris VII), d’autant que les négociations se sont poursuivies jusqu’en 2001 (extension du club de Paris VII_ 2000 et club de Paris XI_ 2001) Indicateurs de la dette : – encours nominal de la dette extérieure : 4587 millions USD soit 100.6% du PIB, – après réaménagement, en valeur actuelle nette : 2277 millions USD soit 49.9% du PIB, – avec assistance intérimaire au titre de l’IPPTE, en valeur actualisée nette du stock de la dette : 1397 millions de US dollars, soit 30.6% du PIB. 9 DSRP, p 9. Tableau 2 : Situation de la dette extérieure allant de 2000 à 2002. Unité : en %. Après allègements traditionnels 2000 2001 2002 VAN dette/ Exports 220.4 192.7 211.3 VAN dette/ Recettes fiscales 470.7 476.8 624.7 VAN dette/ PIB 55.0 48.4 49.9 Service dette/ Exports 12.9 10.6 11.9 Service dette/ Recettes fiscales 27.6 26.2 35.2 Après assistance intérimaire 2000 2001 2002 VAN dette/ Exports 259.2 182.6 129.7 VAN dette/ Recettes fiscales 553.5 451.8 383.3 VAN dette/ PIB 64.7 45.9 30.6 Service dette/ Exports 6.7 3.9 4.7 Service dette/ Recettes fiscales 14.4 9.8 13.8 Source :Banque Centrale de Madagascar.
après la crise de 2002
Situation post-crise
Le désordre politique de 2002 a totalement désorganisé la vie socio économique du pays au cours du premier semestre. Le taux de croissance économique a chuté de 12% ; la pauvreté et la vulnérabilité de la population et des agents économiques ont enfoncé le pays dans une situation de faiblesse. La production agricole a connu un taux de croissance négatif de l’ordre de -1.4%, le secteur secondaire et le secteur tertiaire ont connu respectivement une baisse de -25% et-12.5%. Les sous performances réalisées par les secteurs économiques ont abouti à un taux d’inflation de 15% et la hausse des prix accompagnée d’un faible pouvoir d’achat ont stagné les activités économiques d’autant plus que le gel des avoirs extérieurs de Mars à Juillet 2002 a entraîné une baisse en volume du commerce extérieur.
Trois années après
Depuis 2003, la croissance économique s’est peu à peu rétablie. En 2003, il atteignit déjà 9.8% si les prévisions étaient de 7.8%, résultat des reprises entamées par les secteurs secondaire et tertiaire. 10 Situation économique au 01er Janvier 2005 / INSTAT. Le secteur tertiaire a en effet réalisé un taux de croissance d’activités de 10.6% par rapport à 2002 suite à l’essor du secteur bâtiments et travaux publics, la construction et la réhabilitation des routes, la reprise des activités de transport et ferroviaires. Le secteur secondaire a été la pierre angulaire de la reprise de l’économie avec une réalisation de 14.5%. Les activités des branches industrie de bois, industrie chimique et pharmaceutique, industrie du corps gras, industrie textile, industrie du papier, ont tous connu un rebond significatif. De même, les entreprises franches ont aussi repris leurs activités générant ainsi environ 110000 emplois. En ce qui concerne le secteur primaire, le taux de croissance enregistré est de 1.3%. C’est le résultat des performances de l’agriculture et du ralentissement de la branche sylviculture. Pour le secteur agricole uniquement, son taux de croissance est de 3.5% en 2003. Au cours de l’année 2004, les deux violents cyclones (Elita et Gafilo) et la persistance de la hausse du prix du pétrole sur le marché international (second semestre) ont fortement influencé les résultats économiques ; néanmoins, les efforts de redressement se sont poursuivis et ont permis d’atteindre un taux de croissance économique de 5.3% (> taux de croissance démographique de 2.8%). Le niveau d’investissement est passé de 17.9% du PIB de 2003 à 23.7% en 2004. Les différents secteurs ont connu une régularisation de leurs activités et ont ainsi assuré la reprise de la situation économique. Vers l’année 2005, l’économie a été affectée par les impacts de chocs exogènes à savoir le démantèlement de l’accord multifibre sur le textile, les délestages ainsi que les hausses du prix du pétrole et de l’électricité. La production du secteur secondaire a été fortement touchée les chocs, celle ci a connu une baisse de -2.3% par rapport à 2004. Le secteur primaire a par contre progressé de 3.3% avec l’augmentation de la production agricole. Le secteur tertiaire a contribué en majeure partie à la croissance du PIB avec une hausse de la production de l’ordre de 6%. Le taux d’inflation a été maintenue à 10.7% malgré une forte hausse du prix à la consommation de l’ordre de 27%. Enfin, pour les exportations malgaches, elles ont connu une baisse de 17% en terme de DTS. Ce résultat s’explique par le démantèlement de l’accord multifibre sur le textile. Les importations, elles aussi, ont connu un recul de -11.6% en terme de DTS11 .
INTRODUCTION |