Le Plan « Jaxaay »
Le plan Jaxaay a été mis sur pied en 2005 pour faire face aux inondations. Son objectif est de cerner l’ensemble des mesures et solutions adéaquates pour soulager les populations victimes et de prévenir d’éventuelles catastrophes. Il fut initié par l’ancien président de la république Abdoulaye WADE et avait pour but de créer plus 500 logements dans un site loin des zones inondées et qui servirait a acceillir les familles les plus touchées. La création de cette zone de recasement malgré les nombreuses contestations sur l’attributon des maisons a contribué a soulager une bonne frange des sinistrés de la banlieue dakaroise. En dehors des logements, ce site a été doté d’infrastructures à l’image des écoles et du centre de santé. Par ailleurs ces programmes publics se distinguent aujourd’hui comme un début de solution à la problématique des inondations dans la banlieue en général, en particulier dans la commune. Mais le risque de politisation dans l’attribution des maisons attire beaucoup l’attention des populations.
Ainsi l’atelier thématique sur la problématique des inondations tenu en septembre 2012 à l’Université Cheikh Anta de Dakar a permis aux chercheurs présents de considérer « Le plan Jaxaay » « comme solution concrète et efficiente aux inondations, qui devait permettre le recasement des centaines de familles sur un nouveau site d’habitat, n’a été qu’un puits de milliards sans fond, même si le schéma demeure pertinent, ces effets n’ont pas été à l’aune des grands espoirs nourris pour un règlement définitif du déguerpissement des populations des sites inondables et de leur recasement.
En effet, n’y a-t-il pas lieu de se demander pourquoi les solutions conjoncturelles répétitives, en l’occurrence : la collecte de fonds, le relogement de fortune dans les écoles publiques et les stades, les pompages et drainage, les bassins de rétention, le plan ORSEC, le Plan Jaxaay, etc., n’avaient pas permis d’en finir jusqu’ici avec le cercle vicieux désormais coutumier : Inondations – Assistance – Solidarité – Hypermédiatisation, de ce drame récurrent et à ciel ouvert, véritable opportunité d’affaires pour certains groupes et fonds de commerce indiscutable pour d’autres ? »
En conséquence tous semble s’accorder sur le fait que la solution définitive du problème des inondations passera nécéssairement par la correction du laxisme et la prise de « mesures impopulaires » de la part des autorités notamment la délocalisation de certaines quartiers les plus touchées de la commune en l’occurrence la cité mairie, la cité soleil …Depuis le déclenchement du plan ORSEC de 2005, des études ont été faites pour identifier toutes les maisons situées au niveau des bas-fonds(zones non aedificandi) et des voies d’écoulement d’eau et qui se trouvent en permanence inonder. Celles qui nécéssitent un déguerpissement doivent l’être pour permettre aux populations de vivre heureux. D’autres nécéssitent la mise en place d’un système de drainage des eaux pluviales. Ces mesures sont d’ailleurs en train d’être appliquées avec la réalisation des infrastructures de captage et de drainage des eaux de pluie.
La Cité « Tawfeex Yakaar »
Ce site de recasement d’une capacité de plus de 2000 logements dont une partie a été réceptionné en août 2013 par le président Macky SALL participe à l’amélioration des conditions de vie des personnes victimes du sinistre (inondation). Cette politique publique vient renforcer le plan de relogement déjà existant.
Par la même occasion il annonce un programme décennal de 700 milliards afin de combattre définitivement les inondations. Il est clair qu’une amélioration de la situation était espérée cette hivernage 2013 dans la commune. Mais la réalisation des ouvrages de rétention et de drainage des eaux a pris du retard comme l’atteste l’état d’avancement des travaux
En effet, ces zones de recasement constituent aujourd’hui une aubaine pour les populations bénéficiaires. Par conséquent, il est important de signaler que ces sites ne peuvent pas reloger la totalité des sinistrés. Il est donc indispensable de les multiplier ou à défaut de trouver d’autres solutions pérennes à la situation des victimes.
Ces programmes publics se distinguent comme ayant apporté un certain début de solution aux populations sinistrées. Cependant, ils doivent être accompagnés d’un certain nombre de mesures pour que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets.
Pour cela il faut :
Aménager et assainir les nouveaux lieux d’implantation ;
Installer des infrastructures d’accès à l’eau, l’électricité, à la santé ;
Garantir une accessibilité des sites de recasement avec un réseau de transport fiable (routes, autoroutes…) pour permettre aux populations de joindre le centre urbain,
Réaménager les sites libérés en débouchant les canaux et autres voies de ruissellement.
LA MISE SUR PIED D’UN PLAN D’URBANISATION ADEQUAT
La commune de Dalifort-Foirail est confrontée depuis quelques années à des inondations dangereuses et catastrophiques touchant plusieurs de ces cités. En effet, problème majeur demeure la quasi inexistence de réseau d’assainissement (réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales).
En effet, les ouvrages mis en place par l’Office National de l’Assainissement du Sénégal(ONAS) permettent la récupération d’une partie des eaux pluviales et usées des cités Soleil, Belveder et mairie pour les acheminer vers le centre de réception des eaux usées de Cambérère.
Ces photos ci- dessus nous montrent la situation de la station de relèvement de l’ONAS installée à la cité Soleil dans la commune de Dalifort-Foirail. Ce site sert à récupérer les eaux usées et même parfois pluviales des différents quartiers avant de procéder à leur évacuation.
En effet, la réalisation de cet ouvrage entre dans le cadre du programme de collecte des eaux usée de cette localité qui est en permanence inondée (saison sèche comme saison des pluies).
Cette infrastructure sert aujourd’hui non seulement à récupérer les eaux usées mais aussi eaux pluviales. Cependant, la capacité de l’ouvrage ne permet pas d’évacuer les quantités importantes d’eau qui s’y déversent durant la saison des pluies. Par ailleurs, la résolution de la question des inondations nécessite l’implication de tous les acteurs à savoir les autorités administratives, les élus locaux, mais aussi la population. La réalisation des ouvrages drainage des eaux pluviales et des bassins de rétention d’eau entamés dans la commune constituent un début de solution aux inondations qui constituent un frein au développement économique de la commune.
Il est aujourd’hui temps d’impliquer de manière formelle dans le processus de délivrance des autorisations d’implantation et de construire d’autres institutions comme l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT) qui possède une bonne cartographie des zones constructibles de la commune.
Les solutions proposées jusqu’ici sont nombreuses mais force est de constater qu’elles n’ont toujours pas données les résultats escomptés.
Il n’est cependant pas possible de répondre à la problématique des inondations dans la commune en procédant uniquement à la réalisation des bassins de rétention ou l’octroi de matériels de pompage aux populations. Il demeure indispensable de réfléchir sur les solutions durables pour arriver à bout du phénomène.
Afin d’évacuer les volumes d’eau significatifs pour libérer les cités inondées et soulager les populations, les actions suivantes devraient être effectuées :
Déplacer les populations des zones concernées (cité Soleil, Belvédère, cité mairie, cité Deggo….) vers des sites de recasement bien viabilisés et dotés d’infrastructures sociales nécessaires ;
Effectuer les levés topographiques nécessaires afin de contrôler la position des habitations par rapport au niveau des bas-fonds ;
Rétablir les connections hydrauliques entre les zones inondées et la mer en les reliant par des systèmes de canalisations efficaces. Le rétablissement des connections hydrauliques permettra d’écouler les volumes d’eau stockés dans les bas-fonds.
L’évacuation des eaux pluviales vers la mer peut se faire à l’aide de canalisation à ciel ouvert ou de conduites installées au sous sol ;
Mettre l’accent sur l’entretien des ouvrages d’évacuation des eaux pour permettre leur fonctionnement adéquat ;
Accorder une attention particulière lors de la conception et mettre sur pied de bonnes méthodes de construction afin de maintenir les ouvrages le plus longtemps possible ;
Intervenir sur le régime pluviométrique ou gérer les eaux de pluie ;
Contrôler ou remettre en place les zones naturelles de débordement ;
Contrôler l’utilisation des sols.
Pour cela, il est indispensable d’établir un partenariat interdépendant entre l’Etat, les collectivités locales et les populations concernées dans un vaste programme de gestion des inondations. La gestion des inondations ne peut être l’affaire des seuls acteurs de l’Etat ou des collectivités locales, elle doit devenir une préoccupation participative nationale clairement définie par une loi d’orientation. Les trois parties doivent définir ensemble cette politique à l’échelle locale. Il faut donc mettre en place des schémas d’aménagement efficaces et assister la commune à gérer son foncier. Ceci permettra à la collectivité locale de fixer des objectifs chiffrés de lutte contre l’utilisation progressive des surfaces non constructibles (non habitables), de lutter contre l’étalement anarchique des habitations.